Le Département du Val de Marne et la crue : quelles actions au quotidien ?
La situation météorologique et hydrologique engendre une crue de cours d'eau du Val-de-Marne. L'occasion pour rappeler l'action quotidienne du Conseil départemental concernant la prévention des crues et la gestion de crise.
Le Conseil départemental est propriétaire de 31 km d'ouvrages anti-crue, murettes et digues : 11 km sur la Seine, 18.4 km sur la Marne et 600 mètres sur la Bièvre. Il a sous sa responsabilité la fermeture en cas de crue de 450 brèches !
Par convention avec Voies Navigables de France (VNF), le Département gère 75 km de berges, domaine public fluvial, de la Seine et de la Marne.
Quelles actions au quotidien ?
Le Département assure la surveillance et le maintien en bon état des ouvrages anti-crues dont il est propriétaire. Une étude de vérification de l'ensemble des ouvrages a été menée entre 2011 et 2014 par le Département. Elle souligne le bon état de ce patrimoine. Les ouvrages sont stables à la crue, à la décrue et lors d'un choc avec un arbre.
Un programme d'investissement pluriannuel de 6 millions sur 4 ans consacre environ 1 500 000 euros chaque année à l'entretien de ce patrimoine. Ces opérations d'entretien et de modernisation concernent les murettes, les brèches, les perrés et aussi des réparations de promenades basses, des enrochements de berges... A cela s'ajoute l'entretien du patrimoine boisé le long des berges pour des raisons de sécurité.
Un effort budgétaire important malgré les contraintes financières imposées aux Départements
2 millions d'euros de travaux ont été réalisés en 2016 avec, notamment, de lourdes opérations de réhabilitation et de confortement de brèches et de perrés à Charenton-le-Pont et Ivry-sur-Seine. La crue de juin 2016 a également nécessité des travaux de réparation de perrés, pontons et murettes à Ablon-sur-Seine, Ivry-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Villeneuve-Saint-Georges, Choisy-le-Roi, Saint-Maurice et Bry-sur-Marne. Toutes ces opérations ont été réalisées en 2016 tout comme la fermeture d'une grande brèche rue Marguerite à Choisy-le-Roi.
En 2017, plus de 1 400 000 euros ont été engagés. Plus de 800 000 euros ont été investis à Charenton-le-Pont dans le confortement d'un perré. Des confortements ont également eu lieu à Saint-Maur-des-Fossés, Bry-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Alfortville, Ivry-sur-Seine et Vitry-sur-Seine. Le Département a fait le choix de maintenir ce niveau d'investissement malgré les contraintes budgétaires qui sont imposées aux collectivités.
Ces investissements récurrents s'additionnent aux opérations co-financées par le Département à l'image de la vanne-secteur de Joinville-le-Pont. Cette vanne-secteur, hors service depuis l'an 2000, sera prochainement opérationnelle après l'achèvement de réglages et la prise en main par le personnel de VNF, gestionnaire de l'ouvrage. Le Département a assuré 25% du financement de cet ouvrage stratégique alors qu'il ne relevait pas de sa responsabilité de le rénover.
Le Département dispose également d'une régie départementale d'assainissement : un atout en cas de crue
Face à la vulnérabilité du Val-de-Marne au risque « inondations », les élus du Département ont fait le choix d'exercer la compétence d'assainissement en régie de manière résiliente afin d'exercer un service public de qualité.
25 électromécaniciens et 6 chefs d'équipes assurent l'entretien de 230 stations de pompage, de vannage, anti-crue, de dépollution et des bassins de stockage des eaux pluviales que compte le Département. 150 de ces stations sont supervisées et télégérées à distance 24h/24h afin d'assurer une gestion des flux optimale vers les stations d'épuration de Valenton et d'Achères sans générer d'inondations par débordement de réseaux d'assainissement. Une cinquantaine d'égoutiers assurent par ailleurs le suivi et l'entretien (curage notamment) des 841 km de réseau d'assainissement départemental.
Bien que cette mission ne soit pas obligatoire pour le Département, mais due à l'héritage d'un patrimoine, l'exercer en régie permet une forte réactivité en cas de dysfonctionnement et une véritable coordination interdisciplinaire des services, gage d'efficacité accrue en situation de crise. La présence du Conseil départemental au Comité d'Organisation Départementale de la préfecture en ce moment de crise crue montre l'importance du soutien des services départementaux (techniques, opérationnels, logistiques, sanitaires...) aux services de l'Etat.
Et en cas de crue ?
Les services départementaux sont préparés à la gestion d'une crue grâce à une sensibilisation et à des exercices de crue depuis une dizaine d'années. Des fiches réflexes permettent à chaque direction de dérouler ses procédures selon des priorités d'actions déterminées par les niveaux des rivières et du fleuve. Nos objectifs : protéger les habitants et le patrimoine départemental.
Au début d'une crue, les équipes départementales (assainissement et voirie) sont en vigilance. Quand les niveaux d'eau deviennent ne permettant plus l'écoulement gravitaire des réseaux d'assainissement et pouvant générer des débordements si les brèches ne sont pas fermées, les équipes sont déployées sur le terrain, au bord de l'eau, quotidiennement et leur vigilance est renforcée. Les stations anti-crue (stations de pompage vers la Seine et la Marne) sont progressivement activées afin de permettre aux réseaux d'assainissement de continuer à fonctionner et de limiter les risques de débordements des réseaux, notamment chez les particuliers.
Les brèches le long des fleuves sont fermées secteur par secteur. A titre d'exemple, la quasi-totalité des 450 brèches placées sous la responsabilité du Conseil départemental ont été fermées (mise en place de bastaings et plâtrage) progressivement en 72 heures.
En fonction de la montée des eaux, des opérations ponctuelles d'ampleur sont déclenchées dont des mises en protection d'ouvrages, de voiries, de bâtiments... ceci dans un souci de protection des équipements départementaux pour une reprise de l'ensemble des services publics départementaux le plus rapidement possible à la décrue afin de générer une reprise d'une vie « normale » le plus rapidement possible, contribuant à la reprise économique.
En cas de risque avéré pour un bâtiment départemental recevant du public, le Département prévient les usagers, protège son patrimoine et trouvent des solutions pour assurer la continuité du service public.
Lors de la décrue, le Conseil départemental poursuit son action notamment de pompage et de nettoyage, de son domaine public mais aussi de particuliers en cas de besoin à l'image de la crue de juin 2016. Grâce aux protections de ses bâtiments et installations, ses services publics peuvent reprendre rapidement.
Le Conseil départemental du Val-de-Marne est donc pleinement mobilisé. En plus de ses compétences liées à la gestion de son patrimoine, le Département apporte son aide aux communes, comme à Villeneuve-Saint-Georges, en assurant l'armement (équipement et logistique) d'un gymnase et l'accueil des sinistrés par du personnel départemental.
Au total, aujourd'hui, 250 agents départementaux sont mobilisés, dont certains 24 heures sur 24. Il s'agit d'une démonstration supplémentaire de l'utilité de la collectivité départementale, échelon de proximité réactif et utile.
Contact
Patrick Hervy
Attaché de presse
Conseil départemental du Val de Marne
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