"Sondor, le site où débattent les mortels et les dieux" d'Yvette Beoutis-chapitre X et XI

Yvette Beoutis - 16/02/2024 12:30:00



Sumak Kay


La vue de Chan Chan stupéfia Anccu Huayoc. La mer fut une découverte car la ville, située dans une vallée fertile, maintenant appelée la vallée de Moche, en était proche. En outre, comparé aux constructions simples et en pierre d'Andahuaylas, il vit des bâtiments avec des murs d'adobe qui atteignaient jusqu'à douze mètres de haut, peints de couleurs ocre et jaune et décorés de bas-reliefs représentant les oiseaux marins et les poissons que l'on trouvait en ces lieux. Ils lui firent découvrir les rues, les palais et les bassins de cette grande ville faite de boue. Puis, afin qu'il se délasse de son voyage, lui furent offerts les fruits fréquemment consommés, « la guaba ou pacae », gousse verte qui recouvrait un fruit blanc charnu, « la lucuma », à la pulpe sucrée de couleur presque orange et « la chirimoya », fruit à la chair blanche juteuse et aux graines noires.

Anccu Huayoc remercia pour cet accueil chaleureux, les marchands Chimus informant la Cour de son souhait de rencontrer Minchancaman. Ils le conduisirent sur la plage proche pour lui montrer comment les Chimus pêchaient dans leurs petits bateaux et dans de grands radeaux de bois et de canne avec des filets qu'ils appelaient « chinchorros » grâce auxquels ils pêchaient des courbines surtout, et de nombreux crustacés, dont des grands crabes.


Les Chimus parcouraient la côte par bateaux pour commercer avec ses voisins. Au nord, ils partaient à la recherche des roseaux de canne et des grandes coquilles rouges appelés "spondylus", abondantes dans le golfe de Guayaquil et considérés comme "la délicatesse des dieux". Au Sud, ils commerçaient avec les Chinchas, population réputée pour ses navigateurs et commerçants. Les Chimus leur échangeaient des produits agricoles, des couvertures, des récipients en céramique, de l'orfèvrerie, des émeraudes, de la turquoise, du lapis-lazuli et des "chakiras", petits coquillages de différentes couleurs avec lesquels ils fabriquaient des colliers. Lorsque Minchancaman apprit la présence d'un héros du Sud qui avait défendu son peuple contre l'expansion des Incas, il demanda immédiatement à le voir.

Minchancaman était déjà un homme d'âge mûr, au teint cuivré et aux yeux bridés, obèse, avec des jambes et des bras courts, couvert de la tête aux pieds d'ornements en or et qui régnait depuis longtemps dans la vallée de Moche où se trouvait la ville de Chan-Chan. Il était considéré comme un bâtisseur car, sous son règne, nombre de temples et palais furent construits dans la cité afin de loger sa population grandissante. Cependant, Minchancaman, comme une partie de sa Cour, était oisif, habitué à la vie facile. Car la terre était fertile, le climat tempéré avec un soleil permanent et peu de pluie. Sur cette côte presque déserte tout germait sans effort.



Le roi Minchancaman harrangue ses soldats

Les Chimus étaient joyeux, festifs et musiciens. C'est pourquoi, tant dans les activités officielles de la Cour que parmi le peuple, des centaines de musiciens se réunissaient pour jouer avec des quenas et d´autres flûtes de pan faites d'os de divers oiseaux. Minchancaman aimait les plaisirs de la vie. Il mangeait trop, était menteur, lubrique et sensuel. Doté de nombreuses femmes et enfants, il avait pris un soin particulier à agrandir les bâtiments de Chan Chan pour y loger ses différentes familles.

