Des contributions financières pour répondre à l'afflux des réfugiés sud-soudanais sont nécessaires d'urgence

UNHCR - Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés - 24/03/2017 15:15:00


Le "point de rupture" est imminent : Selon le Gouvernement ougandais et le HCR, des contributions financières pour répondre à l'afflux des réfugiés sud-soudanais sont nécessaires d'urgence

Le Gouvernement ougandais et le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi ont lancé un appel conjoint à la communauté internationale pour un soutien urgent et massif aux milliers de réfugiés sud-soudanais continuant d'affluer chaque jour en Ouganda, après avoir fui le conflit brutal et les pénuries alimentaires.

L'Ouganda accueille actuellement plus de 800 000 réfugiés sud-soudanais. Parmi eux, quelque 572 000 nouveaux arrivants ont rejoint l'Ouganda en quête de sécurité et d'aide depuis le 8 juillet 2016. Au rythme actuel des arrivées, ce chiffre dépassera un million avant la mi-2017. En 2017, plus de 172 000 réfugiés sud-soudanais ont déjà rejoint l'Ouganda. En mars, le nombre moyen d'arrivants s'élève à plus de 2800 par jour.

« L'Ouganda maintient ses frontières ouvertes », a déclaré Rt. hon. Ruhakana Rugunda, Premier ministre de l'Ouganda. « Toutefois cet afflux massif sans précédent met à rude épreuve nos services publics et nos infrastructures locales. Nous continuons d'accueillir nos voisins nécessiteux, mais nous avons besoin de toute urgence de l'aide de la communauté internationale car la situation devient critique. »

« Nous atteignons le point de rupture. L'Ouganda ne peut plus gérer seule la plus importante crise en Afrique », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Le manque d'attention internationale aux souffrances du peuple sud-soudanais pénalise certaines personnes parmi les plus vulnérables au monde au moment où elles ont désespérément besoin de notre aide. »

Le sous-financement chronique et sévère met désormais en péril l'aide vitale. La capacité d'accueil des installations de transit et de réception est rapidement dépassée. Des défis importants doivent être relevés pour fournir aux réfugiés des rations alimentaires suffisantes, des services de santé et d'éducation ainsi que suffisamment d'eau potable. La situation désastreuse est encore aggravée par l'apparition de fortes pluies. Actuellement, le HCR recherche plus de 250 millions de dollars pour l'aide aux réfugiés sud-soudanais en Ouganda en 2017.

Depuis longtemps, l'approche de l'Ouganda pour venir en aide aux réfugiés est parmi les plus progressistes de tout le continent africain. Après avoir obtenu le statut de réfugié, les réfugiés reçoivent des carrés de terrain dans des installations intégrées au sein de la communauté locale hôte. Cette approche pionnière renforce la cohésion sociale et elle permet aux réfugiés et aux communautés d'accueil de cohabiter pacifiquement. Au centre et dans le sud-ouest de l'Ouganda, le gouvernement fournit des terres pour ces installations. Au nord de l'Ouganda, où la grande majorité des réfugiés sud-soudanais sont accueillis, des terrains ont été alloués par la communauté locale d'accueil, un geste exceptionnel de générosité envers les personnes ayant fui la guerre et le conflit.

C'est pourquoi l'Ouganda a été choisi en tant que pays pilote pour élaborer une approche globale de la protection des réfugiés en complément de l'aide humanitaire via des actions de développement ciblées, profitant à la fois aux réfugiés et aux communautés hôtes. Cette approche a été adoptée dans le cadre de la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants à l'Assemblée générale des Nations Unies en 2016 et elle est désormais mise en oeuvre dans le cadre d'autres crises de déplacements de populations - restaurant l'espoir pour des millions de réfugiés à travers le monde. Toutefois, face à un sous-financement sévère et à la crise de réfugiés connaissant la croissance la plus rapide au monde, la capacité de l'Ouganda à mettre en oeuvre un modèle permettant aux réfugiés de retrouver l'autonomie est désormais menacée. L'avenir du nouveau cadre global pour l'aide aux réfugiés est également remis en question.