Bilan effroyable de violations des droits humains pour la première année de présidence de Raïssi en Iran

Blog de Maryam Radjavi - 21/09/2022 18:50:00

521 exécutions, des châtiments horribles comme aveugler les yeux, amputer les mains, exécuter en public, et montée de la répression des femmes


Ebrahim Raïssi, connu comme le bourreau du massacre de 1988, a achevé sa première année de présidence avec un sombre bilan de violations flagrantes et systématiques des droits humains. Sous son mandat, le régime a connu une montée sans précédent des exécutions et de la répression pour sauver la théocratie de l'explosion de la colère du peuple et retarder son inévitable renversement.
Un an après le début de sa présidence, qui a débuté le 3 août, au moins 521 prisonniers ont été exécutés, dont 21 femmes et six mineurs au moment du délit présumé. Les dix derniers jours de juillet, 33 prisonniers ont été pendus et les exécutions publiques ont repris. Au moins sept détenus ont été tués sous la torture au cours de l'année écoulée. La plupart des victimes étaient accusées de trafic de drogue, alors que le Corps des pasdarans et le Hezbollah contrôlent le trafic massif de drogue et son transit hors d'Iran.
Au cours de la même période, un prisonnier est mort d'une grève de la faim et plusieurs sont décédés en raison du retard de leur traitement médical. De nombreux autres détenus, dont un religieux sunnite, sont morts dans des circonstances suspectes. Des prisonniers ont été exécutés après avoir enduré des années de détention, dans certains cas jusqu'à 20 ans.

Le 2 août dernier, les agences de presse officielles ont annoncé que la Cour suprême du régime avait confirmé l'horrible verdict d'arracher les yeux d'une femme et de deux hommes. Les victimes ont été envoyées à Téhéran pour l'application du verdict. En juin et juillet, des bourreaux du régime ont amputé des doigts deux prisonniers accusés de petits vols.

Les exécutions se poursuivent sans relâche. Sur la base de documents secrets obtenus au sein de l'appareil judiciaire du régime, la commission de sécurité et du contreterrorisme du CNRI avait annoncé dans un communiqué le 16 mai 2022 que 5370 prisonniers se trouvaient dans le couloir de la mort en Iran.

Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, avait qualifié la nomination de Raïssi, le 3 août 2021, de « mesure tout à fait significative », ajoutant : « de nouvelles personnes ayant de nouvelles initiatives entrent sur le terrain. » À l'occasion du Nouvel An iranien (21 mars 2022), il avait également évoqué la nomination de Raïssi comme l'une des « douceurs » de l'année iranienne écoulée, qui « ravivait les espoirs ».

Le bilan d'un an de Raïssi réaffirme que Khamenei le considère comme la solution finale pour faire face à une société en crise et explosive. Ce qu'entend Khamenei par « l'étape significative », des « nouvelles initiatives » et des « douceurs de l'année dernière » revient à toujours plus d'exécutions et de répression pour préserver le régime chancelant.
Commentant le bilan d'un an du régime clérical, Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a déclaré que la poursuite et l'intensification des effusions de sang et des crimes contre l'humanité n'empêcheront pas et ne pourront empêcher la théocratie d'être renversée. Bien au contraire, cela renforce la détermination du peuple iranien et de sa Résistance dans leur lutte pour la liberté.

Elle a réaffirmé que dialoguer avec un régime qui viole de manière flagrante tous les principes et normes internationaux reconnus de droits humains n'est ni légitime ni justifié. Elle a exhorté les Nations Unies et tous les défenseurs des droits humains, ainsi que l'Union européenne et ses Etats membres à condamner les crimes de ce régime médiéval et à prendre des mesures immédiates pour sauver la vie de milliers de condamnés à mort. Le dossier des violations des droits humains en Iran doit être renvoyé devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Khamenei, Raïssi et les autres dirigeants du régime doivent être traduits en justice pour quatre décennies de crimes contre l'humanité, a ajouté Mme Radjavi.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne

Qui est Maryam Radjavi, la dirigeante de l'opposition iranienne?

