Allocution du Premier ministre arménien Nikol Pachinian à la Cérémonie solennelle d'ouverture du Sommet de la Francophonie à Djerba

OIF - Organisation Internationale de la Francophonie - 21/11/2022 08:50:00

Allocution du Premier ministre arménien à la Cérémonie solennelle d'ouverture du Sommet de la Francophonie à Djerba

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian participait, le 19 novembre 2022 au 18e Sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie qui se tenait à Djerba, en Tunisie. L'Arménie présidait l'Organisation depuis quatre ans et c'est en tant que président sortant du sommet de la francophonie que Nikol Pachinian s'exprimait devant ses pairs et faisait part des préoccupations de l'Arménie qui fait l'objet d'agressions militaires constantes de la part de l'Azerbaïdjan et insistait sur la mobilisation des principaux pays francophones pour la cause de l'Arménie et de son peuple.


Le Premier ministre Pashinyan a déclaré dans son allocution :

« Excellence, Monsieur le Président Kaïs Saïed,

Chers collègues, Chefs d'Etat et de Gouvernement,

Mesdames, Messieurs les Chefs de délégation,

Madame la Secrétaire générale de la Francophonie,

Mesdames et Messieurs,

Je veux, tout d'abord, vous dire combien je suis heureux de me trouver, ici, à Djerba en Tunisie, dans cette atmosphère francophone si conviviale et tant appréciée

Je tiens à remercier le Président Saïed et le peuple tunisien, pour l'organisation de cette rencontre si importante et pour leur accueil chaleureux.

En tenant ce premier Sommet de la Francophonie en Tunisie, nous tenons à rendre un hommage appuyé au Président Habib Bourguiba, l'un des pères fondateurs de la Francophonie.

Excellences, Chers Collègues,

Madame la Secrétaire générale de la Francophonie,

Quatre ans se sont écoulés depuis le dernier Sommet de la Francophonie à Erevan ; une durée exceptionnellement longue pour une présidence en exercice mais que la République d'Arménie a tenu à honorer - en assumant pleinement toutes ses responsabilités.

Je veux remercier la Secrétaire générale de la Francophonie, Chère Louise Mushikiwabo, pour avoir si bien dirigé notre Organisation durant cette période et pour la qualité des relations que nous avons tissées en cette circonstance. Je me réjouis que nous ayons pu travailler ensemble en pleine harmonie.

Je tiens aussi à la féliciter pour avoir tant contribué à donner un nouveau visage à la Francophonie et à faire de l'OIF, une organisation résolument tournée vers l'avenir, porteuse d'une ambition à la mesure des défis - auxquels le monde est confronté.

Au cours de ces dernières années, le monde a connu de grands bouleversements. La terrible pandémie de la Covid-19, la situation d'urgence climatique, la résurgence des guerres et leurs conséquences sur l'approvisionnement alimentaire et énergétique mondial, ont profondément marqué de leur empreinte le nouvel environnement international.

Ils sont venus, dans le même temps, mettre en lumière combien les approches et valeurs à partir desquelles nous fondions nos réponses demeuraient justes et appropriées.

Face aux défis des pandémies et de l'urgence climatique, il nous faut privilégier la voie d'une coopération renforcée entre les Etats, en mettant en exergue le principe de solidarité.

Ceci devra impliquer que les programmes et initiatives préconisés puissent bénéficier aux pays les plus fragiles ainsi qu'aux populations vulnérables.

Face au regain des discours de haine et d'intolérance nous mesurons aujourd'hui encore, la pertinence de la thématique du Sommet d'Erevan sur le « Vivre ensemble » et la nécessité de promouvoir le respect des droits de l'homme, de l'égalité et de la diversité culturelle.

Face enfin à la multiplication des crises et des conflits, nous saluons l'engagement de la Francophonie en faveur du multilatéralisme, garant d'un système international - fondé sur des règles, respectueux de la souveraineté des Etats.

Ces derniers temps, nous devons malheureusement constater que les principes de la Charte des Nations Unies, en particulier celui du non-emploi de la force contre l'intégrité territoriale de tout Etat, sur lesquels repose notre sécurité collective, ont été battus en brèche, et que, progressivement, s'est imposé le règne de la loi du plus fort.

L'agression dont a été victime la République d'Arménie, les 13 et 14 septembre dernier, de la part de l'Azerbaïdjan, est la parfaite illustration de cet état de fait.

Une agression injustifiée et non provoquée qui a abouti à l'occupation de certaines parties du territoire de l'Arménie, et causé la mort, des souffrances pour les populations civiles et des destructions considérables.

Le cessez-le-feu qui a été établi, n'a pas, pour autant, mis un terme à l'affichage d'ambitions territoriales de la part de ce pays sur d'autres territoires arméniens.

Face à ces nouvelles menaces, nous attendons que la communauté internationale porte la juste appréciation quant à la situation qui prévaut aujourd'hui dans notre pays, condamne l'occupation des parties du territoire arménien et exige le retour des forces azerbaïdjanaises sur leur position antérieure.

L'Arménie est, pour sa part, fermement engagée à faire avancer le processus de négociation vers un accord de paix avec l'Azerbaïdjan pour assurer également les droits et la sécurité des populations arméniennes du Haut-Karabagh.

Excellences, Chers collègues,

Madame la Secrétaire générale de la Francophonie,

L'Arménie, en sa qualité de Président en exercice du Sommet de la Francophonie, s'est employée à poursuivre son action dans la continuité de l'Appel francophone d'Erevan pour le vivre ensemble en initiant une résolution sur le vivre ensemble pendant la pandémie de Covid-19, adoptée par la Conférence ministérielle de la Francophonie en novembre 2020.

Elle a suivi, attentivement, les avancées notables qui ont été effectué, par les efforts de la Secrétaire générale, dans les domaines d'activités sur le numérique et de la Francophonie économique.

Nous avons porté, à cet égard, toute notre appréciation pour les mesures déployées par l'OIF en vue de développer la coopération économique entre les différentes régions de l'espace francophone.

Je soulignerais également l'importance de la Déclaration sur la langue française que nous adopterons et qui deviendra l'instrument de référence en matière de langue française, ce ciment qui unit tous les pays de la Francophonie.

L'Arménie a enfin accompagné et soutenu la Secrétaire générale dans la mise en oeuvre de ses réformes.

Elle se réjouit que notre Organisation se trouve aujourd'hui en ordre de marche pour mettre en oeuvre une feuille de route fondée sur les grandes priorités réaffirmées de la Francophonie et actées dans son nouveau cadre stratégique.

Elle est convaincue que cette ambition commune affichée lui permettra d'assurer la visibilité de la Francophonie au niveau international et le rayonnement de ses valeurs et idéaux auxquels mon pays reste profondément attaché.

Excellences, Chers collègues,

Madame la Secrétaire générale de la Francophonie,

Je souhaite, pour conclure, réitérer tous mes remerciements à la Secrétaire générale pour sa disponibilité et son engagement.

A ce moment où il m'appartient de vous transmettre, Monsieur le Président, la Présidence du Sommet de la Francophonie, je tiens à vous adresser tous mes voeux de succès.

Je vous remercie pour votre attention. »

Après l'allocution, la présidence de l'Organisation internationale de la Francophonie a été transmise de l'Arménie à la Tunisie par une cérémonie symbolique de la poignée de main entre le Premier ministre arménien et le Président tunisien. Source Armenpress


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