Unitaid s'associe à APLMA en vue d'éliminer le paludisme dans la région Asie-Pacifique d'ici à 2030

UNITAID - 18/07/2018 15:35:00


Melbourne - L'Alliance des dirigeants de l'Asie et du Pacifique pour la lutte contre le paludisme (APLMA) et Unitaid ont inauguré aujourd'hui une plateforme de collaboration afin qu'il soit possible d'accéder plus vite aux innovations permettant d'enrayer la propagation du paludisme et d'autres maladies transmises par les moustiques dans la région Asie-Pacifique. Le paludisme, responsable de 445 000 décès par an, reste une menace pour la santé mondiale.

Cette nouvelle plateforme - la Vector Control Platform for Asia Pacific (VCAP) - met en relation les autorités nationales de réglementation, les décideurs, l'industrie, les établissements universitaires et d'autres intervenants dans le domaine de la santé mondiale pour favoriser la mise au point et l'utilisation de divers moyens de lutte contre le paludisme, comme les moustiquaires et les insecticides.

Il est essentiel de lutter efficacement contre les moustiques pour prévenir les maladies qu'ils transmettent et pour améliorer la sécurité sanitaire au niveau régional. Si l'on veut parvenir à éliminer le paludisme en Asie et dans le Pacifique d'ici à 2030, il faudra mettre au point de nouveaux outils de lutte antivectorielle et veiller à ce qu'ils soient largement accessibles.

« Nous avons besoin de nouveaux outils pour faire barrage aux moustiques mais les marchés de petite taille et les lenteurs bureaucratiques tuent l'innovation », dit le Dr Ben Rolfe, PDG du Secrétariat d'APLMA. « C'est tout simple. Nous n'éliminerons pas le paludisme si les nouvelles technologies recommandées ne sont pas commercialisées rapidement, et c'est cette lacune que la nouvelle plateforme de lutte antivectorielle vise à combler », a-t-il ajouté.

Cette plateforme d'échange de connaissances est l'une des premières initiatives prises dans le cadre de la nouvelle collaboration entre Unitaid et l'APLMA, dont le but est de progresser plus vite vers l'élimination du paludisme au niveau régional. Ce partenariat met en rapport les deux organisations avec d'autres acteurs de la lutte contre le paludisme, qui coorganisent des manifestations spécifiques et cherchent des possibilités de soutenir des gouvernements, des donateurs et d'autres partenaires.

Cette nouvelle plateforme a été annoncée au cours du Premier Congrès mondial sur le paludisme, qui se tient cette semaine à Melbourne. Cette réunion a pour toile de fond un rapport publié par l'Organisation mondiale de la Santé en 2017, qui montre que si le nombre de nouveaux cas de paludisme a baissé de façon spectaculaire ces 15 dernières années, on constate récemment une stagnation des progrès. On a compté 216 millions de cas en 2016, soit cinq millions de plus qu'en 2015.

« L'inauguration de cette nouvelle plateforme vient à point nommé alors qu'Unitaid élargit son portefeuille d'investissements dans la lutte antivectorielle », dit Lelio Marmora, Directeur exécutif d'Unitaid. « Jusqu'à présent, les moustiquaires de lit imprégnées d'insecticide et la pulvérisation d'insecticide à l'intérieur des habitations ont permis de prévenir efficacement le paludisme mais, en réalité, nous avons besoin de nouveaux outils pour combattre l'apparition d'une résistance aux insecticides et d'une pharmacorésistance si nous voulons progresser dans l'élimination du paludisme », a-t-il ajouté.

Les experts estiment que nous sommes à un moment charnière de la lutte contre le paludisme et qu'il faut agir fermement et disposer d'un financement solide pour avancer vers l'élimination de la maladie.

Les investissements d'Unitaid dans la lutte contre le paludisme devraient atteindre US $300 millions d'ici à fin 2018 - soit deux fois plus qu'en 2015 - puis passer à US $450 millions d'ici à 2020. Une grande partie des projets ciblent les populations à haut risque dans les pays à revenu faible où la transmission est forte, en particulier les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Selon l'OMS, le paludisme tue un enfant toutes les deux minutes.

Les projets financés par Unitaid ont eu un impact important sur a morbidité et la mortalité du paludisme notamment chez les enfants de moins de 5 ans. Ainsi le projet Le projet Improving Severe Malaria Outcomes (améliorer les issues du paludisme sévère), a permis d'augmenter l'utilisation de l'artésunate injectable, le traitement de référence du paludisme sévère chez l'enfant, plus efficace et mieux toléré que la quinine injectable . Suivant les projections actuelles, l'artésunate injectable pourrait sauver 66 000 enfants de plus chaque année d'ici à 2021.

C'est la cas également de la prévention du paludisme saisonnier de 7 pays du Sahel qui a prouvé son efficacité à grande échelle au cours des trois dernières années avec une réduction de 80% des cas de paludisme chez l'enfant.