Malgré la crise sanitaire, la pauvreté est restée stable au sein de l'UE

Eurostat - 25/05/2022 10:20:00


Travaux d'EPSON sur la base des données d'EUROSTAT; UNE ANALYSE FACTUELLE CONTRE LES IDEES FAUSSES

En dépit de la grave crise économique déclenchée par la pandémie, la pauvreté est restée stable dans l'UE, avec toutefois une forte hétérogénéité entre les pays, révèle une étude préliminaire, « Géographie du Covid », menée par le programme de coopération européen ESPON, spécialisé dans les analyses régionales.

En 2019, une personne sur cinq, soit 21,1 % de la population, était menacée de pauvreté ou d'exclusion sociale au sein de l'UE, soit 92,4 millions de personnes (source Eurostat). Un chiffre qui a peu varié malgré la crise sanitaire. « Le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale n'a pas augmenté de manière significative en Europe », soulignent les chercheurs.

En moyenne, le pourcentage de personnes exposées au risque de pauvreté au sein de l'UE a même reculé de 1,21 % par rapport à la période pré-Covid, précise les auteurs du rapport.
Cependant, les groupes sociaux les plus vulnérables sont plus touchés par « la mortalité, la perte d'emploi, la perte de revenus et la baisse du niveau d'apprentissage ».

Mais de fortes inégalités existent et dans certains pays, la pandémie de Covid-19 a entraîné une augmentation de la pauvreté. Le Royaume-Uni a par exemple enregistré la plus forte hausse du nombre de foyers ayant un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté, avec un taux de croissance estimé à 85,4 %. Viennent ensuite L'Islande (+ 32,6 %), l'Allemagne (+ 25 %) et la Lettonie (+ 9,9 %).

A l'inverse, environ la moitié des États membres de l'UE ne présentent pas de différences particulières par rapport à 2019. En France, l'augmentation de la pauvreté est restée très limitée sur l'ensemble du territoire. Ainsi en 2020, 14,6 % de la population vivaient sous le seuil de pauvreté - soit 9,3 millions de personnes - comme en 2019 (source Insee « Estimation avancée du taux de pauvreté monétaire et des indicateurs d'inégalités », novembre 2021)

Grâce au soutien et aux mesures prises par les gouvernements pendant la pandémie, les inégalités de revenus ont même été réduites dans les pays européens. Les chercheurs expliquent que sans ce soutien, la crise aurait frappé encore plus durement les populations plus vulnérables avec des différences plus prononcées entre les pays et à l'intérieur de ceux-ci.

Les inégalités les plus importantes se produisent au sein même des pays, entre les villes et les régions. Ce qui s'explique, selon les chercheurs, par le fait que dans de nombreux pays, les régions, responsables de la politique sociale, ont adopté des mesures spécifiques au niveau local pour aider les ménages les plus pauvres à atténuer les effets de la crise, notamment par un soutien financier direct ou une augmentation du pouvoir d'achat.

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