Retraites : la grève des avocats se poursuit après la réunion à la Chancellerie
La réunion entre les institutions représentatives des avocats, la ministre de Justice et le secrétaire d'État en charge des retraites, le 13 janvier 2020 à la Chancellerie, n'a pas réussi à calmer la colère de la profession sur le projet de réforme des retraites. À l'issue du rendez-vous, la présidente du Conseil national des barreaux, Christiane Féral-Schul, la présidente de la Conférence des bâtonniers, Hélène Fontaine, et le bâtonnier de Paris, Olivier Cousi, ont estimé dans un communiqué commun que "le gouvernement n'a présenté aucune nouvelle proposition". "Les projets de loi restent donc inacceptables pour la profession d'avocat".
Garanties. Les représentants des institutions demeurent opposés à l'intégration de leur régime autonome de retraites dans le régime universel, qui aboutirait au doublement des cotisations retraites pour les revenus inférieurs à 40 000 euros annuels, à une baisse des pensions et à la perte de la maîtrise de leurs réserves. Ils exigent de l'exécutif des " garanties pour le maintien de l'autonomie de leur régime, des mesures permettant d'obtenir que pas un avocat ne perde un seul euro du fait de la réforme imposée par le gouvernement, et des compensations pour indemniser les avocats de la confiscation de leur régime de retraite prévu dans le projet de loi ". Nicole Belloubet et Laurent Pietraszewski se sont engagés à répondre par écrit à ces demandes, précise le communiqué.
Mobilisation. La grève des avocats, qui dure depuis une semaine et dont la reconduction a été votée lors de l'assemblée générale du CNB le 10 janvier dernier, se poursuit donc dans toute la France. La mobilisation, d'une ampleur inédite, prend des formes variées allant des rassemblements devant les palais de justice aux jets de robe ou cortèges funèbres, en passant par des demandes de renvois ou encore des actions de défense massive lors des audiences de comparution immédiate comme hier à Paris.
Laurence Garnerie