Jean Cotelle (1646-1708)Des jardins et des dieux: Du 12 juin au 16 septembre 2018 au Grand Trianon

Château, Musée et Domaine national de Versailles - 03/07/2018 00:00:00

Du 12 juin au 16 septembre 2018, se tiendra au Grand Trianon la première exposition consacrée à Jean Cotelle, peintre du XVIIeme siècle. L'ensemble de sa carrière sera présentée, avec en point d'orgue son oeuvre la plus illustre : la célèbre galerie qui porte son nom au Grand Trianon.

Jean Cotelle, le peintre des bosquets de Versailles

À partir de 1687, la décoration du Trianon de marbre, résidence de plaisance, retirée de la Cour, ouvre la voie à une nouvelle génération de peintres, pour laquelle priment la recherche de l'agrément et la représentation de la nature. L'un des principaux protagonistes est Jean Cotelle, artiste alors très apprécié.

Jean Cotelle se voit confier l'essentiel de la décoration de la grande galerie, soit vingt et un tableaux dont la réalisation s'effectue probablement en 1688-1691. Pour ce lieu, long de près de 53 mètres et rythmé par 16 grandes baies donnant sur les jardins, l'artiste opte pour des toiles d'un format vertical. Elles représentent chaque bosquet des jardins de Versailles agrémentés de personnages tirés de la mythologie ou de la fable, disposés en deux registres (terrestre et céleste), et prenant modèle sur les paysages bucoliques du peintre bolonais l'Albane.

Ces oeuvres constituent aujourd'hui une référence incontournable dans la représentation des jardins à la française, et dans la connaissance des jardins de Versailles. Plus d'une centaine d'oeuvres sont présentées : peintures, dessins, gravures, miniatures et sculptures provenant de collections publiques et privées.


Le mystère de la galerie des Cotelle par Béatrice Sarrazin, commissaire de l'exposition


Ce cycle, complété par trois peintures de Jean-Baptiste Martin et d'Étienne Allegrain, constitue un ensemble unique, révélateur du goût de Louis XIV pour ses jardins. Dissimulés dans la végétation, les bosquets se prêtent à la représentation des plaisirs et des amours des dieux.

En écho, seront présentées quatorze gouaches commandées à l'artiste et représentant en miniature les mêmes scènes que les grands formats. De plus, des sculptures en plomb évoqueront le décor de certains bosquets disparus, comme par exemple le bosquet du Labyrinthe ou encore le bosquet des Dômes, largement détruit.

Jean Cotelle, une carrière riche

L'exposition aborde aussi l'ensemble de la carrière de l'artiste et toutes les autres facettes de son talent. Fils d'un décorateur et ornemaniste, Jean Cotelle se forme probablement chez le portraitiste Claude Lefebvre. Après un long séjour en Italie, il rentre à l'Académie royale de peinture et de sculpture en tant que miniaturiste. Il est chargé d'illustrer les Campagnes de Louis XIV. Bénéficiant d'un certain renom, il est appelé par Monsieur, frère du roi pour décorer vers 1680 le cabinet des bijoux, aujourd'hui disparu, au château de Saint-Cloud. L'artiste est de ceux qui reçoivent la commande d'un May pour Notre-Dame de Paris, Les Noces de Cana. En 1693, il quitte Paris pour Marseille où il devient directeur adjoint de l'Opéra et décore le plafond de l'Hôtel de ville. Ses talents de décorateur le conduisent à participer aux décors éphémères pour l'entrée des ducs de Bourgogne et de Berry en Avignon. De retour à Paris en 1703, sa carrière semble alors plus discrète.