Par Sonya Zadig et Fadila Maaroufi*
Crimes du Hamas : le "pas en notre nom !" de citoyens de culture musulmane
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Hommage
Des signataires, dont l'imam Chalgoumi et Boualem Sansal, mais aussi des infirmiers, artisans, enseignants, déplorent que le "not in my name" n'ait pas assez retenti quand la barbarie a frappé Israël.
Le 7 octobre dernier nous avons, encore une fois, assisté à l'innommable, à l'inqualifiable retour du mal radical.
Après le 11 septembre 2001, la Bataclan et l'attentat de Charlie Hebdo et de l'Hypercasher, mais aussi après la reprise en main de l'Afghanistan par les talibans et la répression du régime des mollahs sur leur propre peuple, après les shebbabs somaliens, l'Etat Islamique en Syrie et en Irak et tant d'autres, c'est Israël qui a été frappé à l'aurore par la barbarie du Hamas. Des enfants, des femmes, des vieillards massacrés, brûlés vifs, mutilés, violés ; des jeunes venant fêter la vie et le rêve d'un futur qu'ils voulaient lumineux ont été assassinés par le Hamas, la branche armée de ces Frères musulmans qui s'infiltrent ici en toute liberté.
Les barbares de Harakat al Moukawama al islamiya ont jeté l'effroi et l'obscurité en ce jour devant les yeux sidérés du monde. L'anonymat des cadavres, les visages écrabouillés, les organes mutilés, l'odeur fétide de la mort nous renvoient inéluctablement aux pires périodes de l'humanité.
Nous attendions depuis près de trois longues semaines que les gens de culture musulmane brisent le silence face à cette nouvelle offensive du totalitarisme musulman, nous attendions désespérément un ralliement massif sous un "NOT IN MY NAME" !
Israël, le point aveugle
Ce slogan, que l'on a vu apparaître en diverses occasions, a soudain disparu. Cette fois-ci, il s'agit d'Israël, murmure-t-on. C'est compliqué, c'est trop risqué, c'est trop clivant, Israël, le point aveugle. Israël, l'aphrodisiaque du monde arabe, serait donc si difficile à soutenir dans son existence ? On convoque le conflit israélo-palestinien, on glose sur la colonisation et les territoires alors qu'en vérité il s'agit simplement de condamner sans appel la barbarie, la haine et la destruction programmée du peuple juif. Il s'agit de prendre parti dans la guerre mondiale diffuse que mène l'islam pour imposer le règne d'Allah et l'éradication ou la soumission de l'altérité partout sur la planète. C'est d'elle que se réclament tous les islamistes, patients ou agissants, qui se revendiquent de tous les djihads, guerriers ou civils, que les horreurs du 7 octobre ont galvanisés : Ici, encore un professeur exécuté, là ce sont des Suédois abattus, partout des propos et des actes antisémites quotidiens, le tout sous le cri d'"Allah Akbar !".
Nous, issus de culture musulmane, refusons que ses aspects les plus sanguinaires, obscurantistes et antisémites y enferment tous ceux qui en proviennent. Il y a, d'abord, à reconnaître la légitimité de tous ceux, de plus en plus nombreux, qui vont jusqu'à l'apostasie.
Le massacre génocidaire du 7 octobre est une atteinte à notre humanité, notre silence nous condamne à en être complices.
NOT IN MY NAME !
* Par Sonya Zadig (psychologue clinicienne, psychanalyste et écrivain) et Fadila Maaroufi (directrice observatoire des fondamentalismes et co fondatrice du café laïque Paris - Bruxelles)
Signataires : Hassan Chalghoumi (président de la conférence des imams de France), Boualem Sansal (écrivain), Naïma B. (citoyenne engagée), Faycal Jellil (citoyen engagé), Fadila Oulebsir-Agoyer (contrôleur de gestion en retraite), David Duquesne (infirmier libéral et écrivain), Samia Dussart (chercheuse d'emploi), M. Chahrazed (enseignant-chercheur), Sandrine Ait Aider (artisan), Khadija Korchi (sociologue), Goudane Smaïn (chauffeur de direction), David Vallat (chargé d'affaires dans l'industrie), François Fayçal Aït Douar, Myriam Ibn Arabi (chef d'établissement), Hicham Aït Idir (étudiant en master d'Histoire), Rim Ben Yacoub (artiste), Saliha Yahia-bey (fonctionnaire territorial), Assia Smail (militante laïque), Fadila Tatah (directrice artistique), Yanis, Julien, Momo, Viv et Ratsul (membres du collectif ex-musulmans, militants apostats), Sofia (collectif Lieux Communs).
