Présidentielle 2022 | L'insécurité ternit le quotidien de près des 2/3 des Français

Ipsos - 16/02/2022 13:10:00

En matière de sécurité, 60% des personnes interrogées par Ipsos-Sopra Steria pour france.tv et radiofrance jugent que la situation en France est aujourd'hui "mauvaise", soit la même proportion qui déclare se sentir "souvent" ou "de temps en temps" en insécurité dans son quotidien. Pour un Français sur deux, la situation se serait même aggravée depuis 5 ans. L'insécurité est protéiforme, mais concerne en premier lieu "les agressions physiques dans l'espace public" (58% de citations). La solution passerait par davantage de moyens pour la justice et la police, et une politique davantage axée sur la répression que sur la prévention.

Une perception négative de la sécurité en France
Les Français ont, en majorité, une perception négative de la situation en matière de sécurité : 60% d'entre eux considèrent la situation comme "mauvaise". Dans le détail, on relève que la perception évolue selon l'âge : plus les répondants sont âgés, plus leur perception est négative. On remarque également un clivage entre les sympathisants de gauche et de la République en Marche d'une part, qui ont globalement une vision un peu meilleure de la situation (52% des sympathisants LREM la considèrent comme bonne) et les sympathisants de droite et d'extrême droite d'autre part (LR / RN / Reconquête), qui sont beaucoup plus critiques (96% des sympathisants Reconquête considèrent la situation comme mauvaise).

En plus d'une situation perçue comme mauvaise, la majorité des Français (52%) considèrent que cette dernière s'est aggravée par rapport à il y a cinq ans quand seuls 14% considèrent qu'elle s'est améliorée.

Cette perception négative se reflète dans le sentiment d'insécurité perçu par les Français dans leur vie de tous les jours. Plus de 9 Français sur 10 (93%) peuvent parfois se sentir en insécurité et 58% ont souvent ou de temps en temps ce sentiment. Les plus jeunes, qui sont les moins négatifs sur la situation de l'insécurité, sont aussi ceux qui se sentent le plus souvent en insécurité (72% des moins de 35 ans se sentent en insécurité souvent ou de temps).

Cette inquiétude face à l'insécurité concerne une grande variété de sujets. Si "les agressions physiques dans l'espace public" sont le sujet plus évoqué (58% le citent), la plupart des sujets sont cités dans des proportions équivalentes, ce qui témoigne d'inquiétudes multiples et variées. On s'inquiète ainsi dans des proportions importantes des "cambriolages" (49%), du "vandalisme" (48%), des "vols à l'arraché" (45%), des "trafics" (44%), des "agressions verbales" (42%), du "harcèlement sexuel" (39%), du "harcèlement sur internet" (36%), des "agressions racistes ou homophobes" (34%) ou des vols de véhicules (32%).

Une préférence pour une politique plutôt axée sur la répression
Face à cette situation, la majorité (64%) des Français partage l'idée d'une politique pénale plus axée sur la répression que sur la prévention. Cette perception fait l'objet d'un clivage gauche-droite important. Si les sympathisants des partis de gauche et de la République en Marche se montrent divisés (54% des sympathisants LREM et 47% des sympathisants PS sont en faveur d'une politique axée sur la répression), les sympathisants des partis de droite et d'extrême droite sont dans leur très grande majorité en faveur d'une politique répressive (82% pour les sympathisants des Républicains, 83% pour ceux du RN et 81% pour ceux de Reconquête).

Dans le détail, la grande majorité des Français partage le souhait d'une augmentation des moyens pour lutter contre l'insécurité. 91% considèrent qu'il faut donner plus de moyens à la justice, 90% qu'il faut renforcer les effectifs de la police et de la gendarmerie et 82% qu'il faut construire plus de places de prison. Les Français ont également le sentiment d'une justice trop laxiste avec les délinquants (86%).

Ceci ne signifie pas pour autant qu'ils sont uniquement favorables à ces solutions. 78% souhaitent en effet le développement des peines alternatives (bracelet électronique, travaux d'intérêt général, etc.). Ils sont également une majorité à souhaiter un meilleur contrôle des policiers (61%) pour lutter contre les violences policières.

Les candidats les plus à droite sont les mieux perçus sur ce sujet
Alors que les Français sont partagés sur le fait qu'on parle trop d'insécurité dans la campagne présidentielle (48% de cet avis pour 52% d'avis contraire), les candidats d'extrême droite semblent les plus crédibles sur ce sujet. En matière de sécurité, 42% des interviewés font confiance à Marine Le Pen, . Eric Zemmour suscite la confiance de 31% des Français. Emmanuel Macron non candidat 31% , soit un peu plus que Valérie Pécresse (28%). Comparativement les candidats de gauche apparaissent moins crédibles : Jean-Luc Mélenchon ne recueille la confiance que de 23% des Français, Fabien Roussel de 16%, Christiane Taubira de 15%, Yannick Jadot de 13% et Anne Hidalgo de seulement 11%