Des forces de sécurité et des journalistes du Burkina Faso bâtissent les relations professionnelles
Quarante officiers de la police burkinabé et de la gendarmerie ont été formés au respect des droits de l'Homme, de la liberté de la presse et de la sécurité des journalistes à Ouagadougou à la fin de l'année 2016. La formation, qui a duré trois jours, a donné pour la première fois aux forces de sécurité l'opportunité d'échanger directement leurs expériences avec des journalistes afin de mieux travailler ensemble sur ces questions. Cet atelier, organisé par l'UNESCO et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en partenariat avec l'Académie nationale de police du Burkina Faso, du 28 novembre au 3 décembre 2016, s'inscrit dans le cadre du Plan d'Action des Nations Unies sur La sécurité des journalistes et la question de l'impunité.
Des forces de sécurité originaires de plusieurs régions du Burkina Faso ont participé à la formation, qui a porté sur le cadre juridique concernant la liberté de la presse et la sécurité des journalistes, différentes techniques de communication ainsi que l'importance d'établir une relation professionnelle avec les journalistes. "Nous espérons qu'après cette formation, nous pourrons mieux nous comprendre sur le terrain afin que chacun puisse exercer correctement son métier", a déclaré Abdoulaye Gandema, commissaire principal de la police et responsable de la formation continue, qui a également participé à la formation.
L'établissement de relation professionnelle entre les forces de sécurité et les journalistes est essentiel dans une démocratie afin d'assurer que tous les citoyens ont accès à l'information et peuvent s'exprimer librement dans un environnement sûr. Le commissaire Gandema a expliqué que forces de sécurité et journalistes jouent un rôle différent, mais complémentaire pour la promotion de la liberté d'expression, et que leur relation est déterminante dans l'efficacité de leur travail dans ce domaine. "D'où la nécessité de développer des formes de collaborations basées sur la confiance réciproque et le respect des règles spécifiques à chaque organe", a-t-il expliqué.
Les officiers présents ont également été encouragés à développer un code de conduite préliminaire et à établir des procédures assurant un environnement sûr pour les journalistes afin d'avoir un impact plus fondamental sur leur sécurité. À la fin de la formation, les participants ont préparé des recommandations, par exemple, sur la création d'un cadre commun de concertation pour faciliter l'interaction entre les deux parties et afin d'améliorer leur relation sur le terrain.
Le commissaire Gandema a déclaré que la formation a été un succès, surtout parce que c'était la première fois que des officiers de police et des journalistes ont eu l'opportunité de discuter ensemble. "C'était la première fois que nous avons eu l'occasion d'échanger avec les hommes de media, de découvrir les contraintes de leur métier et de pouvoir leur expliquer certaines de nos décisions qui ne facilitent pas toujours leur travail." Ce dialogue constructif a permis aux deux groupes de mieux comprendre les réalités, les attentes et les contraintes des uns et des autres.
Depuis le soulèvement populaire d'octobre 2014, le Burkina Faso s'inscrit dans un processus de transition politique vers un régime et des institutions démocratiques. Ce renforcement des capacités des officiers de la police et de la gendarmerie au respect de la liberté d'expression et à la protection des journalistes permet aux forces de sécurité et aux médias de remplir leurs missions, qui sont essentielles à la démocratie, dans un climat constructif et sûr.
Ce projet a également reçu un soutien de la Norvège sous forme d'assistance technique.