Simon Lambert, auteur Québécois dans la catégorie littérature des Jeux de la Francophonie Abidjan 2017 et fervent promoteur de la langue française

CIJF - Comité International des Jeux de la Francophonie - 27/07/2017 10:10:00



Simon Lambert a 35 ans, la limite d'âge pour participer au concours littérature des Jeux de la Francophonie. Né en 1982 à Saint-Rédempteur au Québec, il découvre l'amour des mots très tôt et s'oriente vers des études en création littéraire et philosophie à l'Université Laval. Il collabore en tant que critique de théâtre au journal québécois Le Devoir. En 2010, son roman, La chambre (VLB éditeur), remporte le prestigieux prix du premier roman Robert-Cliche.

Fort de cette expérience, Simon présente une nouvelle intitulée La fin de l'histoire aux Jeux de la Francophonie d'Abidjan. La fin de l'histoire, c'est la fin du désir, celui d'une femme qu'un voyageur rencontre à Berlin lors d'une soirée bien arrosée. Simon décrit les errements de ces rencontres qui ne débouchent sur rien, de ce tourisme où l'on grappille « les écussons de drapeaux comme les corps de femmes », les turpitudes de son personnage qui espérait plus qu'un « moment d'égarement ».

A cet égard, l'auteur fait une analogie entre la vie intime de ce voyageur qui s'interroge sur les limites de sa relation amoureuse et l'avenir du projet indépendantiste de la "Belle Province" qui lui semble bouché. Le personnage estimait jusqu'à sa rencontre avec la jeune Berlinoise que ses conquêtes successives étaient l'affirmation de son épanouissement personnel et de sa réussite sociale. Il ressent au lendemain matin de sa rencontre un désarroi lancinant sans pouvoir trouver les mots qui lui permettraient d'envisager désormais une relation durable et sereine. Un sentiment d'échec, car sans les mots pour le dire ; pas d'horizon, pas d'avenir. L'auteur nomme ce vide "la fin de l'homme". Le projet Québécois est pour Simon Lambert dans une même impasse.

Depuis la fondation du Parti Québécois, le projet d'indépendance a été le ciment d'un Québec de langue française isolé au milieu d'un pays anglophone. Il s'agit dit-il de ne rejeter personne même si la simple expression du mot "indépendance" est considérée aujourd'hui comme un repli sur soi. Un gros mot presque. Que cette époque est lointaine ; celle de la conviction des représentants de la francophonie en Amérique, celle de l'enthousiasme dans les foyers, les cafés et dans les espaces publics, celle enfin des victoires, élection après élection. C'était sans compter l'inquiétude des anglophones et des primo-arrivants d'Asie et d'ailleurs. L'échec du référendum de 1995 a sonné comme une douche froide et l'espoir de l'indépendance s'est progressivement étiolé, au point que le Parti Québécois, celui-là même qui avait donné forme à ce projet et mobilisé ses partisans ne mentionne plus l'objectif à terme d'un Québec sans attache avec la fédération canadienne. Le silence et l'absence de perspective sont-ils un renoncement, la fin d'un rêve ? "J'espère que cela ne sera pas le cas" soupire Simon dans un regard qui est ailleurs.

L'espace francophone dispose de nombreux atouts qui ne sont pas exploités

Autre idée, l'espace francophone dispose de nombreux atouts qui ne sont pas exploités. Il y a des forces qui restent sans destination. Pourtant toutes ces femmes et tous ces hommes de multiples horizons et des 5 continents ont un socle culturel commun. C'est la première fois que Simon Lambert perçoit dans le village que toutes ces communautés par-delà la différence des cultures et des lieux géographiques, grâce au partage du français, sont en mesure de trouver des solutions qui pourraient régler des problématiques dans tous les pays. « La francophonie peut-être un espace de dialogue et de solutions, quelque chose de fort et de porteur », analyse-t-il. Crises sociales, problème environnemental, les enjeux sont de moins en moins nationaux car les frontières s'estompent. Un autre type de relation peut se bâtir dans l'espace francophone, « moins chiffrable ». Comme déjà l'échange incroyable et les rencontres de talents dans le domaine du sport et des arts au Village des Jeux d'Abidjan. « Gabon, Togo, Madagascar, Europe évidemment... Nous sommes tous ici en même temps et pas si différents, de nombreuses passerelles sont possibles ».
Le lien entre l'intime et le politique, le rapport à l'autre : autant de thèmes que ce jeune auteur prometteur qui découvre l'Afrique grâce aux Jeux de la Francophonie continuera certainement d'explorer : il s'attelle à la rédaction de son deuxième roman.

Contacts
Mahaman-Lawan Seriba, Directeur du CIJF
mahaman-lawan.seriba@francophonie.org

Thomas Gil, Responsable des partenariats, du marketing et de la communication du CIJF
Thomas.gil@francophonie.org / Tél : (+33) 1 44 37 33 56

Jean François Puech
directeur de la Rédaction de l'agence NEWS Press
jfpuech@newspress.fr