Une femme provenant de Cao, ville balnéaire située à une journée de route au nord de Chan Chan, le conseillait. Cette femme aurait été une descendante d'une souveraine réputée et sorcière qui lui aurait légué ses dons de divination. L'avenir qu'elle lisait dans les pallares aurait indiqué qu'un héros du Sud l'aiderait à échapper à la domination Inca et qu'il lui serait favorable que l'une de ses filles épousât, engageant ainsi le nouvel arrivant à lutter pour lui. La voyante de Cao, connue sous le nom de Muy Muy, voulait seulement inciter le roi Minchacaman à la guerre contre les Incas avec l'ambition cachée et l'idée erronée que le Royaume Chimú s'étendrait vers le Sud, lui donnant l'opportunité d'obtenir un important rôle politique. Elle intriguait auprès du monarque Chimu grâce à ses connaissances magiques et à sa réputation.




Le plan de la capitale Chimu Chan Chan

Le lendemain, Anccu Huayoc fut convoqué au palais de Minchancaman. Il y entra par une immense entrée et continua par un couloir entièrement décoré d'idoles en bois aux yeux de coquillages, jusqu'au siège du Roi ou "Grand Chimu", dit aussi "Le Chimocapac", également sculpté en bois d´algarrobo .

Anccu Huayoc entendit alors un tintement de plus en plus fort et quelques pas sonores. Tout à coup, il vit un éclat spectaculaire qui l'aveugla presque. C'était Michancaman, vêtu d'une robe de coton recouverte de pendentifs en or en forme de petites cloches qui, se balançant en marchant, émettaient des sons imitant les gouttes de pluie lorsqu'elles touchaient terre. Pendaient à sa taille deux énormes objets en forme de croissants, l'un d'or et l'autre d'argent, ce qui lui conférait sa majesté. Une couronne d'or de forme conique, également recouverte de clochettes, encadrait son visage orné d'un pendentif fixé au nez et de deux grands cache-oreilles en or avec des dessins d'oiseaux faits de coquilles, turquoises et spondylus. Sa poitrine était recouverte de colliers d'or et d'argent en forme de cacahuètes et d'araignées. Les autres colliers qui l'ornaient étaient en quartz blanc. Tous se distinguaient sur sa veste tissée de perles de coquilles de spondylus, d'os d'oiseaux et de turquoises. Il entra suivi de sa Cour pendant qu'un serviteur l'éventait à l'aide de plumes d'oiseaux.

Anccu Huayoc se présenta et, grâce à un courtisan qui lui servait de traducteur, déclara : "Je suis le général de l'armée du peuple Chanka qui se trouve actuellement dans le Sud de votre royaume et dont les voisins étaient Cuzquéniens. Ils nous harcelaient depuis des années jusqu'à ce que nous décidions d'attaquer Cuzco ce qui, malheureusement, entraîna notre défaite et l'occupation Inca de notre territoire. En refusant de continuer à combattre dans l'armée Inca, j'ai dû fuir avec une partie de mes troupes dans la jungle, me réfugiant dans la ville de Lamas d'où je viens vous saluer. "

Minchacaman pensa qu'il était exactement l'homme qu'il recherchait et lui demanda s'il connaissait les plans des Incas. Anccu Huayoc répondit que les Cuzquéniens s'étaient montrés très disciplinés et préparés au combat tant sur le plan militaire qu'économique. Qu'ils avaient fondé leur capitale à Cuzco mais voulaient étendre leur Empire vers les quatre points cardinaux, en commençant par le Nord. Qu'ils imposaient leurs lois, leur religion et leur langue aux territoires qu'ils soumettaient. Que celui qui ne se soumettait pas était en danger de mort - comme ce fut son cas - ou transféré avec sa famille loin de sa région.

Anccu Hualloc termina en disant : "Nous avons tout perdu, nos terres, notre culture et notre dignité. Maintenant, je suis un être errant."

