Signature de la convention décennale relative à l'Education

Présidence de la Polynésie Française - 24/10/2016 10:15:00


La ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud-Belkacem, et le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, ont signé la convention décennale relative à l'éducation entre la Polynésie française et l'Etat.

Par cette signature, la Polynésie française et l'État (ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche (MENESR) déterminent leurs modalités de collaboration au fonctionnement du système éducatif de la Polynésie française et à son développement.

L'État et la Polynésie française se fixent ainsi pour objectif commun de donner au service public de l'éducation des perspectives et des moyens permettant de progresser sur le plan de la formation des élèves. La coopération recherchée s'attachera ainsi à promouvoir la coordination de l'action de chaque Partie dans le respect de ses compétences.

En effet, en application des dispositions de la loi organique du 27 février 2004, la Polynésie française est responsable de l'organisation et du fonctionnement de l'enseignement scolaire (1er et 2nd degrés) et de l'enseignement supérieur implanté dans les lycées sur l'ensemble de son territoire. A ce titre, la Polynésie française qui a inscrit ses orientations et objectifs dans la Charte de l'éducation adoptée le 29 août 2011, actualisée en juillet 2016 se donne comme ambition de mettre en place une « école pour tous, une école performante, une école ouverte ».

La politique éducative de la Polynésie française s'attache à la réussite de tous et s'engage à trouver les voies les plus adaptées aux particularités de la Polynésie française pour lutter contre des iniquités à la fois sociales et géographiques, et par voie de conséquence contre l'illettrisme et le décrochage scolaire.

La Charte de l'éducation se décline de façon opérationnelle dans une démarche de performance, c'est-à-dire en objectifs prioritaires, précisés par des actions qui définissent leur mise en oeuvre. Ces objectifs sont assortis d'indicateurs qui en mesurent la performance au regard de valeurs cibles fixées. Ils sont mobilisés pour l'évaluation du système éducatif de la Polynésie française.

La convention de moyens d'avril 2007 laisse donc place à une convention d'objectifs partagés entre l'Etat et la Polynésie française pour dix ans.

A l'occasion de son déplacement, la ministre de l'Education nationale a engagé l'Etat à hauteur de 656 millions Fcfp pour le financement de trois internats de la réussite (Lycée professionnel de Faa'a, collège d'Atuona et lycée professionnel de Mahina).

Elle a confirmé la participation de l'Etat aux transports scolaires par le déblocage d'une enveloppe financière supplémentaire de 65 millions Fcfp, soit 10% d'augmentation. Elle a également confirmé le soutien de l'Etat sur le numérique éducatif par un co-financement à 50% des projets qui lui seront soumis par la Polynésie française pour l'année 2017. D'autres mesures portent sur les concours financiers qui seront étudiés à l'occasion du dialogue de gestion qui se déroulera en novembre prochain et auquel participera la ministre de l'Education de la Polynésie française.


Discours du Président Edouard Fritch sur le système éducatif polynésien

A l'occasion de la venue de la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, samedi soir à la Présidence de la Polynésie française, et de la signature de la convention décennale Etat-Pays relative à l'éducation, le Président Edouard Fritch a prononcé un discours dans lequel il a évoqué le système éducatif polynésien.

« C'est la première fois qu'un ministre de l'Education nationale en exercice se déplace dans notre pays. Nous apprécions votre geste à sa juste valeur », a souligné le Président, en indiquant que la Charte de l'éducation actualisée et la convention décennale signée dressent un bilan du système éducatif et des perspectives pour les années à venir, avec pour seul objectif l'intérêt et la réussite de l'élève.

Le Président a salué l'action du monde de l'éducation dans son ensemble, pour les résultats globaux obtenus, qui bien qu'en deçà des références métropolitaines, s'en rapprochent peu à peu depuis ces dernières années, montrant par là même une progression de l'efficience du système éducatif polynésien. Ainsi, en Polynésie française, le taux global d'admis au baccalauréat a été en 2015 de 79,1% contre 71,8% en 2007, soit une progression de 7,3.

Le Président a également félicité la ministre de l'Education du gouvernement de la Polynésie française, Nicole Sanquer-Fareata, pour avoir ouvert un vaste chantier d'actualisation de la Charte de l'éducation et de la convention décennale Etat-Pays relative à l'éducation, ce chantier ayant été piloté dans une dynamique partenariale, interministérielle et participative. La convention décennale traduit ainsi clairement le passage d'une convention de moyens à une convention d'objectifs partagés, ceux de la Charte de l'éducation actualisée. Ces objectifs partagés font l'objet d'une codification affinée, mais complémentaires, des compétences de l'Etat et du Pays. La convention décennale précise également les modalités de participation financière du ministère de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Le Président a souhaité vivement remercier la ministre de l'Education nationale pour le co-financement des internats de Faa'a, Mahina et Atuona. Un plan ambitieux de rénovation et de construction des internats a été lancé par le Pays et la participation de l'Etat sera nécessaire pour ce dossier dans une dynamique pluriannuelle. Ce sujet est particulièrement important au vu des réalités géographiques, lesquelles impliquent aussi pour le Pays d'avoir des établissements scolaires sur l'ensemble de la Polynésie, avec des coûts importants également en termes de transport scolaire.

Sur ce point, depuis dix ans, la participation de l'État a fortement diminué pour correspondre aujourd'hui uniquement à 30 % du budget total dévolu aux transports scolaires. La dotation de l'État, stabilisée à 4 024 000 euros (environ 480 millions Fcfp) entre 2006 et 2009, a en effet été ramenée à 2 600 000 euros (environ 310 millions Fcfp) en 2015, soit une réduction de 35%, tandis que sur cette même période les dépenses ont progressé de 18%. Le coût du transport scolaire assumé par la Polynésie française pèse significativement sur son budget. Afin de maintenir la gratuité du transport scolaire au bénéfice de tous élèves de Polynésie française, en particulier pour ceux des archipels, la participation de l'État gagnerait à être reconsidérée.

Evoquant aussi l'enseignement du Reo Tahiti à l'école, l'océanisation des cadres, le Président a souhaité également que la ministre de l'Education nationale puisse intervenir auprès du gouvernement central pour ouvrir rapidement à la Polynésie française l'accès au Fonds très haut débit, ce qui permettrait la pose d'un câble sous-marin de télécommunication reliant les archipels à Tahiti et au reste du monde, avec ainsi une meilleure égalité des chances pour tous les élèves polynésiens.

Le Président a conclu son discours par ces mots : « Nous croyons en notre système éducatif, et plus encore au potentiel de nos partenaires, de nos personnels, et surtout de nos élèves et de leurs familles. L'école a un rôle fondamental, puisque qu'elle doit concourir durablement à transformer notre société en un monde meilleur. Elle doit contribuer à former des citoyens responsables, à faire épanouir l'autonomie des personnes et à consolider notre vie démocratique ».