Violations des droits de l'homme en Iran, au Kazakhstan et au Guatemala

Parlement Européen - 15/03/2019 16:20:00


- L'Iran doit cesser de violer les droits des femmes qui protestent contre le port du hijab
- Le Kazakhstan doit cesser la répression politique et améliorer la liberté des médias
- Le Guatemala doit lutter contre la corruption et l'impunité

Les députés déplorent les violations des droits de l'homme et toutes les formes de répression politique en Iran, au Kazakhstan et au Guatemala.

Jeudi, le Parlement a adopté trois résolutions faisant le point sur la situation en matière de droits de l'homme en Iran, au Kazakhstan et au Guatemala.


L'Iran doit arrêter de criminaliser le travail des défenseurs des droits des femmes

Le Parlement exhorte l'Iran à arrêter de criminaliser le travail des défenseurs des droits des femmes, notamment le travail réalisé par les manifestants pacifiques contre la loi obligeant à porter le voile, et appelle les autorités à mettre un terme à cette pratique. Les députés appellent tous les États membres disposant d'une présence diplomatique dans le pays à utiliser tous les outils diplomatiques en leur pouvoir pour soutenir et protéger les défenseurs des droits de l'homme sur le terrain.

Les députés appellent également les autorités iraniennes à relâcher immédiatement tous les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes emprisonnés et condamnés pour avoir simplement exercer leurs droits à la liberté d'expression et de réunion. Ils rappellent qu'au moins huit journalistes sont actuellement détenus en Iran et que beaucoup d'autres ont été ciblés de façon systématique par les autorités au moyen d'enquêtes pénales, de gels des avoirs, d'arrestations arbitraires et de surveillances, y compris les journalistes travaillant pour le service iranien de la BBC. Selon les estimations de l'ONG Iran Human Rights, l'Iran a compté le deuxième plus grand nombre d'exécutions dans le monde en 2018.

Enfin, la résolution adoptée à main levée réitère l'appel du Parlement au gouvernement iranien concernant la libération immédiate et inconditionnelle de l'avocate et défenseure des droits de l'homme Nasrin Sotoudeh, lauréate du prix Sakharov, qui a été condamnée cette semaine à 38 ans de prison et 148 coups de fouets par un tribunal iranien.


Le Kazakhstan doit mettre un terme à la répression politique

Le Parlement appelle les autorités kazakhes à mettre un terme à toutes les formes de répression politique, le nombre de prisonniers politiques ayant augmenté et le droit à la liberté d'association demeurant largement restreint dans le pays. Prenant note de l'interdiction l'année dernière par les autorités du mouvement pacifique d'opposition ''le Choix démocratique du Kazakhstan'', les députés exhortent le gouvernement à mettre un terme à de telles actions.

Les députés appellent aussi le gouvernement à abroger les dispositions du Code pénal qui interdisent ''la diffusion d'informations dont on sait qu'elles sont fausses'' car elles sont utilisées comme prétexte pour poursuivre et emprisonner des militants de la société civile et des journalistes. Ils demandent enfin que soit mis un terme au harcèlement et aux représailles à l'encontre des journalistes qui critiquent le gouvernement, ainsi qu'au blocage de l'accès à l'information à la fois en ligne et hors ligne. Le texte a été adopté à main levée.


Le Guatemala doit lutter contre la corruption et l'impunité

Les députés sont très préoccupés par le nombre croissant de meurtres, d'actes de violence et le manque de sécurité pour tous les citoyens au Guatemala, en particulier les femmes, les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes. Bien que le Guatemala continue d'enregistrer certains progrès dans la poursuite d'affaires de corruption et de violation des droits de l'homme, l'utilisation abusive de procédures pénales contre les défenseurs des droits de l'homme, pour entraver ou sanctionner leur travail, demeure un sujet de préoccupation. Le Parlement appelle donc les autorités guatémaltèques à cesser d'intimider la société civile du pays.

Les députés sont aussi préoccupés par la situation à laquelle fait face actuellement la Commission internationale contre l'impunité au Guatemala (CICIG) soutenue par les Nations-Unies. En janvier, le gouvernement guatémaltèque a mis un terme de façon unilatérale au mandat de la CICIG, avec effet immédiat, et a exigé de la Commission qu'elle quitte le pays. Prenant note de ce fait, les députés appellent le gouvernement à cesser toute attaque illégale contre la CICIG ainsi que contre ses équipes nationales et internationales qui enquêtaient sur des affaires de corruption à haut niveau.