Ventes de grumes de chêne : pas d'exportation avant valorisation dans les territoires

Fédération nationale des Communes forestières - 23/02/2018 11:20:00

Dernièrement, les entreprises et industries de la transformation du bois ont interpellé les pouvoirs publics sur la situation de crise grave concernant l'exportation croissante de chêne brut. Pour les Communes forestières, pas d'exportation avant valorisation dans les territoires. L'objectif est de conserver les emplois, de développer la part de la valeur ajoutée des entreprises et les recettes fiscales générées par ces activités. Le label UE est à ce titre une mesure de sécurisation de l'approvisionnement des scieries.

Les entreprises et industries de la transformation du bois représentées par la Fédération Nationale du Bois (FNB) ont interpellé les pouvoirs publics sur la situation de crise grave concernant l'exportation croissante de chêne brut.

Une conjoncture aggravée
Si cette situation n'est pas nouvelle, elle s'est dégradée ces dernières années. En 10 ans, la récolte de chêne à sciage en France a baissé de 17% et dans le même temps, les prix ont connu une hausse de 65%. La demande mondiale n'a jamais été aussi forte et les volumes de chêne transformé dans les scieries françaises ont augmenté de 10,5%. Entre 2007 et 2017, les exportations de grumes de chêne français ont été multipliées par dix, passant de 50.000 m³ à 500.000 m³, dont 350.000 m³ vers la Chine.

En résumé, avec le déclin de la production et la forte hausse des exportations, le volume disponible pour les scieries françaises a chuté de 1 million de m³. Les entreprises sont à la fois privées de matières premières à transformer, de valeur ajoutée tout au long de la chaîne et de stabilisation de leurs emplois.

Le label UE, source de valorisation territoriale
La mise en place en 2015 d'une mesure de sécurisation de l'approvisionnement des scieries : le label « Transformation UE », donne priorité des ventes de lots de chêne qualité sciage aux entreprises qui garantissent une première transformation en Europe. La forêt publique commercialise 800.000 m³ sous ce label et les effets sont positifs : hausse des prix, exportation de produits à valeur ajoutée, préservation de l'emploi. 300 entreprises sont engagées dans ce label UE. La Fédération nationale des Communes forestières a soutenu cette initiative. Elle a aussi adhéré à l'Association pour l'emploi des chênes et des feuillus (APECF) qui propose aux acheteurs, sur la base du volontariat, de souscrire à ce label. Mais voilà un des points cruciaux : cette démarche est volontaire.

Des mesures pour la sauvegarde de la filière
Les Communes forestières partagent cet objectif de conserver dans l'Union européenne et, si possible sur le territoire national, les emplois liés à la première transformation du chêne, de développer la part de la valeur ajoutée des entreprises et les recettes fiscales générées par cette activité. L'enjeu est aussi la reconquête d'un marché intérieur avec des produits innovants et performants. Il n'empêche pas pour autant de prendre des parts de marché à l'export mais avec des produits à forte valeur ajoutée.

La FNB a demandé au Gouvernement des mesures d'urgence telles que l'adhésion générale au Label UE, la mise en place de quotas d'exportation, une traçabilité phytosanitaire fiable, le conditionnement des aides économiques, une reconnaissance officielle des producteurs de bois contractualisé et la mise en place d'un médiateur des relations commerciales. D'autres mesures structurelles à horizon de 10 ans ont été également proposées pour le développement d'une industrie du bois française respectueuse de l'environnement. Certaines de ces mesures sont d'ailleurs déjà mises en place dans plusieurs pays d'Europe et dans le monde.