L'Agence de la biomédecine, rappelle qu'il n' y a pas de limite d'âge pour être donneur d'organes

Agence de la Biomédecine - 06/08/2021 15:15:00

Une personne de 96 ans a sauvé une vie en donnant son foie en 2019; 18 donneurs de rein avaient plus de 90 ans entre 2011 et 2020

L'Agence de la biomédecine lance sa nouvelle campagne de sensibilisation et s'adresse particulièrement aux plus de 50 ans. Les séniors sont tout autant concernés que les plus jeunes. Sachant qu'un seul donneur d'organes sauve 3 vies en moyenne, gardons ensemble ce lien intergénérationnel qui nous unit tous !

Y-a-t-il une limite d'âge pour donner ses organes ?
Jeune ou âgé, on peut sauver des vies par le don d'organes. Il n'y a pas de contre-indication au don liée à l'âge pour les prélèvements comme pour les greffes d'organes et de tissus. Les donneurs prélevés âgés de plus de 65 ans représentaient 40% des donneurs en 2020.
La moyenne d'âge des donneurs augmente (42 ans en 2000, 57 ans en 2020) notamment parce que des personnes plus âgées peuvent avoir accès à la greffe : l'âge moyen des patients ayant accès à la greffe est passé de 44 ans en 2000 à 51 ans en 2020. Certes, des personnes de plus de 60 ans peuvent rarement donner leur coeur, mais les reins ou le foie peuvent être prélevés chez des personnes beaucoup plus âgées. C'est surtout l'état des organes qui compte, et il dépend d'abord des conditions dans lesquelles la personne est décédée, ainsi que de son hygiène de vie.

Peut-il y avoir une contre-indication médicale de principe au don d'organes ?
C'est l'équipe médicale qui évalue au cas par cas la possibilité de prélèvement en fonction des antécédents médicaux de la personne décédée et des résultats des tests de dépistage des maladies transmissibles comme les hépatites. Avant tout prélèvement, les médecins s'assurent de la qualité de chaque organe, en effectuant des analyses de laboratoire et des examens d'imagerie.

Comment sont assurés le respect du corps et la restitution à la famille ?
Le prélèvement des organes est un acte chirurgical effectué au bloc opératoire, dans les mêmes conditions et avec le même soin que pour une personne en vie. Les incisions sont refermées et recouvertes par des pansements. En cas de prélèvement de cornées, une lentille oculaire est posée sous la paupière afin de lui rendre son aspect bombé d'origine.

Une fois l'opération effectuée, le corps est habillé et rendu à la famille, qui peut réaliser les obsèques qu'elle souhaite. Les frais liés à la restauration du corps sont pris en charge par l'établissement qui s'est occupé du prélèvement. En revanche, les soins relatifs aux funérailles et à la conservation du corps restent à la charge de la famille.

Que dit la loi ? Sommes-nous tous donneurs ?
Depuis 1976, la loi française prévoit que nous sommes tous présumés donneurs d'organes à notre mort : les prélèvements sont donc autorisés, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner (soit en s'inscrivant sur le registre national des refus, soit en informant ses proches).
Il est possible de ne donner que certains organes et tissus. Pour ce faire, il faut préciser, sur le registre national des refus ou à ses proches, les organes et les tissus qui ne doivent pas être prélevés.
Enfin, rien n'est irrévocable : une personne qui s'est inscrite sur le registre du refus peut à tout moment revenir sur sa décision et modifier sa volonté.

Parlez-en en famille
Au moment du décès, avant d'envisager un prélèvement d'organes et de tissus, l'équipe médicale vérifie si le défunt est inscrit sur le registre national des refus. Si ce n'est pas le cas, la famille est consultée pour savoir si leur proche avait exprimé, de son vivant, par écrit ou de manière orale, une opposition au don de ses organes. En indiquant à vos proches, de votre vivant, ce que sont vos choix en matière de don d'organes, vous les aidez à affronter les premiers moments du deuil et à passer le moment psychologiquement très difficile auquel ils ont à faire face.