Parution de la Liste rouge de la flore vasculaire endémique des petits territoires d'outre-mer

Muséum national d'Histoire naturelle - 26/12/2022 09:00:00

Dans les petits territoires d'outre-mer, 15 des 17 espèces de plantes vasculaires endémiques recensées sont menacées. En cause : l'introduction d'espèces exotiques, la destruction des habitats naturels ou encore les changements climatiques.

Depuis 2008, le Comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d'Histoire naturelle s'associent pour publier les Listes rouges.

Cet inventaire du risque d'extinction des espèces végétales et animales de France métropolitaine et ultramarine est fondé sur une solide base scientifique et réalisé à partir des meilleures connaissances disponibles. Il permet d'évaluer les menaces pesant sur les espèces, ainsi que les défis à relever pour assurer leur protection

Publiée en décembre 2022, la Liste rouge de la flore vasculaire endémique des petits territoires d'outre-mer offre un état des lieux des espèces végétales uniques présentes à Wallis-et-Futuna, à Saint-Martin, aux îles Éparses et à Saint-Paul et Amsterdam.

Ces différents territoires d'outre-mer abritent des espèces végétales qui n'existent nulle part ailleurs au monde et dont la préservation dépend entièrement de la France, comme le Plantain à cinq graines (Plantago pentasperma), le Merisier de Boldingh (Myrcia boldinghii) ou le Suka (Cyrtandra futunae).

Malheureusement, sur les 17 espèces vasculaires endémiques identifiées par les équipes scientifiques, 15 sont menacées de disparition, dont 4 classées en danger critique.

La liste des menaces qui pèsent sur la flore vasculaire endémique des petits territoires d'outre-mer est longue.

L'introduction d'espèces exotiques envahissantes sur les îles affecte presque toutes les espèces endémiques identifiées. À Wallis-et-Futuna, certaines plantes introduites étouffent le Suka, classé « Vulnérable ». Quant à la flore vasculaire des Terres australes et des Petites Antilles, elle subit les attaques fréquentes des rongeurs introduits et des chèvres qui pâturent librement sur les îles.

La dégradation des habitats de la flore touche également la majorité des îles concernées. La destruction des forêts humides de Wallis-et-Futuna, l'urbanisation massive de Saint-Martin et la multiplication des espaces agricoles expliquent en partie la vulnérabilité des espèces végétales endémiques.

Enfin, en accentuant la fréquence et l'intensité des cyclones, des incendies et des périodes de sécheresse, les changements climatiques représentent une menace croissante et favorisent l'installation d'espèces exotiques au détriment des plantes locales. À l'avenir, l'élévation du niveau des océans pourrait constituer une menace supplémentaire pour les espèces associées au littoral ou celles présentes sur des îles de très faible altitude.

PRÉSERVER DES ESPÈCES VÉGÉTALES UNIQUES

Afin d'assurer la préservation de ces espèces uniques, il est nécessaire d'améliorer leur protection directe, de renforcer la protection de leurs habitats naturels, et de lutter contre les principales pressions, comme celle des espèces introduites, par le développement de programmes de conservation.

Les résultats de la Liste rouge contribuent à identifier les priorités d'action pour préserver ces espèces endémiques parmi les plus rares d'outre-mer.