En entendant ces mots, Minchancaman réalisa que ses craintes étaient fondées. Depuis quelque temps, il connaissait l'existence des Cuzquéniens par ses orfèvres qui avaient été tentés de quitter Chan Chan et de déménager à Cuzco pour travailler dans le temple de Coricancha. Il tenait également des Chinchas, royaume au sud de Chimu, que les troupes Incas étaient déjà arrivées dans cette région, avaient conquis des villes et laissé des détachements militaires et des dépôts. C'est pourquoi il avait pensé à construire des forteresses à la frontière sud de son Royaume pour le défendre si les Cuzquéniens décidaient de marcher contre Chan Chan et transformer la relation d'amitié en relation de vassalité.

Minchancaman dit à Anccu Huayoc : "Je suis heureux que vous soyez parmi nous. Vous êtes l'un des nôtres. Je souhaite que votre peuple qui est au Lamas puisse s'installer ici. Je suis déjà une personne âgée avec plusieurs enfants, dont trois filles qui sont en âge de fonder une famille et j'aimerais que vous les rencontriez." Les filles aînées de Minchancaman étaient belles mais ne voulaient pas d'un mariage avec un étranger qu'elles connaissaient à peine. Aussi, lorsque leur père évoqua la possibilité de sceller une alliance matrimoniale avec Anccu Huayoc, elles s'y opposèrent. Au contraire, la plus jeune Pacatnamuchi, qui n'avait pas encore quatorze ans et dont la curiosité du monde était intense, ne s'opposa pas à la rencontre avec celui qui était réputé pour son héroïsme.



Une jarre antique de Chicha de jora, boisson traditionnelles des Incas

Minchancaman attribua à Anccu Huayoc un appartement dans l'un de ses palais et, à la suggestion de la voyante de Cao, Muy Muy, une fête fut organisée en son honneur au cours de laquelle il reçut en cadeaux, en dehors de la venaison, du poisson, des oursins et d'énormes coquilles en éventail apportées des eaux les plus chaudes de la côte, des lézards du désert, considérés comme un plat aphrodisiaque et des escargots terrestres. En outre, il lui fut donné de prendre de la chicha de jora et de l'essence d'un cactus à la haute tige cylindrique et allongée utilisée dans le royaume Chimú comme hallucinogène et qui faisait perdre toute maîtrise, aujourd'hui connu sous le nom de San Pedro. En cette nuit de ciel clair et de pleine lune au bord de la mer, il fut présenté à la jeune Pacatnamuchi qui, immédiatement et sur la recommandation de Muy Muy, lui demanda de se baigner en sa compagnie dans l'une des piscines du palais. Anccu Huayoc, impressionné par l'accueil qu'il avait reçu, la joie de ses hôtes et étourdi par la nourriture et les boissons ingérées, la suivit jusque dans la piscine puis dans la chambre qui lui avait été assignée.

Après plusieurs semaines à la Cour Chimu remplie de musiciens, après de nombreuses promenades au clair de lune, Minchacaman confia à Anccu Huayoc qu'il était heureux car Pacatnamuchi attendait un enfant de lui. Il renouvela alors sa proposition de s'installer, lui et ses troupes, à Chan Chan. Anccu Huayoc, bien que toujours amoureux de Sumak Kay, savait que repos et protection lui étaient nécessaires après son long voyage. C'est pourquoi il accepta l'offre de Minchacaman.



Chemise Chimu précolombienne


XI

Pendant ce temps, Sumak Kay était à Andahuaylas avec son père Pocovilca. Topa Huanchiri, le Conseiller que Pachacutec avait envoyé comme chef politique des nouveaux territoires sujets d'Apurimac, s'était installé près de la lagune de Pacucha, parce qu'il aimait l'endroit dont le climat lui était salutaire. Il ne cessa de courtiser Sumak Kay en l'invitant à se promener près de la lagune ou en lui envoyant continuellement des fleurs et des fruits. Il lui apprit le quechua et lui suggéra même de l'accompagner lors d'un voyage à Cuzco. Mais Sumak Kay résista à ses invitations car son coeur demeurait à Anccu Huayoc.

