Guilhem Guirado capitaine du XV de France : « Les phases finales sont magiques »

FFR - Fédération française de Rugby - 16/10/2019 15:30:00


Quel regard portez-vous sur votre prochain adversaire ?

« Pour revenir sur nos deux dernières confrontations lors du Tournoi, il y avait eu de belles oppositions. On sait que nous avons des choses à faire valoir. Lorsque notre rugby est bien huilé, bien léché et que nous jouons tous pour l'équipe, nous pouvons être très dangereux. Pour l'instant nous sommes frustrés de nos partitions. On ne fait que des bouts de matches cohérents après quoi, on manque de constance et de régularité sur la conservation du ballon. Alors on s'applique à s'entraîner très dur pour que l'on puisse mettre notre rugby en place sur l'ensemble d'un match. Le groupe réalise d'énormes sacrifices sur le terrain, avec beaucoup d'entraînements. La donne va changer dimanche ».


Quelle est l'importance des anciens dans ces semaines si particulières ?


« Il existe des moments charnières dans des compétitions comme la Coupe du monde où c'est particulier à gérer. Les trois premières semaines, sans match, en est un. La suite de la phase de poule en est un autre. A chaque fois, j'ai essayé de faire des interventions précises et assez précieuses pour l'ensemble du groupe afin de rester focus et concentré ! Désormais, nous rentrons dans une nouvelle compétition avec le tableau final. Le groupe est focalisé sur ce match des quarts. On s'emploie alors à des semaines que nous avons l'habitude de faire. Les entraînements sont assez classiques. Il y en a 3, 4 complets où nous pouvons bien travailler, pour aller chercher dans le détail. Alors que sur la première partie du mondial, il fallait être précis, c'était condensé pour aller de suite à l'essentiel. Désormais, on a plus de temps, on a l'habitude de préparer des rencontres de phases finales. Le simple détail engendre une performance différente ».


Selon vous, un mondial se découpe en deux compétitions distinctes ...

« Oui complètement. Elles sont bien différentes. J'ai pu le dire au groupe où au départ il y a dans la phase de poule des matches rapprochés avec un enchaînement de 3 rencontres en 10 jours. Chaque joueur est alors missionné puisque tout le monde a du temps du jeu et a son mot à dire. Il ne faut pas s'éparpiller ni vouloir tirer sa carte personnelle puisque c'est toujours délicat de jouer de telles rencontres sans oublier que le plus important reste le collectif. Il fallait en plus absolument gagner avec des bonus pour continuer à avancer. Tout cela nous a permis de nous qualifier dès le troisième match, chose qui n'est jamais simple. On attendait beaucoup de la dernière rencontre face aux Anglais pour se jauger face au « gros » de notre poule. On reste un peu sur notre faim ce week-end de ne pas avoir pu jouer. Cela nous a, tout de même, permis de basculer rapidement sur le quart de finale ».


Comment gérez-vous ce calendrier si particulier ?

« C'est ce que j'ai dit aux joueurs, ce n'est pas une habitude à laquelle nous sommes confrontés en club. C'est pour ça que je dis que c'est une compétition à part. chacun a un programme différent. Il arrive que certaines enchaînent leurs deux premiers matches dès le début ; nous, on a dû attendre. Il faut simplement savoir qu'à un moment donné, trois rencontres seront rapprochées. Comme je l'ai dit précédemment, il faut gagner ces matches avec certaines conditions afin de continuer à espérer. Tous les joueurs doivent donc se sentir investis d'une mission. Il est nécessaire de prendre conscience de tout cela. On remarque pour l'instant que nous avons su bien négocier notre calendrier. Après, les journées suivant l'entrée face aux Argentins ont été longues mais précises sur le travail que l'on a souhaité mettre en place par la suite pour le reste des matches de poules. Désormais, on passe dans l'autre partie de la compétition où c'est quand même autre chose. C'est un petit peu « marche ou crève », alors on espère que l'on va pouvoir continuer le plus loin possible ».


En tant que joueur de rugby, ces semaines sont les meilleures de votre carrière non ?

« Effectivement, c'est ce qui ressort le plus dans nos carrières. Les phases finales s'apparentent à quelque chose de magique. D'ailleurs par rapport à cela, j'ai pris la parole auprès de certains pour leur en faire prendre conscience. Ils en ont quasiment tous joué, même si en club c'est forcément différent. Seulement on sait tous comment préparer ces évènements. Le souci du détail est le plus important pour arriver prêt dimanche ».

Guilhem GUIRADO est capitaine du XV de France