L'impression 3D débarque dans nos assiettes

Ville de Rennes - 23/06/2017 15:10:00


L'industrie agro-alimentaire s'intéresse à l'impression 3D qui pourrait révolutionner la production industrielle. Le sujet est porté par le Centre culinaire contemporain à Rennes pour développer la gastronomie du futur.

L'idée est née il y a an et demi, se souvient Sophie Briand, attachée de direction du Centre Culinaire contemporain (CCC) à Rennes. « Nous avons identifié un sujet sur l'usage de l'impression 3D dans l'alimentaire. Lors d'une première réunion, la trentaine de participants, représentants des entreprises agro-alimentaire ou des restaurateurs, nous ont confirmé qu'ils étaient intéressés. »

Surfant sur l'intérêt des partenaires économiques, le CCC a rassemblé entreprises et experts. « Il y a trois aspects à prendre en compte, explique Olivier Kerbat, à l'École nationale supérieure de Rennes (ENS) : la matière, la machine et le design via la modélisation 3D ». Chacun de ces axes de travail étant porté respectivement par l'ENS, Agrocampus Ouest et l'école des Beaux de Arts de Rennes.

Fabriquer des produits uniques, en série

Concrètement, l'impression 3D alimentaire pourrait permettre la « personnalisation de l'alimentation. » Un aspect intéressant notamment dans l'usage de purées ou de compotes, à destination des personnes âgées ou malades. « Une personne qui ne mange que sous forme de purée perd le goût de manger, explique Olivier Kerbat. L'idée serait de produire une purée sous forme de carotte, par exemple. »
Pour arriver à ce produit, les chercheurs doivent trouver la bonne matière et concevoir la bonne machine. Mais la production 3D aurait un avantage majeur : elle permettrait de fabriquer des produits uniques pour le même coût qu'une série. En effet, une même machine peut produire des modèles différents, dès lors qu'ils ont été programmés.

Depuis 2016, huit entreprises de l'agro-alimentaire (Daucy, Elior, Servair, Guyader, Naturex, Reitzel, Triballat et Villmorin) s'impliquent financièrement pour faire avancer la recherche, aux côtés de Rennes Métropole et de la région Bretagne, pour un budget de 300 000 euros en 2017. Et « la démarche est toujours ouverte à des nouveaux partenaires ! » insiste Sophie Briand.

Photo: L'impression 3D intéresse le Cercle Culinaire Contemporain pour développer la gastronomie du futur - Photo C. Le Dévéhat