28 janvier 2015 - Les événements tragiques de la semaine du 7 janvier 2015 ont ému, choqué et révolté de nombreux français. Cette émotion, partagée bien au-delà de nos frontières, s'explique par une menace commune, le terrorisme, et l'attachement à des valeurs universelles au titre desquelles figure, en premier lieu, la liberté d'expression.
Dans ce combat contre le terrorisme, l'Europe représente l'échelle pertinente pour compléter utilement les mesures prises par les États membres dans la lutte contre le terrorisme. Malheureusement, le Commissaire en charge des affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, ne semble pas prendre la mesure de l'urgence de l'action à mener au niveau européen.
Or, certaines pistes très concrètes existent pour combattre le fléau du terrorisme: tarir les sources de financement, responsabiliser les entreprises du monde numérique et démanteler les trafics d'armes.
Voilà précisément quelques-unes des mesures sur lesquelles l'Union européenne pourrait avancer.
Consciente de l'importance de ces sujets dans la lutte contre le terrorisme, j'ai interpellé la Commission européenne pour que trois actions soient entreprises rapidement, en leur adressant trois questions parlementaires écrites.
Relancer la création d'un système européen de détection des circuits de financement contre le terrorisme. Il permettrait d'accroître la capacité des États membres à détecter des activités suspectes et donnerait aux services de police des éléments supplémentaires pour leurs investigations.
Responsabiliser plus encore les entreprises de l'Internet et les réseaux sociaux. Ces derniers ne peuvent se dédouaner de leur responsabilité dans la propagation de contenus faisant l'apologie du terrorisme. Aussi, j'ai insisté pour que la Commission européenne s'engage à aller plus loin dans la responsabilisation de ces entreprises dans la lutte contre la propagande terroriste.
Renforcer la coopération et l'échange d'informations avec les pays des Balkans occidentaux contre le trafic d'armes en Europe doit être le troisième pilier d'une politique de sécurité intérieure européenne de lutte contre le terrorisme. Les assassins de Paris étaient munis d'armes de guerre lesquelles proviendraient, en France, essentiellement des Balkans. Démanteler les filières d'approvisionnement est indispensable.
Face à une menace plus protéiforme et mobile, l'action de l'Union européenne doit porter sur tous les fronts. Ces propositions constituent, dans ce contexte, des pistes qu'il nous faut approfondir. Nous le devons à nos concitoyens.
Publié par Rachida Dati dans Accueil, Billets d'humeur