Ukraine : 1er convoi d'aide humanitaire de l'ONU à Soledar, l'AIEA renforce les mesures de sûreté sur les sites nucléaires

ONU - ORGANISATION DES NATIONS UNIES - 25/01/2023 10:15:00

L'ONU a annoncé que son premier convoi d'aide humanitaire est arrivé vendredi dans les environs de Soledar, une des localités ukrainiennes où se déroulent, selon les rapports des médias, les combats les plus âpres de ces dernières semaines.

Le convoi de trois camions, qui transportent de l'eau, de la nourriture et des produits de première nécessité pour environ 800 personnes, est en cours de déchargement. « Nos collègues ukrainiens ont atteint ce matin, heure locale, les zones contrôlées par le gouvernement près de Soledar, dans l'est de l'Oblast de Donetsk, avec un convoi humanitaire de trois camions pour aider plus de 800 personnes restées dans les communautés entourant Soledar », a affirmé Jens Laerke, le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève.

Selon l'OCHA, il s'agit du premier convoi humanitaire inter-agences à atteindre cette zone. « Nous avons informé les parties au conflit de notre mouvement à l'avance, par le biais du système de notification humanitaire », a indiqué M. Laerke.

Outre des vivres, le convoi comporte aussi des kits d'hygiène, des médicaments et d'autres fournitures médicales. Ces fournitures sont fournies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), l'Agence de l'ONU pour les migrations (OIM) et le Programme alimentaire mondial (PAM).

Des besoins « aigus » dans les zones proches des lignes de front
Selon le porte-parole d'OCHA, les récents combats à Soledar et dans ses environs ont causé des destructions considérables, laissant les personnes qui y demeurent dans un besoin urgent d'aide humanitaire. Dans ces conditions, les organisations d'aide en Ukraine, s'efforcent d'augmenter le nombre de convois inter-agences vers les zones proches des lignes de front en Ukraine où les besoins sont aigus.

« D'autres convois sont attendus dans les jours à venir », a conclu M. Laerke.

Mercredi dernier déjà, les agences humanitaires onusiennes avaient atteint Vovchansk dans la région de Kharkiv, qui se trouve à seulement cinq kilomètres de la frontière avec la Fédération de Russie. Selon l'ONU, cette communauté a été fortement touchée par des mois d'hostilités et les 4.500 personnes qui y demeurent dépendent de l'aide humanitaire pour répondre à leurs besoins.

Le convoi humanitaire de sept camions a apporté des kits d'hygiène, des couvertures, des lampes solaires, des sacs de couchage et des kits d'abris d'urgence à plus de 1.000 familles de la région. Le PAM devait profiter de l'envoi de ce convoi pour procéder « à une évaluation rapide des marchés de la région ».


De son côté, le Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, a informé jeudi le Président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kyïv de l'expansion et de l'intensification des activités de l'AIEA pour aider l'Ukraine à assurer la sûreté et la sécurité de ses installations nucléaires pendant le conflit, avec plusieurs missions permanentes d'experts de l'AIEA établies à travers le pays cette semaine.

Dans un communiqué de presse, l'AIEA a précisé que les deux hommes ont également poursuivi leurs discussions sur une proposition du chef de l'AIEA visant à créer une zone de protection et de sûreté nucléaire autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia. La plus grande centrale nucléaire d'Europe a été la cible d'incendies à plusieurs reprises ces derniers mois, ce qui a suscité des inquiétudes croissantes en matière de sûreté et de sécurité nucléaires.

M. Grossi a souligné que la zone est essentielle pour prévenir un accident nucléaire grave et a déclaré qu'il poursuivrait ses efforts pour que cela se produise dès que possible.

« Tout le monde s'accorde à dire que la centrale - située en première ligne dans une zone de combats actifs - doit être protégée, mais ce sont des négociations très complexes. Je ne m'arrêterai pas tant que la zone dont nous avons tant besoin ne sera pas une réalité. Je poursuivrai mes consultations intensives avec l'Ukraine et la Fédération de Russie dans les jours et les semaines à venir », a-t-il déclaré.

« Cette centrale nucléaire majeure continue de faire face à des dangers quotidiens. Notre équipe continue d'entendre des explosions à proximité du site, dont deux jeudi », a-t-il ajouté.

Réduire le risque d'une catastrophe nucléaire
À Kyïv, le chef de l'AIEA a également rencontré le Premier ministre Denys Shmyhal, avec qui il avait convenu en décembre de créer des équipes permanentes d'experts en sûreté et sécurité nucléaires de l'AIEA dans toutes les centrales nucléaires ukrainiennes et sur le site de Tchernobyl.

Ce plan a été mis en oeuvre cette semaine avec des cérémonies de lever du drapeau de l'AIEA en présence du Directeur général Grossi aux centrales nucléaires du sud de l'Ukraine et de Rivne, et sur le site de Tchernobyl. Deux experts de l'AIEA séjournent désormais en permanence dans chacune de ces trois installations pour fournir un soutien et une assistance techniques, évaluer l'équipement des centrales et d'autres besoins et rendre compte de la situation au siège de l'AIEA et au monde.

« Dans toute l'Ukraine - du nord au sud - cette semaine a vu une expansion majeure du soutien sur le terrain de l'AIEA aux efforts du pays pour prévenir un grave accident nucléaire pendant la guerre », a déclaré M. Grossi. « Nous sommes déterminés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réduire le risque d'une catastrophe nucléaire pendant cette guerre tragique ».
Intensification des activités de l'AIEA en Ukraine