Le principal mouvement d'opposition pour le changement de régime en Iran est dirigé par une femme, Maryam Radjavi.

Maryam Radjavi est née le 4 décembre 1953 dans une famille de la classe moyenne. Elle est la quatrième enfant d'une fratrie de cinq, trois soeurs et deux frères.

Sa soeur aînée, Narguesse, a été tuée par la SAVAK du chah en 1975, et une soeur cadette, Massoumeh, qui était enceinte à l'époque, a été arrêtée en 1982 par le corps des gardiens de la révolution du régime iranien, torturée pendant des mois, puis pendue.

Les premières années
Dans ce qui l'a poussée à rejoindre la résistance du peuple iranien pour la liberté et la démocratie, Maryam Radjavi avait à peine 10 ans quand elle a été la première à assister à la répression brutale par la dictature. Maryam était chez elle, assise à la fenêtre, regardant une manifestation dans la rue, quand elle a vu la Garde impériale du chah ouvrir le feu sur la foule lors des manifestations majeures du 5 juin 1963.

Découvrant la douleur et la souffrance de la population, Maryam Radjavi a décidé d'orienter sa vie dans le monde de la lutte.

Elle s'est familiarisée avec l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (l'OMPI/MEK) en 1970 par le biais à son frère aîné, Mahmoud, alors qu'elle fréquentait le lycée Hadaf à Téhéran.

Maryam Radjavi a suivi ses études supérieures à l'université de technologie Charif de Téhéran, classée parmi les meilleures en Iran, où elle a obtenu un diplôme d'ingénieur métallurgiste.

Pendant ses études universitaires, elle a intensifié ses activités politiques contre la dictature du chah et a formé un groupe avec d'autres étudiants. Elle est devenue membre de l'OMPI en 1977.

Activités politiques
Pendant la révolution anti-monarchique de 1979 en Iran, en tant que membre actif de l'OMPI, Maryam Radjavi a organisé un large éventail d'étudiants.

Elle a dirigé une organisation étudiante de soutien à l'OMPI de 1973 à 1979. Lors du soulèvement de 1979, avec plusieurs autres membres de l'OMPI, Maryam Radjavi a fondé la première organisation étudiante affiliée à l'OMPI appelée Association des étudiants musulmans de l'université de technologie de Charif. Après la révolution du 11 février 1979 qui a renversé le chah, Maryam Radjavi a poursuivi ses activités politiques dans la section sociale de l'organisation. Elle était une figure connue des étudiants à Téhéran.

Elle a été désignée comme candidate à la première élection législative post-révolutionnaire en 1979. Malgré la fraude massive pour empêcher l'élection de tout candidat de l'OMPI, elle a reçu plus d'un quart de million de voix à Téhéran.

Briser le plafond de verre
En février 1985, Maryam Radjavi est devenue la co-dirigeante des Moudjahidine du peuple d'Iran. En 1989, elle a été déclarée secrétaire générale de l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran, et en 1993, elle a été élue présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne pour la période transitoire de transfert du pouvoir au peuple d'Iran.

La présence de Maryam Radjavi à la direction de l'OMPI est un témoignage de la compétence et de la large participation des femmes iraniennes, en particulier à l'OMPI, dans la lutte contre le régime des mollahs. C'est aussi le point culminant de leurs sacrifices et de leur résistance héroïque dans les prisons médiévales du régime où la torture des prisonniers politiques est systémique.

Avec Maryam Radjavi au gouvernail, les femmes occupent des postes de direction et de décision dans la plus grande organisation d'opposition en Iran, une transformation remarquable dans un mouvement engagé dans la plus formidable lutte contre l'intégrisme. C'est exactement ce qui peut amener une véritable égalité des sexes en Iran.

Par ailleurs, plus de 50 % des membres du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), le parlement de la Résistance en exil, sont des femmes exerçant diverses responsabilités dans les domaines politique, international, social et culturel.

