Arrêt cardiaque réfractaire : une stratégie agressive augmente la survie des patients

AP-HP - Assistance Publique Hôpitaux de Paris - 15/06/2017 12:50:00


Une étude menée notamment par l'AP-HP, l'Inserm, Paris Descartes et la BSPP montre qu'une prise en charge immédiate avec circulation extra-corporelle augmente significativement les chances de survie et diminue les séquelles des personnes ayant fait un arrêt cardiaque « réfractaire ».

La circulation extracorporelle vise à remplacer le coeur défaillant et les poumons du patient. Habituellement utilisée en chirurgie cardiaque pour des opérations du coeur, cette technique consiste à aspirer le sang dans une machine qui effectue les échanges gazeux habituellement réalisés par le coeur et les poumons, puis à réinjecter le sang dans l'organisme via l'artère fémorale.

156 patients victimes d'un arrêt cardiaque « réfractaire » (sans reprise spontanée de la circulation après 30 minutes de réanimation) ont été observés entre 2011 et 2015 par les équipes de l'AP-HP (Samu 75 et Hôpital européen Georges-Pompidou), de l'Inserm, de Paris-Descartes et de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris. D'après cette étude, chez les patients ayant bénéficié immédiatement de la circulation extracorporelle (ECPR), la survie à la sortie de réanimation a significativement augmenté, avec un pronostic neurologique favorable. Sans cette prise en charge plus agressive, ces patients n'avaient quasiment aucun espoir de survie.

Chaque année, environ 50 000 adultes en France décèdent d'arrêt cardiaque, mortel en quelques minutes sans prise en charge. Aujourd'hui, moins de 5% des victimes d'arrêt cardiaque réfractaire survivent, d'où l'importance d'une prise en charge précoce et adaptée.

Ces travaux sont complétés par une étude débutée depuis quelques mois à l'échelle européenne.

Photo: Extracorporeal Cardiopulmonary Resuscitation (ECPR) in the Prehospital Setting: An Illustrative Case of ECPR Performed in the Louvre Museum