#DigitAg : sept ans pour accompagner le développement de l'agriculture numérique

CIRAD - Centre International en Recherche Agronomique pour le Développement - 18/07/2017 10:10:00


Sécurité alimentaire, respect de l'environnement, gestion des risques sanitaires, amélioration des conditions de vie des agriculteurs et accès aux marchés. Pour relever ces défis mondiaux, les technologies numériques sont devenues incontournables. 17 acteurs français de la recherche, de l'enseignement supérieur et du privé se sont donc associés pour analyser et accompagner le développement de l'agriculture numérique au Nord comme au Sud. Ils inaugurent leur partenariat au sein #DigitAg le 30 juin à Montpellier. Le Cirad apporte son expertise sur les agricultures du Sud, leurs enjeux et contextes.

Plateformes collaboratives, applications mobiles, drones équipés de capteurs en tous genres , réalité augmentée, robotisation, intelligence artificielle... Les technologies numériques se développent dans tous les secteurs, y compris agricole. Pour accompagner ce développement, au Nord comme au Sud, l'institut de Convergence en Agriculture numérique #DigitAg va mobiliser, sur 7 ans, dix-sept acteurs français* de la recherche, de l'enseignement supérieur et du privé. #DigitAg est inauguré officiellement le 30 juin à Montpellier SupAgro. Un atelier spécifique sur les TIC et les services de conseil en agriculture en France et en Afrique est organisé en amont de l'inauguration.

Les acteurs de #DigitAg s'intéresseront à l'impact des technologies de l'information et de la communication sur le monde rural (axe 1), aux innovations en agriculture numérique (axe 2), à l'acquisition et à la gestion des données (axe 3), aux systèmes d'information, au stockage et au transfert de données (axe 4), à la fouille de données massives en agriculture (Big Data agricole : axe 5), mais aussi à la modélisation et à la simulation des systèmes de production agricole (axe 6).

Définition et co-conception de services agricoles adaptés
Le Cirad apportera son expertise au Sud en termes de sciences agricoles et animales (Unités System, Selmet, Geco, Aïda, Hortsys), de modélisation de plantes (Unité Amap), de traitement de l'information spatiale (Unité Tetis), d'ingénierie des agropolymères (Unité Iate), et des sciences sociales, économiques et de gestion (Unités Innovation, Moisa, Green). Co-animateur de l'axe 2 de #DigitAg, et leader d'un challenge dédié au Sud, le Cirad se focalisera sur les facteurs clés de succès de l'innovation en matière d'agriculture numérique , en particulier sur la façon dont les outils et services doivent être co-construits pour être utiles et utilisés en Afrique.

« En Afrique, de nouveaux services agricoles utilisant le numérique , pour la commercialisation de produits, le conseil, l'intelligence économique se développent très rapidement , souligne Pascal Bonnet, représentant du Cirad pour #Digitag. Ceux-ci réinventent les relations des producteurs avec leurs fournisseurs, ou celles entre producteurs et consommateurs. « Dans #DigitAg, nos équipes de recherche s'investiront plus particulièrement dans la co-conception de services adaptés aux besoins des agriculteurs ou de leurs conseillers agricoles , poursuit-il. Elles analyseront les processus d'innovation en cours, les possibilités qu'offrent le numérique pour la conduite de nouvelles pratiques agro-écologiques » . Les équipes s'intéresseront aussi à la place des nouveaux fournisseurs de service, l'usage des nouvelles technologies par les agriculteurs et leurs impacts en termes d'évolution des pratiques agricoles, d'inclusion ou exclusion des agriculteurs, et de création d'entreprises dans les territoires.

Dans un contexte d'innovation ouverte, les nouvelles formes d'organisation accompagnant l'innovation numérique doivent en effet être étudiées. « L'élaboration de ces nouveaux services questionnent les procédures opérationnelles pour fournir le service, la gouvernance qui oriente le contenu des services, les business models, l'existence d'écosystèmes du numérique, les clusters d'innovation numérique promus en Europe » , explique Guy Faure, directeur de l'UMR Innovation. Les équipes de recherche se pencheront aussi sur les aspects juridiques et éthiques liés à la propriété intellectuelle des données et des connaissances.

L'accent sur l'interdisciplinarité et la formation, avec des outils pédagogiques innovants
Les recherches menées dans #DigitAg visent à répondre au double enjeu d'améliorer la production agricole - à travers l'agro-écologie (challenge 1), le phénotypage rapide (2), la durabilité des productions végétales (3) et animales (4) - et de mieux intégrer l'agriculture dans la société - par les services de conseil agricole (5), la gestion des territoires ruraux (6), l'intégration de l'agriculture dans les chaînes de valeurs et filières (7). Au total, ce sont huit challenges que s'apprêtent à relever les partenaires de #DigitAg. Le huitième est entièrement dédié au développement agricole au Sud et particulièrement en Afrique (8).

Pour ce faire, les échanges interdisciplinaires, l'enseignement et la formation par la recherche (master et thèses) tiendront une place importante, avec une Graduate School comprenant 24 Masters, dont 4 nouvellement créées, et des dispositifs pédagogiques innovants, tels que MOOC, écoles-chercheurs, hackathons... « Nos partenaires africains seront particulièrement impliqués , précise Guy Faure. L'une des premières thèses qui sera lancée dans le cadre de #DigitAg portera sur l'usage des nouvelles technologies de l'information et communication dans les services de conseil en Afrique pour la transition agro-écologique au Burkina Faso. D'autres sujets de thèse seront discutés au cours d'un atelier sur TIC et services de conseil en agriculture en France et en Afrique en amont de l'inauguration de #DigitAg » .

Le lendemain de l'inauguration de #DigitAg aura lieu le premier hackathon, #DigitAg Challenge, dans les locaux de la French Tech Montpellier. Les lauréats seront accompagnés pour le développement de leurs projets.

* #DigitAg, c'est :
4 organismes de recherche (Irstea, porteur du projet, Inra, Inria et Cirad)
3 établissements d'enseignement supérieur (Université de Montpellier, Montpellier SupAgro, AgroParis Tech)
2 structures de transfert-développement (Acta, SATT AxLR)
8 entreprises (SMAG, Fruition Sciences, IDATE, ITK, Pera-Pellenc, Agriscope, Terranis, Vivelys).
57 bourses de thèse, 18 années de post-doctorat, 150 bourses de masters, dont 45 masters « entreprises membres »
Près de 10 millions d'euros provenant du Programme Investissements d'Avenir (appel à projet spécifique aux Instituts Convergences)