Campagne internationale
En tant que présidente élue de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi a mené de nombreuses campagnes pour faire avancer le mouvement, en présentant au monde le phénomène du fondamentalisme religieux comme une menace majeure pour la paix et la sécurité mondiales.

Elle a également présenté la « Troisième voie » en réponse à la crise iranienne, établi un front mondial contre l'intégrisme en solidarité avec le peuple iranien et sa Résistance, mené une campagne internationale pour supprimer la désignation terroriste injuste collée à l'OMPI/MEK, et lancé une campagne internationale pour sauver les combattants de la liberté iraniens qui se trouvaient en Irak.

Elle a enfin lancé le mouvement pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988, entre autres.

Points de vue
Maryam Radjavi a beaucoup parlé de l'intégrisme comme une menace mondiale majeure et spécifiquement comme une menace pour les réalisations du mouvement pour l'égalité des sexes.

Ses travaux sur ce sujet important comprennent « L'islam, les femmes et l'égalité », « Les femmes, force de changement », « Les femmes contre l'intégrisme» et « Non au voile obligatoire, non à la religion obligatoire, non au gouvernement obligatoire ».

Dans son livre « Les femmes, force de changement », Maryam Radjavi parle de la participation des femmes aux postes de direction :

« La notion de leadership à laquelle nous faisons référence est le produit de l'épanouissement d'une facette humaine et met l'accent sur les relations humaines. Cela représente une grande rébellion contre la domination masculine et la culture régressive. Par conséquent, lorsque les femmes ont assumé des postes de direction dans notre mouvement de résistance, nous n'envisagions pas seulement un changement de style de gestion. L'objectif était d'éliminer la discrimination sexuelle. Ce n'était pas comme si les hommes quittaient leurs postes pour laisser la place aux femmes et préserver le même type de relations et les mêmes méthodes. Ce n'est pas comme si les femmes marchaient sur les traces de leurs prédécesseurs masculins ou s'inscrivaient dans un club dominé par les hommes. Absolument pas. L'objectif était de remplacer les relations obsolètes fondées sur une idéologie masculine par des relations humaines. »

« La présence des femmes à divers échelons de la direction et de la gestion a certes été un pas en avant. Mais si ça n'avait pas été accompagné par une révolution fondamentale dans la culture et dans les relations hommes et femmes, et si cela n'avait pas instauré l'égalité et la solidarité, ces acquis auraient été réversibles.

« Et c'est exactement là où se trouve le message original de notre résistance. Le leadership des femmes ne peut se mettre en place sous la forme d'une institution durable qu'en étant nécessairement accompagné par des hommes convaincus d'égalité et qui acceptent des responsabilités dans ce domaine.

« Sans la présence d'hommes chérissant la cause de l'égalité et se battant pour l'instaurer, la direction des femmes ne pourrait véritablement exister. L'expérience du leadership des femmes dans notre mouvement est devenue possible grâce au rôle de pionniers des hommes dans ce monde nouveau. »

Maryam Radjavi a ajouté: « Il est donc juste de dire que le 21e siècle appartient aux femmes. Nous devons toutefois nous rappeler que le leadership des femmes est authentique lorsqu'il ouvre la voie à des relations humaines et à une véritable égalité entre les hommes et les femmes, et à l'engagement d'une longue lignée d'hommes qui croient en l'égalité.

« Un régime qui empêche la participation d'une grande partie de la population à la gestion des affaires de son pays, se retrouve avec la tyrannie absolue, le totalitarisme, le monopole du pouvoir, la prise de décision secrète, la corruption et la répression, avec le gaspillage des richesses et des ressources du pays.

« Le leadership des femmes est la solution à ce dilemme, qui est devenu universel dans le monde d'aujourd'hui. Je dois souligner que là où il n'y a pas de démocratie, vous ne pouvez pas la réaliser sans une participation égale des femmes au leadership. »