Synthèse de presse - Coronavirus : des pistes de traitements à l'étude

INSERM - 03/02/2020 13:00:09


Alors que l'OMS a annoncé, jeudi 30 janvier, l'urgence internationale face à l'épidémie du nouveau coronavirus, 2019-nCoV, des chercheurs de l'Inserm ont rendu compte, lors d'une réunion le 31 janvier, des pistes de traitements. Le Pr Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'Institut d'immunologie, inflammation, infection et microbiologie (I3M) à l'Inserm et expert auprès de l'OMS, a indiqué : « On commence à comprendre des choses ». Ainsi, le délai d'incubation du virus s'est affiné à « 5,8 jours en moyenne », indique-t-il. Par ailleurs, d'après les premiers tests, les enfants sont épargnés, les plus jeunes développant des formes peu graves voire sans aucun symptôme. Le taux de mortalité s'est lui aussi précisé : il se situe désormais entre 2 et 3 %, soit moins que le Sras (le syndrome respiratoire aigu sévère, 10 %) et le Mers (le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, 25 %), mais plus que la grippe (qui tue un malade sur mille). Le Pr Yazdanpanah a souligné que « trois stratégies sont à un niveau avancé » lors de la conférence de presse à Paris. La première consiste à utiliser le Kaletra seul, médicament anti-VIH/SIDA (association de deux molécules antivirales lopinavir et ritonavir). « Un certain nombre de collègues chinois l'ont utilisé en Chine dans le cadre des essais cliniques, dont on n'a pas encore les résultats », a-t-il dit. La deuxième option est d'associer ce médicament à l'interféron (antiviral et immunothérapie), une combinaison utilisée sur le coronavirus Mers dans un essai clinique en cours. La troisième repose sur le remdesivir, un antiviral ayant servi dans le passé pour Ebola. On a très peu de données sur son efficacité. D'après un article de la revue Nature, l'efficacité « semble plus importante que le Kaletra ». Autres pistes possibles, des traitements à base d'« anticorps monoclonaux », « mais c'est moins avancé », a relevé Pr Yazdanpanah. L'OMS devrait en outre organiser une réunion de recherche internationale « début février ». « En matière de traitement, rien n'a encore été validé, mais l'OMS va commencer un essai clinique international », signale le professeur. Par ailleurs, selon l'Institut Pasteur, 20 mois seraient nécessaires pour élaborer un vaccin contre le 2019-nCoV. 10 millions d'euros ont été débloqués par la Commission européenne pour booster les recherches. Vendredi, l'Institut Pasteur a annoncé avoir réussi à « faire pousser » le virus.

AFP, Le Généraliste, France 3, France 2, France Info, RFI, Huffingtonpost.fr, Europe 1, 31/01, Le Figaro, Le Parisien, La Tribune, Lexpress.fr, 01/02, Le Journal du Dimanche, 02/02, La Croix, 03/02

EN BREF

Le Figaro explique que les Prs Isabelle Fournier et Michel Salzet, spécialistes en spectrométrie de masse et onco-immunologie (Laboratoire Prism - Inserm U1192 de l'université de Lille, CHRU Lille, Centre de lutte contre le cancer Oscar Lambret), sont en train de développer le SpiderMass. Ce dispositif promet l'analyse en temps réel et de façon non invasive des tissus, pour y chercher des cellules cancéreuses. L'appareil a besoin de bases de données auxquelles se référer et ce long travail est en cours de réalisation. Le Pr Isabelle Fournier indique : « Nous sommes maintenant prêts pour la création d'une start-up ». Et d'ajouter : « Celle-ci va devoir prendre en charge l'industrialisation de la technologie. YesTech, actuellement en incubation au pôle Eura-Santé, sera créée courant 2020 ».
Le Figaro, 03/02

Une étude Ifop pour Sanofi Genzyme rappelle que l'eczéma atopique n'est pas qu'une maladie de peau ayant pour seul effet des désagréments physiques. En effet, cette maladie complexe et d'origine multifactorielle retentit sur toutes les dimensions de la vie des malades, et peut les plonger dans la souffrance. Selon l'étude, plus d'un Français sur trois (34 %) a déjà été affecté par de l'eczéma au cours de sa vie, ce qui en ferait d'après cette enquête, la troisième maladie chronique de peau la plus répandue en France après l'acné et les mycoses. Mais malgré la prévalence assez élevée de cette maladie, son niveau de connaissance reste encore assez flou auprès du grand public. L'Inserm, qui estime qu'un enfant sur dix est concerné, précise sur le sujet que comme de nombreuses maladies chroniques, la dermatite atopique peut avoir un retentissement psychologique important, source de troubles du sommeil, d'irritabilité voire de syndrome dépressif.
Santemagazine.fr, 31/01

Département français le plus touché par le VIH, la Guyane va accueillir, dès le second semestre 2020, une plateforme Sida Info service. Une convention a été signée en ce sens, le 24 janvier, par Annick Girardin, ministre des Outre-mer, et Gérard Déborde, président de Sida Info service (SIS). Elle s'accompagne d'une dotation de 150 000 euros sur trois ans. « A l'heure où l'Etat renforce les politiques publiques de prévention contre le VIH, la création de cette plateforme est indispensable, a déclaré Annick Girardin. Les taux de séropositivité en outre-mer sont alarmants : la Guyane est encore le département où le taux est le plus élevé de France, il continue de grimper en Guadeloupe. »
Lequotidiendumedecin.fr, 31/01

Les principaux groupes de télévisions français, ainsi que des responsables du secteur de la publicité et, pour la première fois, les acteurs du monde de la radio et du numérique ont signé, le 30 janvier, une nouvelle charte du CSA visant à promouvoir une alimentation plus saine. Cette charte établie par le Conseil supérieur de l'audiovisuel, d'une durée de 5 ans, vise à promouvoir une alimentation et des comportements favorables à la santé dans les programmes audiovisuels et les publicités. Côté publicité, il s'agit d'encourager l'utilisation du Nutri-score, étiquetage nutritionnel, et de mieux encadrer la pratique du parrainage par des marques de boissons ou de produits alimentaires.
AFP, 31/01