À Cuzco, le nouvel Inca Pachacútec, comme il l'avait déjà fait avec ses premières expéditions vers les territoires montagneux du Nord, avait entrepris la conquête des territoires de la côte Sud et aspirait à faire de même avec la côte Nord pour atteindre le royaume Chimú et le conquérir. Conscient de ce danger, Minchancaman envoya une expédition Chimu vers le Sud, sur la même côte, pour construire une forteresse dans la vallée de Paramonga, à plusieurs jours de route de la ville de Chan Chan. Sachant qu'Anccu Huayoc avait fait partie de ceux qui avaient construits, organisés et gérés la forteresse de Sóndor à Andahuaylas, il pensa à lui proposer de participer à l'édification et à la défense de cette nouvelle forteresse.

Anccu Huayoc accepta avec joie cette proposition et convainquit ses troupes, déjà installées à Chan Chan, de l'accompagner dans cette tâche. Puis ils se mirent en route vers le Sud le long de la côte au travers du désert et des vallées, entourés d'une chaleur que l'humidité rendait plus étouffante encore. Ils marchèrent plusieurs jours. Ils ne rencontrèrent que de vieux algarrobos dont ils utilisaient les fruits pour le miel et le bois pour le chauffage. Des animaux, comme les renards, les cerfs et les lézards, regardaient leur passage. Ils modifièrent leur nourriture habituelle composée de viandes d'auquénidos et de cochons d'Inde car ils avaient appris des Chimús à pêcher dans les lagunes côtières saumâtres « les lifes », poissons allongés semblables aux poissons-chat qui existent encore aujourd'hui sur la côte péruvienne. Cachés de la lumière pendant la journée, ils sortaient la nuit pour se nourrir, naviguant à contre-courant en direction des pentes andines. Ces petits poissons aux tâches sombres, à la queue trapézoïdale et dotés de moustaches, apparaissent au solstice d'été en grande abondance avertissant de la présence prochaine du phénomène « El Niño » sur la côte Nord du Pérou.

Les Chankas, qui venaient de découvrir la mer dont ils avaient peur parce qu'ils ne savaient ni nager ni naviguer, apaisèrent leur faim en pêchant dans les lagunes qui parsemaient la côte de Chan Chan à Paramonga.

Finalement, le groupe atteignit Paramonga où se trouvaient déjà les hommes envoyés par Minchancaman pour commencer la construction de la forteresse. Ils les rejoignirent et installèrent des abris à proximité pour s'y installer pendant les travaux. Le jour, Anccu Huayoc dirigeait ses hommes mais, la nuit, il se sentait très seul. Súmac Kay lui manquait, d'autant qu'il n'avait aucune nouvelle d'elle et que cela faisait presque deux ans depuis qu'il était parti. Il se souvenait de leur promesse et regrettait le destin qui les avait éloignés. Involontairement, leurs vies prendraient de nouvelles directions. Soudain, il pensa qu'il était possible de partir pour Apurimac et retrouver Sumac Kay sous le prétexte de s'informer des intentions de l'armée Inca. Oui, au moins, ce serait la raison qu'il avancerait pour s'absenter quelques temps de Paramonga.




la forteresse de Paramonga


C'est ainsi qu'accompagné d'un guide de sa troupe, il partit sur la route. Anccu Huayoc devait être prudent car les Incas avaient déjà occupé le Sud de la côte et de la montagne et s'étaient installés définitivement dans la vallée d'Apurimac. C'est pourquoi il préférait marcher de nuit pour ne pas être vu, ni des Cuzquéniens dont les espions étaient disséminés sur l'ensemble du territoire, ni des habitants d'autres villes soumises par les Incas, comme les Soras et les Huancas contre lesquels il avait dû se battre lorsqu'il faisait partie de l'armée Inca. Après plusieurs jours de marche, il put voir les arbres d´intimpa et les champs violets de tarwi . Quand il descendit des montagnes, il commença à sentir plus intensément les odeurs d'Andahuaylas ce qui le rendit heureux car, enfin, il arrivait dans son pays natal. Que dirait-il à Sumak Kay sur sa relation avec Pacatnamuchi et sur l'enfant qu'il attendait ? Serait-il opportun de lui en parler maintenant alors qu'il souhaitait continuer à bénéficier de la protection du Roi Chimu pour pouvoir affronter à nouveau les Incas, les bannir de son Andahuaylas bien-aimé et retourner à Sumak Kay ?

