L'égalité des sexes: Le plus grand défi en matière de droits fondamentaux

ONU Femmes - 10/04/2019 15:45:00


Les femmes et les filles représentent la moitié de la population mondiale et donc la moitié de son potentiel. L'égalité des sexes, en plus d'être un droit humain fondamental, est essentielle à la mise en place de sociétés pacifiques dotées d'un plein potentiel humain et d'un développement durable. De plus, il a été démontré que l'autonomisation des femmes stimule la productivité et la croissance économique.

Malheureusement, il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à la pleine égalité des droits et des chances entre hommes et femmes, prévient ONU Femmes. Il est donc primordial de mettre fin aux multiples formes de violence basée sur le genre et d'assurer aux femmes et aux filles, aux hommes et aux garçons, un accès à une éducation et à une santé de qualité, à des ressources économiques et à une participation à la vie politique. Il est également essentiel d'assurer l'égalité des chances dans l'accès à l'emploi et aux postes de direction et de prise de décision à tous les niveaux.

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. António Guterres, a déclaré que l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles sont les véritables gageures de notre époque et le plus grand défi que le monde ait à relever en matière de droits fondamentaux.


Les Nations Unies et les femmes
La protection des droits de la femme est essentielle pour garantir la contribution des femmes au développement, à la paix et à la sécurité. L'ONU a reconnu ce postulat depuis sa création et en a fait l'un de ses objectifs. On trouve ainsi parmi les buts énoncés à l'article 1 de la Charte des Nations Unies : « Réaliser la coopération internationale [...] en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».

Dès 1946, le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) établit la Commission de la condition de la femme (CSW), principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes. Une de ses premières réalisations fut d'assurer l'existence de cette égalité lors de l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée en 1948 à Paris.


Les femmes et les droits de l'homme
Un texte fondateur, la Déclaration universelle des droits de l'homme, adopté par l'Assemblée générale le 10 décembre 1948 affirme que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » et que « chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. ».

Tandis que les mouvements féministes prenaient de l'ampleur un peu partout dans le monde dans les années 70, l'Assemblée générale proclama l'année 1975 Année internationale de la femme afin d'intensifier l'action nécessaire à la promotion de la condition de la femme. La même année, à la demande de la Commission de la condition de la femme, la première Conférence mondiale sur les femmes fut organisée au Mexique. Cinq mois plus tard, sur recommandation de la Conférence de Mexico, l'Assemblée générale proclama la Décennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985) et établit un Fonds de contributions volontaires pour la financer.


En 1979, l'Assemblée générale adopta la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), souvent décrite comme la « Déclaration internationale des droits des femmes ». Comportant 30 articles, elle définit explicitement les différentes formes de discrimination à l'égard des femmes et propose des orientations de politique nationale pour lutter contre celles-ci. La Convention se focalise sur les aspects culturels et traditionnels qui influencent le rôle des femmes dans la société et au sein du cadre familial. Il s'agit du premier traité international à reconnaitre les droits reproductifs de la femme.

En 1980, cinq ans après la première Conférence de Mexico, la Conférence mondiale dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour la femme fut organisée à Copenhague. Le Programme d'action qui en résulta appelait à des mesures nationales plus fortes pour assurer aux femmes l'accès à la propriété privée et le contrôle de leurs biens, ainsi que l'amélioration des droits des femmes en matière d'héritage, de garde d'enfants et de nationalité.


La naissance du Féminisme mondial
En 1985, s'est tenue à Nairobi la Conférence mondiale chargée d'examiner et d'évaluer les résultats de la Décennie des Nations Unies pour la femme : égalité, développement et paix. Le mouvement pour l'égalité des sexes avait alors pleinement acquis une reconnaissance internationale et plus de 15 000 représentants d'organisations non-gouvernementales (ONG) ont participé au forum des ONG organisé en parallèle.

De nombreux observateurs estiment que cette Conférence a permis la naissance du féminisme mondial. Toutefois, réalisant que les objectifs de la Conférence de Mexico n'avaient pas été atteints, les 157 gouvernements participants ont adopté les Stratégies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme pour l'an 2000. Ce plan d'action a ouvert de nouvelles perspectives et déclaré que tous les problèmes humains concernaient les femmes.


La Conférence de Beijing sur les femmes
La quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue en 1995 à Beijing en Chine, a ouvert un nouveau chapitre dans la lutte pour l'égalité entre les sexes. En effet, le Programme d'action de Beijing affirme que le droit des femmes est partie intégrante des droits humains et promeut des actions spécifiques pour assurer le respect de ces droits.


