Madagascar : Non au scandaleux Code de la communication!

FIJ - Fédération Internationale des Journalistes - 13/07/2016 17:30:00


Le nouveau code de la communication voté par l'assemblée malgache le 7 juillet contient des dispositions liberticides. La Fédération internationale des journalistes (FIJ) se joint à son affilié français le Syndicat national des journalistes (SNJ) pour dénoncer le musellement des médias malgaches.


La section Océan Indien du SNJ rapporte que le nouveau « Code de la communication » voté le 7 juillet dernier prévoit notamment des amendes variant entre un et six millions d'ariary, alors qu'un rédacteur en chef gagne moins d'un million d'ariary (moins de 300 euros) par mois. Les amendes prévues par l'article 20 de la loi sur la cybercriminalité vont jusqu'à 100 millions d'ariary (plus de 28 000 euros). Elles s'appliquent pour les cas de diffamation des autorités politiques ou des agents publics.

Parmi les infractions (délits) de presse, on trouve par exemple « toute incitation, par tout support audiovisuel, à s'abstenir de participer à des fêtes nationales ». Ou encore la « publication, diffusion ou reproduction (d'une information) de nature à ébranler la confiance du public en la solidité de la monnaie ».

En cas de récidive dans ces « infractions de presse », le juge pourra ordonner la confiscation du matériel et fermer définitivement l'entreprise. De plus, la couverture audiovisuelle nationale serait réservée aux stations publiques, et interdites aux stations privées. Il est clair que ce texte vise à faire taire les médias d'opposition politique, ce qui est incompatible avec une véritable démocratie.

Sensible aux difficiles conditions de travail de nos confrères et consoeurs malagasy, le SNJ (section Réunion-océan Indien) exprime son indignation suite à ce vote. Il demande aux autorités françaises de s'adresser au gouvernement malagasy pour lui demander de ne pas appliquer ce « Code de la communication ». Le SNJ Réunion-océan Indien fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider nos confrères et consoeurs malagasy, notamment le « Mouvement pour la liberté d'expression » qui rassemble au-delà des syndicats. Ho ela velona anie ny fahalalahan'ny asa fanaovan-gazety ! (Vive la liberté de la presse !)

Le Secrétaire général de la FIJ, Anthony Bellanger s'inquiète d'une violation flagrante de l'article 19 de la déclaration universelle des droits de l'Homme. « Les journalistes et les citoyens malgaches méritent une presse libre et indépendante. Nous sommes très inquiets de ce tournant liberticide dans le pays ».