Libéralisation du transport aérien, conformité avec les normes de l'OACI: éléments clés du développement durable en Afrique

OACI - Organisation de l'aviation civile internationale - 26/11/2019 09:05:00


Montréal et Dakar, le 19 novembre 2019 - L'importance capitale de la libéralisation du transport aérien en Afrique pour la réalisation des Objectifs de développement durable du Programme à l'horizon 2030 de l'ONU a été mise en avant par les plus hauts dirigeants de l'OACI, la semaine dernière, à l'occasion du 20e anniversaire de la Décision de Yamoussoukro - une convention qui appuie cet objectif.


Le Président du Conseil de l'OACI, M. Olumuyiwa Benard Aliu, et la Secrétaire générale de l'institution de l'ONU, Mme Fang Liu, ont fait ces déclarations dans le cadre d'un événement spécial combiné, à Dakar, qui commémorait en même temps le 50e anniversaire de la Commission africaine de l'aviation civile (CAFAC). Cet événement, accueilli par le Ministre du tourisme et du transport aérien du Sénégal, M. Aliou Sarr, a réuni le Ministre des transports du Burundi, M. Jean Bosco Ntunzwenimana ; le Ministre des transports et de l'aviation de la Sierra Leone, M. Kabineh Moinama Kallon ; la Ministre des infrastructures et des transports du Togo, Mme Zouréatou Tchakondo-Kassa-Traoré ; ainsi que Mme Amani Abou-Zeid, Commissaire aux infrastructures et à l'énergie de l'Union africaine (UA).

Soulignant l'importance du développement de l'aviation pour l'objectif plus large de développement durable en Afrique, le Président du Conseil de l'OACI a appelé l'attention sur des statistiques éloquentes : « Le trafic passagers dans la région de l'Afrique devrait augmenter de 4,3 % par année d'ici 2045, et, parallèlement, le trafic de fret devrait croître plus rapidement que la moyenne mondiale, soit de 3,9 % annuellement au cours de la même période », a déclaré M. Aliu.


« Ces augmentations devraient donner lieu à une croissance des emplois dans le domaine de l'aviation en Afrique, leur nombre passant à environ 9,8 millions d'ici 2036, et avoir une incidence sur le PIB, qui devrait presque tripler pour atteindre 159 milliards USD au cours de la même période. Cela dit, nous devons aussi reconnaître le fait que l'état de la connectivité sur ce continent n'est toujours pas optimal, ce qui empêche les sociétés africaines de tirer profit des retombées positives de l'aviation qui s'offrent à elles aujourd'hui, et prendre les mesures qui s'imposent à cet égard. »


M. Aliu a aussi encouragé les États présents à poursuivre les efforts entrepris dans le cadre de l'établissement en 2017 du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA), un projet phare de l'Agenda 2063 de l'UA qui encourage la liberté opérationnelle et les investissements dans le domaine de l'aviation.


« Alors que nous avons commencé à observer ensemble les premières contributions et le potentiel des priorités en matière de libéralisation qui sont inhérentes au cadre du MUTAA, nous ne devons pas perdre de vue que ses avantages ne pourront être pleinement mis à profit par les États que si ces derniers sont en mesure d'assurer leur conformité continue avec les normes et pratiques recommandées (SARP) de l'OACI, » a indiqué M. Aliu.

Dans l'ensemble, le Président a préconisé une amélioration de la connectivité aérienne et de la compétitivité du transport aérien en Afrique par la mise en oeuvre complète de la Décision de Yamoussoukro et du MUTAA ; de la promotion des avantages socioéconomiques du tourisme et de l'aviation ; de la promotion de la mobilisation du public comme un partenaire essentiel, au moyen de campagnes de sensibilisation et de programmes d'information ; de l'adoption de mesures à l'appui du développement de l'infrastructure et de priorités connexes dans les plans de développement nationaux ; du renforcement de la CAFAC ; de l'augmentation des ressources humaines et du nombre de professionnels de l'aviation compétents ; et de la ratification de la Convention de Montréal de 1999, de la Convention du Cap et de son Protocole, et d'autres instruments régissant le transport aérien international.