Une organisation pour les femmes
Le 2 juillet 2010, l'Assemblée générale des Nations Unies a approuvé à l'unanimité la création d'un organe unique - ONU femmes chargé d'accélérer le processus pour parvenir à l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme. Cette entité est le résultat de la fusion de quatre composantes distinctes du système des Nations Unies, dont l'important travail sert de base à la nouvelle entité :
- La Division de la promotion de la femme (DAW) ;
- L'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) ;
- Le Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes (OSAGI) ; et
- Le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).


Les femmes et les Objectifs de développement durable

L'égalité entre les sexes
Les Nations Unies se concentrent aujourd'hui sur la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les dirigeants internationaux en septembre 2015. Les femmes ont un rôle essentiel à jouer dans la mise en oeuvre de tous ces ODD, dont beaucoup reconnaissent spécifiquement l'égalité et l'autonomisation des femmes à la fois comme un objectif et comme une partie intégrante de la solution.

L'objectif 5, « Parvenir à l'égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles », porte exclusivement sur les questions de genres. Des changements juridiques et législatifs majeurs sont nécessaires pour garantir les droits des femmes dans le monde. Bien qu'un nombre record de 143 pays garantissent l'égalité entre les hommes et les femmes dans leur Constitution en 2014, 52 autres n'ont pas encore franchi ce pas.

Des disparités extrêmes entre les sexes persistent dans les domaines économiques et politiques. Malgré les progrès réalisés au fil des décennies, à l'échelle mondiale, le salaire des femmes ne représente que 77 pour cent de celui des hommes. (*) Cet écart constitue une cause majeure des inégalités de revenus au cours d'une vie. La proportion moyenne des femmes dans les parlements nationaux est passée de 22,6 % en 2015 à 23,3 % en 2016. (**)

Commission de la condition de la femme

La Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) est le principal organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes. La CSW joue un rôle important dans la promotion des droits des femmes : elle reflète la réalité vécue par les femmes dans le monde entier et contribue à l'établissement de normes mondiales relatives à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes.


Mettre fin à la violence à l'égard des femmes
Le système des Nations Unies continue à accorder une attention particulière au problème de la violence à l'égard des femmes. Adoptée par l'Assemblée générale en 1993, la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes contient une définition explicite et complète de cette violence, ainsi qu'un énoncé très clair des droits à garantir pour y mettre fin sous toutes ses formes. Elle représente « un engagement des États à assumer leurs responsabilités, et un engagement de la communauté internationale à mettre fin à la violence à l'égard des femmes ».

La violence à l'égard des femmes est un véritable fléau qui touche tous les pays, même ceux qui ont enregistré des progrès remarquables dans d'autres domaines. Dans le monde, 35% des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles infligées par un partenaire intime ou par d'autres. (***)

En septembre 2017, l'Union européenne et l'Organisation des Nations Unies se sont engagées dans une nouvelle initiative mondiale pluriannuelle visant à éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles : l'initiative Spotlight. L'initiative est ainsi nommée, car elle attire l'attention sur ce problème, l'amenant sous les projecteurs et le plaçant au coeur des efforts menés pour atteindre l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, en accord avec le Programme de développement durable à l'horizon 2030.

La journée du 25 novembre a été proclamée Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.


Journée internationale de la femme
La Journée internationale des femmes est célébrée chaque année le 8 mars. Elle est apparue dans le contexte des mouvements sociaux au tournant du XXème siècle en Amérique du Nord et en Europe. Célébrée dans de nombreux pays à travers le monde, c'est un jour où les femmes sont reconnues pour leurs réalisations, sans égard aux divisions, qu'elles soient nationales, ethniques, linguistiques, culturelles, économiques ou politiques.

Outre les Journées susmentionnées, l'ONU organise d'autres journées internationales consacrées à la sensibilisation aux différents aspects de la lutte pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Le 6 février est célébrée la Journée internationale de la tolérance zéro à l'égard des mutilations génitales féminines, le 11 février est la Journée internationale de la femme et de la fille dans la science, le 19 juin est la Journée internationale pour l'élimination de la violence sexuelle dans les conflits, le 23 juin la Journée des veuves, le 11 octobre est la Journée internationale de la fille et le 15 octobre, la Journée internationale des femmes rurales.


Langage inclusif
Comme la langue a le pouvoir de faire évoluer les attitudes culturelles et sociales, l'emploi d'un langage inclusif est un bon moyen de promouvoir l'égalité de genre et de lutter contre les préjugés.

Dans les Orientations qui sont données sur ce site Internet, vous trouverez plusieurs recommandations visant à aider le personnel des Nations Unies à employer un langage inclusif dans toutes les situations de communication, à l'écrit comme à l'oral, dans un cadre officiel ou informel.