Femmes de la Révolution française. Journée internationale des Femmes, le CMN propose une visite de la Chapelle expiatoire

Centre des Monuments Nationaux - 20/02/2018 18:20:00

Pour la deuxième année, la Chapelle expiatoire participe à l'événement du « Moi des Femmes », à l'occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et contre les violences faites aux femmes.

Cet événement, impulsé par la mairie du VIIIe arrondissement, programme cette année des animations autour de la place des femmes dans l'art durant tout le mois de mars.

Dans ce cadre, le Centre des monuments nationaux (CMN) propose la visite commentée « La Chapelle expiatoire et les femmes », le jeudi 8 mars 2018 à 15h.

« La Femme naît libre et demeure égale à l'homme en droits. » Article Ier de la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne, Olympe de Gouges (1748-1793).

Olympe de Gouges, Charlotte Corday et Manon Roland sont trois femmes qui, chacune à leur manière, ont contribué, par leur exemple et par leur engagement, à faire avancer les droits des femmes dans l'Histoire.

Elles ont été guillotinées et inhumées au cimetière de la Madeleine, sur lequel s'élève aujourd'hui la Chapelle expiatoire.

A l'occasion de cette visite commentée, leurs parcours sont mis en lumière tandis que les histoires d'autres illustres figures féminines de la Révolution sont présentées sous un angle nouveau.

En effet, Marie-Antoinette fut jugée et condamnée en tant que femme. La comtesse du Barry, favorite de Louis XV et dont l'historiographie a caricaturé les derniers instants, subit les fustigations de ses contemporains du fait de ses origines populaires et de sa condition de femme. Enfin, la duchesse d'Angoulême, dont Napoléon disait qu'elle était « le seul homme de la famille des Bourbons », bénéficia à la fois d'une reconnaissance de son courage politique et d'une négation de sa féminité.

Le CMN propose ainsi que redécouvrir ces trois autres personnalités sous le prisme du genre pendant la Révolution.

Pour accompagner cette visite commentée, un recueil de textes d'Olympe de Gouges « Femme, réveille-toi ! » est offert aux participants par le Centre des monuments nationaux et les éditions Gallimard (dans la limite des stocks disponibles).

Sans réservation
Durée : 1h
Tarif : droit d'entrée dans le monument

La Chapelle expiatoire
« Suivant moi, la Chapelle expiatoire est un vrai chef-d'oeuvre, surtout les portiques de l'entourage d'une composition si ferme et si caractéristique. » Charles Garnier, lettre à Charles Bigot, 1883.
Cet édifice, « peut-être le monument le plus remarquable de Paris », selon Chateaubriand, se trouve au coeur du VIIIe arrondissement, dans le square Louis XVI. Il est un des rares monuments mémoriels de la Restauration préservés.

La Chapelle expiatoire s'élève à l'emplacement de l'ancien cimetière paroissial de la Madeleine, ouvert en 1722. En 1770, les victimes de « la grande presse de la Rue Royale », un drame survenu pendant les festivités du mariage entre le futur Louis XVI et Marie-Antoinette, y sont inhumées.
Sous la Révolution française, le cimetière, situé à proximité de l'actuelle place de la Concorde où est, le plus souvent, dressée la guillotine, accueille les dépouilles de nombreux condamnés jusqu'à sa fermeture en mars 1794. Brissot, Vergniaud, Olympe de Gouges, Philippe-Egalité, Madame Roland et Madame du Barry y sont notamment inhumés.

Le 21 janvier 1793, Louis XVI y est enterré puis, le 16 octobre, Marie-Antoinette. Sous la Restauration, Louis XVIII fait transférer les dépouilles du couple royal, le 21 janvier 1815, à la basilique de Saint-Denis, nécropole des rois de France.

L'édification de la Chapelle expiatoire, à partir de 1816, a une vocation mémorielle. Pour son commanditaire, Louis XVIII, l'édifice doit réaffirmer l'autorité du principe monarchique, et rappeler le péché que constitue la mort de Louis XVI. L'architecte Pierre François Léonard Fontaine, secondé par Hippolyte Lebas, est chargé des travaux. D'inspiration néo-classique, fortement marquée par l'esprit romantique, la Chapelle expiatoire est achevée en 1826. Dans la nef, deux sculptures monumentales illustrent le drame des souverains : l'Apothéose de Louis XVI par Joseph Bosio, et Marie-Antoinette soutenue par la Religion par Jean-Pierre Cortot.

Souvent menacée de démolition, la Chapelle expiatoire est classée Monument Historique en 1914, à la veille de la Grande Guerre.

La Chapelle expiatoire est gérée, restaurée, animée et ouverte à la visite par le Centre des monuments nationaux. En 2017, elle a accueilli 23 674 visites.
Chapelle expiatoire
29, rue Pasquier
75008 Paris