L'Homme, cause de mortalité majeure pour les animaux... encore et toujours !

Fondation 30 Millions d'Amis - 15/02/2019 14:20:00


Sur un ensemble d'animaux vertébrés terrestres retrouvés morts dans le monde, un peu plus d'un quart sont morts directement à cause de l'Homme, selon une étude du College of Environmental Science and Forestry (USA). 30millionsdamis.fr a examiné ces chiffres alarmants pour l'avenir de la faune.

« L'Homme est le plus grand prédateur de ce monde ». Cette sentence, lue et entendue malheureusement maintes fois, prend encore aujourd'hui tout son sens. Une équipe de chercheurs du College of Environmental Science and Forestry (Syracuse, État de New York, USA) a étudié l'impact réel de l'Homme sur la mortalité des animaux à l'échelle globale. Parmi les vertébrés pris en compte : des mammifères, des oiseaux, des reptiles et des amphibiens suivis à l'aide de balises, morts sur les cinq continents entre 1970 et 2018.

Rassemblant les résultats de 1114 études, les chercheurs se sont penchés sur la mort de 42 775 animaux dans le monde. Résultat ? Pas moins de 28 % des individus auraient été décimés par l'Homme, en grande partie par la chasse autorisée (17 %) mais aussi par le braconnage ou encore les collisions avec les véhicules. Les 72 % restants correspondraient à des causes naturelles, principalement la prédation par d'autres animaux (55 %).


Une estimation bien en deçà de la réalité

Déjà extrêmement élevé, ce chiffre de 28 % ne comprend que les décès liés "directement" à l'Homme. « Lorsque vous prenez également en compte la croissance urbaine et d'autres modifications de l'utilisation des terres qui réduisent l'habitat, il devient évident que les humains ont un effet disproportionné sur les autres vertébrés terrestres », indique Jerrold L. Belant, l'un des auteurs de l'étude.

Les chercheurs ont aussi démontré que les animaux les plus grands étaient bien plus susceptibles de mourir des mains de l'Homme que les plus petits. Une observation qui vient confirmer une étude parue en février 2018 dans le journal Conservation Letters, selon laquelle 59 % de la mégafaune (rassemblant tout vertébré dont le poids excède 45 kg) serait aujourd'hui en voie d'extinction. En cause là encore, les activités humaines destructrices et la consommation excessive de la viande de ces animaux.


Funeste parallèle entre espèces menacées et population humaine

Bien que cette étude comporte quelques biais (données provenant essentiellement des Etats-Unis, groupes d'animaux absents de l'étude comme les chauves-souris et les singes), ces résultats restent toutefois un signal d'alarme fort. Une prise de conscience, collective et urgente, est nécessaire pour que ces êtres sensibles continuent à prospérer. Pour Jerrold L. Belant, cette étude est un « appel au réveil » et un « exemple supplémentaire de l'effet que nous avons sur la planète ». Car si la population humaine explose, le nombre d'espèces en voie de disparition ne cesse de croître également, dans un funeste parallèle ...