De son côté, la Secrétaire générale, Mme Liu, a aussi exprimé sa satisfaction à l'égard des progrès importants accomplis par l'Afrique sur le plan de la reconnaissance de la connectivité aérienne internationale comme un élément catalyseur du développement économique, social et culturel et des résultats obtenus en matière de libéralisation jusqu'à présent. De même, elle a reconnu le soutien particulièrement essentiel du Sénégal à cette dynamique, le Sénégal accueillant généreusement le Bureau régional de l'OACI pour l'Afrique occidentale et centrale, le siège de la CAFAC et d'autres organismes régionaux d'aviation.

« Une préoccupation clé des Ministres africains qui ont adopté la Décision de Yamoussoukro était que les protections réglementaires strictes soutenant les transporteurs nationaux à ce moment-là avaient des effets très défavorables sur la sécurité et l'abordabilité du transport aérien, et bien sûr, en raison de ces facteurs, sur la faiblesse de la croissance du trafic aérien en Afrique, » a déclaré Mme Liu, faisant remarquer que la Décision appelle de manière impérative à la mise en oeuvre des normes et pratiques recommandées (SARP) de l'OACI.

La Secrétaire générale a souligné l'importance d'une nouvelle analyse des écarts portant sur les aéroports, les services de navigation aérienne, et la capacité et l'équipement du parc aérien qui a été réalisée dans le cadre du Plan régional de mise en oeuvre complet pour la sécurité de l'aviation en Afrique (Plan AFI). « Les résultats de l'analyse des écarts fourniront des mesures utiles pour l'élaboration de plans directeurs nationaux et régionaux pour l'aviation, tout en garantissant que le développement actuel de l'infrastructure de l'aviation en Afrique est pleinement conforme aux SARP applicables de l'OACI, » a indiqué Mme Liu.

Le Président du Conseil a fait ressortir les contributions et les engagements de l'OACI à ce sujet : « L'engagement ferme pris par l'OACI à l'égard de ses objectifs stratégiques et de son initiative Aucun pays laissé de côté (NCLB) peut tout à fait s'appliquer à ces buts, et les États africains accrédités auprès de nos trois Bureaux régionaux demeurent une priorité en ce qui concerne l'assistance et le soutien dont les États ont besoin pour répondre au besoin pressant d'établir des systèmes solides pour l'aviation civile. »

Qui plus est, les deux hauts dirigeants ont fait ressortir les divers résultats pertinents de la 40e Assemblée de l'OACI qui s'est tenue récemment, au cours de laquelle les 193 États membres ont tous pu contribuer à la planification stratégique du réseau de l'aviation civile mondiale dans son ensemble.

Les résultats de l'Assemblée concernant l'élaboration et la mise en oeuvre du nouveau Système mondial de supervision de la sécurité de l'aviation (GASOS), l'établissement et le renforcement des Organisations régionales de supervision de la sécurité, la réalisation des buts et objectifs du Plan régional de mise en oeuvre complet pour la sûreté de l'aviation et la facilitation en Afrique (AFI SECFAL), l'application des Principes essentiels de l'OACI sur la protection des consommateurs et la ratification de la Convention de Montréal de 1999, et la mise en oeuvre de la Déclaration ministérielle et Cadre de plan d'action pour le développement du transport aérien et du tourisme en Afrique ainsi que la Vision à long terme de l'OACI pour la libéralisation du transport aérien international sont considérés comme étant d'une importance particulière, tout comme l'amélioration de la conformité des États avec les éléments indicatifs de l'OACI relatifs aux taxes et aux redevances aériennes.


À propos de l'OACI
Institution spécialisée des Nations Unies, l'OACI a été créée en 1944 pour promouvoir le développement sûr et ordonné de l'aviation civile internationale dans le monde. Elle établit les normes et les règles nécessaires à la sécurité, à la sûreté, à l'efficacité et à la capacité de l'aviation ainsi qu'à la protection de l'environnement en aviation, parmi ses nombreuses autres priorités. Elle est en outre l'instrument de la coopération entre ses 193 États membres dans tous les domaines de l'aviation civile.