Réunis au Zimbabwe, des dirigeants africains participent au premier atelier régional de la FAO sur les feuilles de route nationales relatives à l'eau

FAO - Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture - 03/03/2023 09:35:00

Harare- «Nous devons incontestablement revoir la façon dont nous utilisons l'eau à notre disposition et adopter une approche durable et équitable qui fait la part belle aux innovations agricoles», a déclaré le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), M.QuDongyu, dans l'allocution qu'il a prononcée devant des dirigeants africains et des experts à l'occasion de la séance d'ouverture de haut niveau du premieratelier régional de laFAO sur les feuilles de route nationales relatives à l'eau, qui se tenait au Zimbabwe.

M.Qu a expliqué que les feuilles de route nationales relatives à l'eau, en tant que stratégies visant à améliorer la gestion de cette ressource, étaient essentielles pour relever les défis croissants dans ce domaine et qu'elles contribueraient à la réalisation du Programme de développement durable à l'horizon2030.

Ce premier atelier régional de la FAO, qui se tient à Harare et en ligne, vise à éclairer les pays africains sur le rôle général de l'eau dans le développement durable et à offrir aux États, aux organisations internationales, à la société civile, au secteur privé et au milieu universitaire un cadre leur permettant d'examiner et d'élaborer des plans sur l'eau propres à chaque pays.

L'importance d'une bonne gestion des ressources hydriques

Le Directeur général de la FAO a rappelé aux participants que l'eau était l'une des ressources les plus précieuses au monde et était essentielle à la réalisation de chacun desobjectifs de développement durable.

«L'eau et l'alimentation sont indissociables, et nous avons besoin de nous alimenter pour vivre. Plus de 95pour cent des aliments que nous consommons viennent de la terre et dépendent de ressources pédologiques et hydrologiques», a-t-il souligné, «mais nous sommes confrontés à de graves difficultés liées à l'eau, comme la sécheresse, les pénuries d'eau, les inondations et la pollution».

En effet, la crise climatique accroît la fréquence et l'intensité des sécheresses et des inondations, qui ont des répercussions sur la production alimentaire.

En Afrique, 289millions de personnes- 21pour cent de la population- souffrent toujours de la faim ou d'insécurité alimentaire et plus de 300millions de personnes vivent dans des zones où les précipitations sont peu abondantes et irrégulières, ce qui entraîne sécheresses et pénuries d'eau.

«Ces situations extrêmes, soit l'excédent ou le manque d'eau, ont une incidence sur les agriculteurs, leurs cultures, leurs animaux d'élevage, la sécurité alimentaire, les économies et les moyens d'existence», a fait observer M.Qu.

Les solutions

Le Directeur général a souligné que l'agriculture était responsable de 70pour cent des prélèvements d'eau douce à l'échelle mondiale et qu'il était fondamental d'améliorer la productivité de l'eau en faisant une place de choix aux innovations dans le secteur.

M.Qu a expliqué qu'il fallait accroître le rendement pour chaque goutte d'eau et ajouté que l'agriculture devait diminuer ses émissions de gaz à effet de serre en gérant les sols de manière durable afin d'éviter de nouveaux dérèglements des cycles hydrologique et climatique.

M.Qu a également invité les pays africains à adopter une perspective générale dans la gestion intégrée des ressources en eau pour faire face à la concurrence croissante et opérer des arbitrages sectoriels, et à travailler davantage en partenariat.

«Il faut absolument combiner les stratégies et les politiques liées à l'eau au moyen d'actions concrètes et d'une forte volonté politique pour que la gestion de l'eau dans les différents secteurs soit holistique et efficace», a souligné le Directeur général de la FAO.

Un continent uni dans la définition d'objectifs communs pour la Conférence des Nations Unies sur l'eau

Lors de la séance d'ouverture de haut niveau de l'atelier régional de la FAO, le Ministre des terres, de l'agriculture, des pêches, de l'eau et du développement rural de la République du Zimbabwe, M.Anxious Jongwe Masuka, représentant le Président de la République du Zimbabwe, M.Emmerson Mnangagwa, a déclaré que l'événement donnerait à l'Afrique l'occasion de définir une ligne et des objectifs communs pour la Conférence des Nations Unies sur l'eau de 2023.

«J'espère que cette prise de position collective donnera la mesure de notre collégialité et de notre unité dans la diversité, et surtout qu'elle tiendra compte des besoins et des aspirations de la population du continent africain», a-t-il précisé.

La Conférence des Nations Unies sur l'eau de 2023, qui se déroulera du 22 au 24
mars 2023 au Siège de l'ONU, permettra d'examiner les progrès réalisés dans la mise en oeuvre de la Décennie d'action sur l'eau. Elle offrira l'occasion de maintenir la dynamique actuelle et de mieux faire connaître la place de l'eau dans les économies, les sociétés et l'environnement, ainsi que de mobiliser des actions de portée mondiale et locale sur l'eau au service du développement durable.

La FAO organise des ateliers régionaux sur les feuilles de route nationales relatives à l'eau afin de faciliter la collaboration au niveau des pays pour les besoins de leur mise au point.

Ont participé à la séance d'ouverture de haut niveau M.Edward Kallon, Coordonnateur résident des Nations Unies au Zimbabwe, et M.Gilbert F.Houngbo, Président de ONU-Eau et Directeur général de l'Organisation internationale du Travail.

Une série de tables rondes de haut niveau, des présentations et des conférences-débats seront organisées au cours des deux prochains jours afin que les participants puissent définir des recommandations régionales exploitables autour de différentes questions liées à la gestion de l'eau (financements, données, innovation, gouvernance, etc.).

L'eau et l'action de la FAO en Afrique
La FAO compte de nombreux projets en rapport avec la gestion de l'eau en Afrique et collabore activement avec les pays à l'élaboration des feuilles de route nationales en la matière.

Grâce au portail de données en libre accès sur la productivité de l'eau (WaPOR), l'Organisation fournit par exemple des données obtenues par télédétection en Afrique et au Proche-Orient.

Les informations du portailWaPOR aident les responsables politiques à prendre des décisions éclairées, à renforcer le degré de préparation aux sécheresses et à accroître la production agricole en consommant moins d'eau.

La FAO assure également les services desecrétariat du Cadre mondial contre la pénurie d'eau dans l'agriculture (WASAG), qui a été créé en 2017. Hébergé par la FAO, ce partenariat rassemble 70organismes publics, organisations internationales, instituts de recherche et groupes d'influence qui s'emploient à mettre en oeuvre des projets et à formuler de nouvelles approches pour faire face à la rareté croissante de l'eau dans l'agriculture.

L'Organisation prête également son concours aux projets sur le terrain qui visent à favoriser une utilisation plus efficace de l'eau en Afrique. Ces projets comprennent, par exemple, la modernisation d'anciens dispositifs d'irrigation et l'introduction de systèmes d'irrigation à énergie solaire en Ouganda et au Burkina Faso, ainsi que l'association de la riziculture et de la pisciculture à diverses fins en Zambie.

Dans le cadre du projet «Pro-Sahel», la FAO prête assistance à des pays du Sahel (Burkina Faso et Niger) afin de transposer à plus grande échelle des techniques de petite irrigation pour des cultures de grande valeur.