Eli Lotar, entre poésie et engagement

Audrey Azoulay - Ministère de la Culture et de la Communication - 17/02/2017 15:35:00


Dans le cadre de son 40e anniversaire, le Centre Pompidou s'associe au Jeu de Paume pour présenter une rétrospective du photographe et cinéaste français Eli Lotar (1905-1969), du 15 février au 28 mai 2017. A ne pas manquer.

Un pionnier de la photographie moderne. L'exposition, présentée au Jeu de Paume, porte un regard nouveau sur un des pionniers de la photographie moderne, émergeant à Paris dans les années 1920. A travers un parcours thématique, cette rétrospective inédite invite à découvrir la richesse de l'oeuvre d'Eli Lotar, son apport au modernisme, son engagement social et politique, et son lien avec le surréalisme. L'exposition a été constituée à partir des archives et du fonds d'atelier du photographe Eli Lotar conservés au Centre Pompidou, ainsi qu'une centaine de tirages d'époque provenant de collections et d'institutions internationales.

Onirisme et réalisme. Dès 1924, Eli Lotar explore, en compagnie de Germaine Krull, Paris qu'il photographie en variant les points de vue propres à la « nouvelle vision » : plongée, contre-plongée, décadrage ou gros plan. Il excelle dans la recherche de détails, comme le montre son reportage sur la Foire de Paris (1928), où il photographie, au ras du sol, les pieds des visiteurs. Entre réalisme et onirisme, il a un certain goût pour l'insolite et l'étrange poétique, qui le rapproche des Surréalistes. Il exprime cet attrait à travers des clichés futuristes de Paris, des photomontages ou des photos de nuit montrant un « Paris noir ». Entre 1928 et 1932, il réalise des reportages pour des magazines comme VU, Jazz et Détective. Sa série la plus connue Aux Abattoirs de la Villette (1929) montre un Paris inattendu et populaire, dévoilant des détails saisissants comme des pieds de boeufs alignés le long d'un mur ou un ensemble de têtes de veaux.

Des films engagés. Parallèlement à la photographie, Lotar collabore à des films qui témoignent de son engagement social et dont une sélection est projetée dans l'exposition. Il travaille avec Joris Ivens sur Zuiderzeewerken (1930), un film sur la construction ardue d'une digue du golfe de Zuiderzee aux Pays-Bas. Lotar participe également à Terre sans pain de Bunuel (1933), un film documentaire dénonçant les conditions de vie des habitants de la région Las Hurdes en Espagne. En 1945, Lotar réalise le film Aubervilliers, une commande du maire de la ville pour dénoncer les conditions de vie dans les bidonvilles. Ce documentaire poignant, empreint de poésie et porté par les textes de Jacques Prévert, lui vaut une reconnaissance en tant que cinéaste. Il est projeté dans le cadre de l'exposition.

Collaborations artistiques. L'engagement social et politique d'Eli Lotar, ainsi que son goût pour le travail collectif, l'amène à contribuer, tout au long de sa vie, à de nombreux projets avec des écrivains, hommes de théâtre, cinéastes et artistes. Les deux derniers volets de l'exposition présentent des images inédites de ses voyages en Grèce, où il photographie en particulier l'art antique, des clichés de spectacles comme le théâtre d'Alfred Jarry, ainsi qu'une série de portraits d'artistes. Sa collaboration amicale avec le sculpteur Alberto Giacometti donne lieu à une série de clichés pris dans l'atelier de l'artiste. Un portrait sculpté de Lotar, réalisé par Giacometti en 1965, conclut l'exposition.


Infos pratiques

Eli Lotar (1905-1969)
Au Jeu de Paume, Paris 8e
Du 14 février au 28 mai 2017

Photo: © Eli Lotar, Dormeuse, Espagne, février 1936, collection Centre Pompidou, Paris, MNAM-CCI


Audrey Azoulay - Ministère de la Culture et de la Communication




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