CANCER DU POUMON : LANCEMENTS D'EXPERIMENTATIONS POUR LUTTER CONTRE LES RECIDIVES

Région Hauts de France - 09/01/2019 10:28:02


Le CHU Lille vient de lancer une expérimentation-pilote de douze mois : tester une application pour lutter contre la récidive du cancer du poumon.

Depuis le 3 janvier 2019, 25 patients soignés d'un cancer du poumon au CHU de Lille prennent part à une expérimentation, le programme Vigilung. Le cancer du poumon est l'une des pathologies les plus compliquées à traiter, dans la mesure où le taux de rechute est très élevé. Il est donc particulièrement utile d'anticiper ces rechutes.

Repérer les signes de rechute

L'idée de Vigilung consiste donc en une application (Moovcare) à laquelle les patients accèdent par leur smartphone, leur ordinateur ou encore leur tablette. Chaque semaine, ils répondront à un questionnaire simple, une dizaine de questions portant sur leur état de forme. En fonction de leurs réponses, une alerte est envoyée ou non à l'hôpital et un échange se met en place avec le malade. Si besoin, une prise en charge est engagée.

Arnaud Scherpereel, chef du service oncologie pulmonaire se veut optimiste sur cette initiative : "les études menées jusqu'à présent à plus petite échelle semblent confirmer un vrai gain pour l'espérance de vie. On passe de 12 à 19 mois pour les patients suivis de cette façon, c'est tout de même très significatif !"

Une amorce de télémédecine

Cette expérimentation vise à prouver l'importance de prendre le problème le plus tôt possible sachant que "75% des rechutes sont symptomatiques, c'est-à-dire qu'elles peuvent être repérées. Pris en charge en amont, le patient est aussi dans un état de santé qui lui permet de recevoir une plus grande palette de soins".

Vigilung présente d'autres avantages. "Elle va rendre le patient acteur de sa maladie. Le lien que cela crée avec l'hôpital peut aussi le rassurer sachant que c'est un "plus" par rapport au suivi post-traitement dont il bénéficie par ailleurs. À terme, c'est aussi une réponse pour les malades qui vivent dans des déserts médicaux et peinent à avoir un rendez-vous rapidement", ajoute Arnaud Scherpereel.

Élargir au cancer de l'amiante


Récemment récompensée d'un prix par Santélys, ce programme laisse entrevoir d'autres perspectives. En imaginant des questionnaires adaptés, cette solution pourrait permettre de mieux ajuster le dosage de traitements de patients (en chimio, immunothérapie, etc.) ou encore d'établir un diagnostic précoce ou un dépistage (inexistant à ce jour) pour des sujets à risque.

Pour prolonger l'expérience, le CHU Lille prévoit de lancer de façon similaire un algorithme spécifique concernant le mésothéliome pleural malin. En clair, le cancer de l'amiante. Cette initiative, sur un enjeu qui touche particulièrement les Hauts-de-France, constituera une première mondiale.