Baisse des naissances en 2015, mais moins marquée en Occitanie

INSEE - Institut national de la statistique et des études économiques - 16/02/2017 12:45:00


En Occitanie comme dans toutes les régions, les naissances diminuent en 2015, même si ce phénomène est moins marqué qu'ailleurs. Ce résultat s'explique en particulier par la baisse, depuis 2011, de la fécondité des femmes de moins de 35 ans, non compensée par la hausse de celle des plus âgées.

L'évolution des naissances est aussi liée au nombre de femmes en âge de procréer. Celui-ci augmente très légèrement dans la région entre 2014 et 2015, limitant ainsi la baisse des naissances, alors qu'il diminue en France métropolitaine.

La baisse des naissances se cumule avec une hausse des décès en 2015 dans la région comme en métropole, liée principalement à des conditions épidémiologiques et météorologiques peu favorables. Le solde naturel reste néanmoins positif, avec 61 300 naissances pour 57 100 décès. L'Occitanie reste l'une des régions dans laquelle on vit le plus longtemps, l'espérance de vie à la naissance étant plus élevée, en particulier pour les hommes.

Néanmoins le taux de mortalité y est supérieur à la moyenne métropolitaine, la région se caractérisant par une population âgée.

En 2015, 61 300 naissances ont été enregistrées en Occitanie, soit une diminution de 2,1 % par rapport à l'année précédente.
Toutes les régions sont impactées par cette baisse. L'Occitanie fait partie des régions les moins impactées : le nombre de femmes de 20 à 39 ans en âge de procréer augmente de 0,2 % alors qu'il diminue de 0,5 % en France métropolitaine.
La baisse de la natalité dans la région s'explique par le recul de la fécondité observé depuis 2011.
L'indicateur conjoncturel de fécondité atteint 1,87 enfant par femme en 2014, toujours sous la moyenne métropolitaine (1,98).

Entre forte baisse et stabilité des naissances, des différences marquées selon les départements
Le nombre de naissances reste relativement stable dans le Tarn-et-Garonne et ne diminue que légèrement dans l'Hérault et en Haute-Garonne, grâce à l'augmentation du nombre de femmes en âge de procréer dans ces deux départements.
Le Lot, l'Aveyron et les Hautes-Pyrénées subissent une baisse importante des naissances, due à une forte diminution du nombre de femmes de 20 à 39 ans.
Dans une moindre mesure, le Gers, le Tarn, le Gard et les Pyrénées-Orientales connaissent une baisse modérée des naissances, conjuguée à une légère diminution de la population féminine de 20 à 39 ans.
Enfin, l'Aude, l'Ariège et la Lozère se distinguent par une hausse de la natalité, malgré une diminution du nombre de femmes en âge de procréer.

De 1,7 à 2,1 enfants par femmes selon les départements
Les comportements de fécondité sont très variables au sein de la région. L'indicateur conjoncturel de fécondité (nombre moyen d'enfants par femme) est plus élevé que la moyenne métropolitaine dans le Tarn-et Garonne (2,09) et le Gard (2,03). À l'opposé, la fécondité est particulièrement faible en Lozère (1,70), en Haute-Garonne (1,78) et dans une moindre mesure dans l'Hérault (1,86) et l'Ariège (1,89).

Baisse de la fécondité des femmes de moins de 35 ans
En Occitanie, alors que la fécondité des femmes de 15 à 34 ans diminue régulièrement depuis 2011, celle des femmes âgées de 35 à 49 ans augmente constamment depuis 2004, en raison d'un report de la maternité à des âges plus élevés. Si celles-ci sont à l'origine d'un quart des naissances dans la région en 2015, cela ne suffit pas à compenser la baisse des naissances issues des jeunes mamans, d'autant que leur nombre diminue légèrement en 2015.

Des futurs parents potentiels arrivent dans des départements à la fécondité élevée
L'impact des migrations résidentielles n'est pas neutre dans les comportements de fécondité. Les populations qui arrivent dans les départements et ceux qui en partent ont parfois des caractéristiques différenciées et par suite n'ont pas toujours les mêmes comportements en matière de fécondité.
Le solde migratoire positif dans les départements à forte fécondité est plutôt dû à des personnes en âge de procréer.
Dans les départements avec une fécondité plus faible, ce sont davantage des personnes jeunes (en études) ou de plus de 55 ans (après la vie féconde) qui pèsent dans le solde migratoire.

L'augmentation du taux d'activité joue à la baisse sur les naissances
L'augmentation de la part des femmes sur le marché du travail et leur situation socioprofessionnelle influent sur le nombre de naissances. Dans la région, le taux d'activité féminin est de 80,6 % chez les 20-39 ans en 2013, en hausse de 1,2 point en cinq ans. Or, des niveaux élevés de taux d'activité, mais aussi de diplôme et de qualification, s'accompagnent généralement d'une fécondité plus faible.
Ainsi, les femmes inactives sont de loin les plus fécondes, suivies des employées et ouvrières, puis des professions intermédiaires et enfin des cadres et professions intellectuelles supérieures. Cette hiérarchie peut avoir une influence sur les niveaux de fécondité par département.

Depuis 10 ans, les naissances hors mariage augmentent et deviennent la norme
En 2015, les naissances hors mariage représentent 62 % des naissances en Occitanie (58 % en moyenne en métropole).
En dix ans, cette proportion a augmenté de plus de 10 points dans la région comme en métropole. Comme en France métropolitaine, l'âge moyen des mères à l'accouchement est plus élevé lorsque les naissances ont lieu dans le mariage : 31,6 ans contre 30,1 ans pour les naissances hors mariage.

Les accouchements ont lieu majoritairement les jours de semaine
En Occitanie, 168 naissances ont lieu en moyenne chaque jour en 2015. Du lundi au vendredi, c'est 184 naissances par jour en moyenne, contre 143 le week-end, soit 29 % de naissances en plus les jours de semaine.

Pour en savoir plus
Insee Analyses n° 33
Baisse des naissances en 2015, mais moins marquée en Occitanie
https://www.insee.fr/fr/statistiques?debut=0&collection=21