A Ekaterinbourg Olivier Vautrain de mieux en mieux

Fédération Française de Boxe - 04/07/2019 15:00:38


Le Nazairien (14 v, 1 n, 2 d) s'est certes incliné aux points, de surcroît sur décision partagée (97-94, 96-94, 95-95), face au Russe Youry Kashinsky (18 v), le 16 juin dernier, à Ekaterinbourg alors que le titre IBF intercontinental des lourds-légers était en jeu. Mais, par-delà ce score tronqué, il poursuit plus que jamais sa progression.

Personne ne voyait Olivier Vautrain vaincre dès le premier round Hervé Lofidi, le 4 décembre dernier, à Paris. Guère plus de monde ne le pensait capable de tenir la dragée haute à Youry Kashinsky qui, jusque-là, avait remporté seize de ses dix-sept succès avant la limite. Les juges n'ont, une nouvelle fois, pas pu s'empêcher de rendre un verdict maison alors que le Tricolore avait gagné. Qu'importe, oserait-on écrire, car l'essentiel est ailleurs : il a bel et bien franchi un palier et montré qu'il a sa place chez les hommes forts.
« Je suis un homme de défi, cela me porte, explique-t-il. J'aime le challenge et la compétition. Et pour être le meilleur, il faut combattre les meilleurs. Ces récents résultats vont conforter ma confiance en mes capacités. J'avais déjà fait pas mal de choses en amateurs puisque j'avais été champion de France en 2012 et plusieurs fois finaliste des championnats de France. En Russie, j'ai été lésé. J'ai réussi à casser la boxe de Kashinsky. Si la confrontation avait eu lieu en terrain neutre, je l'aurais emporté. Toujours est-il que je commence à confirmer en pros. » De surcroît dans la bonne catégorie, comme l'admet l'intéressé : « J'ai commencé en professionnels dans la même catégorie qu'en amateurs, en l'occurrence chez les mi-lourds. Or, c'était vraiment très compliqué pour moi de perdre le poids et de faire la limite. Depuis que je suis monté en lourds-légers, tout va pour le mieux. L'objectif est d'ailleurs de continuer à prendre du poids et de gagner quatre kilos de muscles car je suis encore un petit lourd-léger. C'est aussi pour ça que je compte peu de victoires avant la limite. Disons que je suis un styliste qui fait mal mais au niveau mondial, il n'y a que des beaux bébés. Contre le Russe, c'est passé parce que je me suis appuyé sur mon expérience, ma fougue et mon envie de me surpasser mais je suis encore trop léger. »

« Pour ceux qui en doutaient, j'ai mis les points sur les i. »
Le protégé de la famille Cazeaux s'est aussi endurci mentalement, lui qui donne l'image d'un pugiliste foncièrement gentil, insuffisamment pourvu de méchanceté et de vice. « On me l'a déjà reproché, reconnaît-il en souriant. J'y travaille. D'ailleurs, désormais, je rentre beaucoup plus vite dans mes combats en essayant de mettre davantage de rythme et d'être plus agressif. » Le tout allié à une préparation physique encore plus axée sur le spécifique boxe. Seul regret : avoir franchi le Rubicon si tard : « Je suis passé pro à vingt-six ans parce que je voulais voir autre chose, d'autant que j'avais le sentiment d'avoir fait le tour en amateurs. Si c'était à refaire, je l'aurais fait en 2012 même si sur le plan technico-tactique, la transition s'est faite normalement. »
A présent, Olivier Vautrain aspire à disputer le championnat de France et donc à affronter le vainqueur de la confrontation devant mettre aux prises les deux cochallengers, Siril Makiadi et Dylan Bregeon. « Je pense avoir le niveau national, assure-t-il. Je l'ai démontré en Russie. Pour ceux qui en doutaient, j'ai mis les points sur les i. Je me suis étonné moi-même. Mes performance me font nourrir des ambitions. J'aimerais notamment continuer à disputer des ceintures internationales. »