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En vue du prochain sommet du G7 2018, qui se tiendra les 8 et 9 juin dans la région de Charlevoix (Québec), les académies des sciences des sept pays membres, dont l'Académie des sciences, ont émis deux déclarations à l'adresse des chefs d'État, à l'agenda desquels figurent toujours pour cette réunion les discussions autour des grandes priorités de recherche. Les deux axes de réflexion ainsi dégagés concernent l'impact du changement climatique sur l'Arctique et ses conséquences planétaires d'une part, et d'autre part l'enjeu de la révolution numérique sur la société de demain.

À l'invitation de la Royal Society du Canada*, pays assurant la présidence du G7 en 2018, les académies des sciences des pays membres du groupe se sont réunies autour d'une réflexion commune visant à soumettre d'une même voie aux chefs d'Etat les deux grands enjeux qu'elles ont identifiés comme prioritaires. Ces recommandations ont été émises sous forme de deux déclarations :
. "Notre avenir numérique et son impact sur la connaissance, l'économie et la main-d'oeuvre"
. "L'Arctique : la pérennité des communautés nordiques dans le contexte de systèmes océaniques en mutation"

Les sept académies des sciences soulignent en premier lieu l'attention à porter à la situation en Arctique. La région subit d'ores et déjà les conséquences du changement climatique, aussi bien au niveau des écosystèmes (biodiversité terrestre et marine) qu'à l'échelle des populations locales. Ce constat amène aujourd'hui les académies à recommander d'intensifier les recherches interdisciplinaires au niveau international. Ceci implique un effort de formation de chercheurs, y compris des populations concernées, ainsi qu'un large partage d'information. L'observation et la prévision nécessitent enfin le développement et l'amélioration de systèmes de capture de données, aussi bien à partir de l'espace, grâce à l'observation satellitaire, que sur Terre et dans la mer, en développant des véhicules autonomes. Sébastien Candel, président de l'Académie des sciences, réaffirme à cette occasion "le soutien de l'Académie des sciences aux programmes internationaux de recherche favorisant le développement et le partage des connaissances entre les parties prenantes, et impliquant les communautés locales de la région Arctique".

En parallèle, et dans le même ordre de priorité, les académies des sciences du G7 relèvent la question de la révolution numérique actuelle. Les progrès dans le domaine, et en particulier ceux de l'intelligence artificielle, transforment déjà notre monde. Ce mouvement est appelé à s'amplifier, touchant l'ensemble de la société. Les académies considèrent que la coopération internationale sera essentielle dans les domaines clés de la sécurité, de l'accessibilité et de la régulation du système, pour assurer un avenir numérique inclusif, gouverné de façon démocratique et éthique, et dans lequel des données ouvertes et des informations fiables pourront circuler. Sébastien Candel souligne au nom de l'Académie des sciences qu'"il est urgent d'établir les bases de notre futur numérique en prenant en compte les préoccupations éthiques qui s'imposent, en particulier celles liées au traitement de données à grande échelle". L'Académie des sciences, très investie dans la promotion de l'enseignement des sciences, soutient activement les efforts d'éducation et de formation aux sciences et aux technologies digitales débutant dès l'école primaire, mais également destinées à tous les citoyens, assurant un accès à un Internet libre et neutre.

*À l'occasion de chaque sommet du G7, réunissant annuellement les chefs d'Etat d'Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de France, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni, les académies des sciences des sept pays travaillent à l'élaboration de déclarations conjointes sur des thèmes qu'elles jugent majeurs. Les questions traitées dans ce cadre sont choisies par l'académie du pays hôte du G7 - qui est, pour l'année 2018, la Royal Society du Canada.

G7 2018 : déclarations communes des académies des sciences