Brexit | Communiqué de presse

Blog de François Fillon - 28/03/2017 23:05:00


Par la voix de son gouvernement, la Grande-Bretagne a engagé aujourd'hui officiellement son processus de sortie de l'Union européenne sur la base de l'article 50 du Traité. Pour la première fois depuis la création du projet européen, dont nous venons de célébrer le 60ème anniversaire, un peuple a décidé de quitter le navire. Ce choix souverain doit être respecté. Mesurons cependant le bouleversement que représente la décision britannique au regard de la construction européenne : elle semblait irréversible, elle est désormais fragile.

Si les Français me font confiance, je défendrai nos intérêts et ceux de l'Union européenne dans la négociation cruciale qui s'ouvre. J'appliquerai un principe simple et de bon sens : on ne peut être à la fois dedans et dehors, avoir accès au marché européen sans respecter les règles qui le fondent. Les quatre libertés du marché intérieur européen (libre circulation des personnes, des services, des biens et des capitaux) ne peuvent pas être remises en cause ou adoptées à la carte : elles forment un tout, elles doivent être prises ou rejetées en bloc.

Au-delà du Brexit, je maintiendrai une relation bilatérale forte avec le Royaume-Uni, démocratie qui partage nos valeurs fondamentales et est un donc un allié et un partenaire naturel, en particulier en matière de défense et de politique étrangère. En matière de politique migratoire, le gouvernement britannique devra prendre toutes ses responsabilités. Il importera d'engager avec nos partenaires britanniques une renégociation du traité du Touquet. Je ne vois pas au nom de quoi la France accueillerait et gèrerait sur son sol les flux migratoires à destination de la Grande-Bretagne, qui demain ne participera plus à notre Union.

Enfin, je renforcerai l'attractivité de la France, et tout particulièrement de la place financière de Paris, afin d'être en mesure de faire venir chez nous les entreprises actuellement au Royaume-Uni qui souhaiteraient localiser leurs activités au coeur de la zone euro.

La question britannique est majeure. Elle ne doit pas cependant nous détourner des défis immédiats auxquels notre Union européenne est confrontée comme la crise migratoire et la réforme de Schengen, la lutte contre le terrorisme islamique ou la consolidation de la zone euro. Sur ces questions, je propose un engagement renouvelé qui passe par une initiative forte franco-allemande de relance du projet européen.

Source : La Rédaction