Déclaration de Tedros Adhanom Ghebreyesus sur les perturbations à la riposte au virus Ebola en RDC

OMS - Organisation Mondiale de la Santé - 03/01/2019 11:20:00

L'OMS et ses partenaires poursuivent la riposte à la flambée d'Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et d'Ituri en République démocratique du Congo, malgré une aggravation de l'insécurité depuis hier matin.

Hier, nos équipes à Beni n'ont pas pu mener à bien des travaux essentiels sur le terrain, notamment la vaccination, la recherche des contacts et le suivi après des alertes concernant des nouveaux cas potentiels. Des protestations dans des bâtiments administratifs de Beni se sont étendues à un centre de transit pour Ebola, effrayant les patients qui attendaient les résultats de leurs tests et le personnel qui s'occupait d'eux. Le personnel du centre s'est retiré provisoirement et la plupart des cas présumés ont été transférés dans un centre de traitement à proximité.

À Butembo, certaines alertes concernant des cas potentiels ont fait l'objet d'enquêtes et les cas confirmés ont été adressés aux centres de traitement, mais les équipes n'ont pas pu procéder à la recherche des contacts ou aux vaccinations.

Les activités de riposte n'ont pas été interrompues dans d'autres zones touchées.

Nous avons atteint un point critique pour la riposte au virus Ebola. Après une intensification des activités sur le terrain, nous observons des signes encourageants dans de nombreuses zones, y compris une baisse récente du nombre des cas à Beni.

Nous pourrions perdre les bénéfices de ces progrès en cas d'insécurité prolongée provoquant un accroissement de la transmission. Ce serait une tragédie pour la population qui a déjà trop souffert.

Nos équipes à Beni et à Butembo font tout leur possible pour poursuivre la riposte, malgré une situation difficile pour ce qui est de la sécurité. À Beni par exemple, la recherche des contacts reprend avec l'aide des relais communautaires et l'OMS soutient les autorités sanitaires locales pour entreprendre d'autres fonctions essentielles de la surveillance là où elles sont possibles.

En général, on a pu compter sur le soutien des communautés dans les zones touchées. Nous demandons à chacun de protéger les établissements de santé et de donner aux intervenants l'accès aux populations pour que nous puissions interrompre cette flambée. Ces populations doivent également avoir un accès sûr aux centres de transit et de traitement qui sauvent des vies et contribuent à arrêter la propagation du virus Ebola.

Travaillant main dans la main avec le Ministère de la Santé et nos partenaires, notre priorité est de mettre un terme à cette flambée. Nous espérons pouvoir reprendre les opérations complètes dès que possible, tout en demeurant résolus à garantir la sécurité de l'ensemble du personnel déployé. Nous ne pouvons pas nous permettre de reculer ne serait-ce que d'un pas à ce moment crucial de la riposte.