Lettre de Christian Favier à Emmanuel Macron au sujet d'Aigle Azur, 2è Cie aérienne française, basée à Orly, acteur majeur du Val-de-Marne,

Conseil Départemental du Val-de-Marne - 17/09/2019 19:20:00


Monsieur le Président de la République,

Le Conseil départemental du Val-de-Marne suit avec attention la situation de la compagnie Aigle Azur. Je tiens à vous faire part de mes plus vives inquiétudes concernant cette entreprise dont le devenir dépasse les intérêts du Val-de-Marne et revêt même une importance de dimension nationale pour les raisons suivantes que je souhaite souligner.

Deuxième transporteur français derrière le Groupe Air France, la compagnie Aigle Azur emploie environ 1 1 50 salariés dont une grande partie réside dans les territoires d'emprise de l'aéroport d'Orly qui est la base principale. La disparition totale ou la reprise partielle de la compagnie par un autre acteur risque d'avoir un impact important sur l'emploi du pôle Orly/Rungis. Il est donc primordial que la sauvegarde de la compagnie et de ses emplois soit considérée prioritairement par l'Etat quels que soient les scénarii qui vont se présenter.
La préservation des emplois est directement liée aux conditions de distribution des créneaux horaires d'Orly. Avec un portefeuille de plus de 10.000 créneaux horaires sur l'aéroport d'Orly, Aigle Azur détient une denrée rare et convoitée par les compagnies aériennes de par les restrictions opérationnelles qui encadrent strictement l'exploitation de la plate-forme (couvre-feu total de 23h30 à 6h00 et plafonnement du nombre de mouvements annuels fixé à 250 000 créneaux) et qui ont été récemment sanctuarisées dans la loi PACTE suite aux demandes répétées et anciennes des élus locaux.


La disparition d'Aigle Azur ou sa reprise partielle entraîneraient certainement une redistribution de tout ou partie de ces précieux créneaux par le COHOR (association indépendante pour la coordination des horaires) sur la base de la réglementation européenne régissant l'attribution des créneaux horaires dans les aéroports.

Or, il me semble essentiel que la réaffectation de ces créneaux puisse désormais intégrer une réflexion allant bien au-delà de l'application de la réglementation. En effet, elle doit impérativement prendre en considération l'intérêt des territoires du sud francilien en tenant compte non seulement de la préservation des emplois mais également des aspects environnementaux (utilisation d'appareils de dernière génération et limitation des appareils les plus bruyants).

L'analyse, au cas par cas, des projets déposés devra intégrer la contribution des créneaux à l'attractivité des territoires et à leur connectivité, par vols directs, aux destinations conservant une dimension internationale forte depuis Orly et le lien entre Orly, l'Algérie, le Mali et le Portugal singulièrement. Nous suggérons ainsi de prendre en compte les aspects suivants dans la redistribution des créneaux :

- Les aspects sociaux : tous les projets ne sont pas de valeur équivalente dès lors qu'il s'agit de préserver ou de développer les emplois. Ainsi, il est plus que probable que la reprise ou la création d'emplois soit maximisée par des compagnies aériennes s'engageant à développer des bases sur la plate-forme d'Orly car ces dernières génèrent de nombreux emplois tant directs (personnels navigants, personnels au sol) qu'indirects (sous-traitants, entreprises de logistique ou transport, etc.). Or, de nombreux transporteurs, français comme étrangers, ont des plans de développement à court et moyen termes devant être accompagnés notamment en termes d'octroi de créneaux.

- Les aspects environnementaux : doivent impérativement être intégrés comme des critères de sélection déterminants lors de la distribution de créneaux en privilégiant non seulement des appareils de toute dernière génération plus performants d'un point de vue environnemental (gros porteurs comme moyens-porteurs), mais également en limitant l'utilisation des avions les plus bruyants. Cet enjeu est au coeur des engagements issus des rencontres d'Orly, initiées par le Val-de-Marne et l'Essonne.

- Conserver un aéroport diversifié, tourné vers l'international : L'aéroport d'Orly doit pouvoir inscrire le développement de son trafic et de sa valeur créée pour les territoires dans les bornes de la réglementation actuelle. Ce développement maîtrisé implique donc que, lors de chaque distribution de créneaux horaires, soit pris en compte, pour chaque projet déposé, sa contribution à la diversité géographique de l'offre aérienne, déterminante pour l'attractivité des territoires, en favorisant des projets proposant l'accès, par vols directs, à des marchés à fort potentiel économique et touristique, notamment pour les clientèles imports. L'aéroport d'Orly sera le seul aéroport francilien relié par le métro en 2024 à l'occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques. Cette vocation internationale constitue donc un atout majeur.

Pour toutes ces raisons, je tenais à attirer votre attention sur l'avenir de cette compagnie et des emplois directs et indirects qu'elle permet. Le maintien d'Aigle Azur à Orly et de ses emplois doit tous nous animer et appeler à la vigilance face aux atouts indéniables de cette compagnie et de l'aéroport d'Orly, pôle majeur de l'Île-de-France.

A la suite des conclusions des « Rencontres d'Orly » qui se sont déroulées en avril dernier en présence de Madame la Ministre de la Transition écologique et solidaire Madame Elisabeth Borne, le Département du Val-de-Marne souhaite activement poursuivre le travail entrepris avec les acteurs, tant publics que privés, pour inscrire le développement du pôle Orly/Rungis dans une dynamique de croissance pérenne où l'aéroport d'Orly joue une place prépondérante.

En espérant que ces éléments seront pris en considération, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de ma très haute considération.

Christian Favier Président du Conseil Départemental du Val de Marne

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Photo : Un moyen courrier d'Aigle Azur à Orly


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Olivier Capitanio
Président


Olivier Capitanio est né à Maisons-Alfort le 26 juin 1968.
Il est diplômé des universités parisiennes en maîtrise d’Histoire Contemporaine de la Sorbonne et titulaire d’un DESS - Master 2 - de Gestion Publique de l’Université Paris-Dauphine.
Conseiller municipal de Maisons-Alfort de 1995 à 2005.
Conseiller général du Val-de-Marne dans le canton de Maisons-Alfort Nord de 2004 à 2015.
Adjoint au Maire de Maisons-Alfort en charge de la Culture de 2005 à 2008.
Adjoint au Maire en charge des Sports et de la Jeunesse de 2008 à 2014.
Premier Adjoint au Maire en charge des Sports, de la Jeunesse, du Logement et du Grand Paris de 2014 à 2017.
Maire de Maisons-Alfort de 2017 à 2021.
Conseiller départemental du Val-de-Marne dans le canton de Maisons-Alfort et président du groupe « Les Républicains – Val-de-Marne Autrement » de 2015 à 2021.
Président du territoire Paris Marne Est Bois à partir de 2020.
En 2021, Olivier Capitanio est réélu en tant que conseiller départemental puis élu en tant que Président du Conseil départemental. En application de la loi pour le non cumul des mandat, il quitte ses fonctions de Maire de Maisons-Alfort.