L'OTAN doit accroître son soutien à l'Ukraine alors que le pays traverse une phase critique.

OTAN - Organisation du Traité de l'Atlantique Nord - 13/10/2015 16:55:00


L'Ukraine se trouve à un moment critique de son histoire et l'OTAN doit, d'une part, accroître le soutien politique et économique qu'elle lui destine et, d'autre part, continuer à exercer des pressions sur la Russie pour que celle-ci respecte les accords de Minsk. Tel est le message délivré ce dimanche par l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.
« Même en temps de paix, [les problèmes auxquels l'Ukraine est actuellement confrontée] seraient difficiles à résoudre, et l'insécurité qui règne dans le pays rend la tâche d'autant plus ardue », a estimé Richard Benyon (Royaume-Uni), qui s'adressait à la Commission de l'économie et de la sécurité de l'Assemblée.
Depuis avril 2014, le conflit entre les forces gouvernementales et les séparatistes soutenus par la Russie a fait 6 800 morts et chassé 1,4 million de personnes de leurs foyers. Par ailleurs, l'économie ukrainienne continue à décliner : le produit intérieur brut devrait chuter de 10 % cette année.

Dans un projet de résolution qui sera vraisemblablement adopté lundi, les parlementaires de l'OTAN invitent instamment les gouvernements à redoubler d'efforts pour aider l'Ukraine en cette période critique en intensifiant leur assistance diplomatique, financière, économique et matérielle et en lui prodiguant l'aide de spécialistes.
L'auteur de cette résolution, la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam (France), a déclaré : « Le recours à des pressions politiques adéquates peut persuader la Russie et les séparatistes de rechercher une véritable réconciliation avec les autorités ukrainiennes. »

« Il n'existe pas de solution militaire à ce conflit. Il faut donner une chance à la diplomatie », a dit la sénatrice aux membres de la Commission sur la dimension civile de la sécurité de l'Assemblée.
Au chapitre économique, Tor Bukkvoll, de l'Institut de recherche de défense de Norvège, a indiqué que c'était sans doute cette année que « l'Ukraine touchera[it] le fond. La question est de savoir si elle y restera. »
Selon lui, le rythme des réformes est encore trop lent, car les oligarques et une bureaucratie pléthorique freinent des quatre fers.
« Il faudra du temps. Les forces anti-réformatrices sont très puissantes », a ajouté M. Bukkvoll à l'intention des membres de la Commission de l'économie et de la sécurité. Il n'a pas exclu l'éventualité d'un nouveau soulèvement populaire : « Les élites politiques au pouvoir doivent savoir que cela peut arriver. Je pense qu'elles le redoutent. »
Pour sa part, M. Benyon a émis l'idée que l'aide financière considérable apportée à l'Ukraine par la communauté internationale pourrait ne pas suffire. « Il faudra peut-être que nous intensifiions [cette aide] pour faire en sorte que le pays s'engage durablement sur la voie de la croissance et de la stabilité », a-t-il dit.
Dans tous les cas, l'Ukraine « n'a d'autre choix que de poursuivre les réformes en dépit de la crise actuelle », a conclu M. Benyon.