Discours lors des commémorations du centenaire du génocide arménien
Erevan - Vendredi 24 avril 2015
Monsieur le Président de la République d'Arménie,
Messieurs les présidents de Russie, de Chypre et de Serbie,
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames et messieurs,
Je tenais au nom de la France à être présent à Erevan, en ce 24 avril 2015, pour marquer le centenaire du génocide. Je m'incline devant la mémoire des victimes et je viens dire à mes amis arméniens que nous n'oublierons jamais les tragédies que votre peuple a traversées.
Il y a 100 ans, une haine destructrice a voulu exterminer une population parce qu'elle était arménienne. Cette haine a commis des massacres considérables, mais elle n'a pas pu atteindre sa fin ultime. Vous êtes là debout, vivants, l'Arménie porte une mémoire singulière mais son message est universel, c'est celui de la résistance, c'est celui de la reconnaissance, c'est celui de l'espérance.
Le génocide a commencé comme tous les massacres par une rafle d'intellectuels, dans la nuit du 23 au 24 avril 1915 à Constantinople, ils ont été arrêtés et suppliciés. Et la mécanique infernale de l'extermination s'est mise en marche : déplacements forcés, déportations massives, exécutions sommaires et abandon des plus fragiles dans le désert pour finir avec les camps de concentration.
Dès le 24 mai 1915, la France, la Grande Bretagne et la Russie ont dénoncé dans une déclaration commune des crimes contre l'humanité et contre la civilisation. C'était la première fois que les mots « crime contre l'humanité et contre la civilisation » étaient prononcés ; et ces mots-là l'ont été pour dénoncer le génocide arménien.
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