Mais Sumak Kay savait déjà tout grâce à son père Pocovilca, informé par Guasco, général Chanka et ennemi déclaré d'Anccu Huayoc qui, à présent, était le principal allié des Cuzquéniens dans la vallée d'Apurimac. Guasco disposait d'un espion qui faisait partie de la troupe Chanka accompagnant Anccu Huayoc. En plus, Guasco affirmait à Pocovilca la puissance qu'il aurait dans la vallée d'Apurimac si Topa Huanchiri et Sumac Kay s'unissaient. En réalité, sachant que Topa Huanchiri était malade et Pocovilca âgé, Guasco voulait rester avec Sumac Kay, non pas en qualité d'épouse mais de concubine, s'approprier ses terres et maintenir Anccu Huayoc éloigné d'Andahuaylas. Sumak Kay, elle, ne pouvait croire qu'Anccu Huayoc l'avait si vite oubliée.

C'est pourquoi elle voulait apprendre d'Anccu Huayoc ses véritables intentions.

Sumak Kay continua à faire tourner le métier à tisser sur lequel elle travaillait une couverture pour son père quand elle entendit un sifflement familier qui l'éloigna de ses rêveries. Quittant sa maison, elle pouvait voir de loin la silhouette accroupie d'Anccu Huayoc. Courant vers lui, ils s'étreignirent tendrement. Il leur semblait que le temps n'avait pas passé. Sumak Kay resta silencieuse pendant qu'Anccu Huayoc racontait son voyage, son lieu de résidence, son souhait d'avancer vers le Sud avec une armée plus importante soutenue par le roi Chimú pour repousser les Cuzquéniens et libérer la vallée d'Apurimac. Il était venu car il voulait aussi en savoir plus sur la position des Cuzquéniens mais surtout parce qu'elle lui manquait. Son coeur lui appartenait.

Sumak Kay l'interrogea alors sur sa liaison avec la fille du Roi Minchacamán dont on disait qu'elle lui donnerait un fils. Bien qu'Anccu Huayoc lui expliqua qu'ils l'avaient rendu ivre pour l'égarer, Sumac Kay était attristée par la trahison leur amour et lui dit qu'elle rencontrait souvent Topa Huanchiri par lequel elle savait que les Cuzquéniens préparaient une grande armée pour conquérir le Royaume Chimu. Sur ces projets, elle pouvait obtenir des informations qu'elle transmettrait à Anccu Huayoc. Mais, à présent, il fallait partir car ils ne devaient pas être surpris. Elle le tiendrait informé de tout.

Au départ d'Anccu Huayoc, Sumak Kay pleura inconsolablement et rapporta à son père ce qui s'était passé. Pocovilca avait été respecté par les Cuzquéniens et n'avait pas été expulsé vers d'autres territoires. Au contraire, l'Inca Pachacutec lui avait permis de garder ses propriétés en échange d'une partie du produit de ses terres et poussait à l'union entre la belle Chanka et son Conseiller. Son père lui conseilla alors d'accepter la proposition de Topa Huanchiri de l'emmener visiter Cuzco. Lui était déjà vieux et ne voulait pas la laisser seule. Or, il pensait que Topa Huanchiri était une bonne personne. Sumak Kay accepta alors la proposition de Topa Huanchiri de se rendre à Cuzco mais avec la secrète intention de savoir ce qui s'y passait pour le raconter à Anccu Huayoc



Porte du Temple de Cusco aujourd'hui