Iconem : quand une start-up française fait revivre en 3D le patrimoine détruit par Daech #HistoiresdeFrance

Audrey Azoulay - Ministère de la Culture et de la Communication - 05/04/2017 11:45:00


La destruction de la cité antique de Palmyre par Daech a révélé au grand public l'un des joyaux archéologiques syriens, mais aussi le travail d'une start-up française, Iconem, qui a entrepris depuis plusieurs mois de photographier et de reproduire en 3D le patrimoine menacé en Syrie. Nous sommes allés à la rencontre de ses co-fondateurs, l'architecte Yves Ubelmann et le pilote Philippe Barthelemy, dans leurs bureaux parisiens devenus trop étroits. Récit d'un voyage virtuel au coeur des plus belles cités antiques.

Rien ne prédestinait Yves Ubelmann, architecte de formation spécialisé dans la représentation et la documentation des sites archéologiques, et Philippe Barthelemy, ancien pilote d'avion et d'hélicoptère, à travailler ensemble. Pourtant, les deux hommes sont aujourd'hui à la tête d'une start-up unique au monde : Iconem.

Leur ambition : préserver la connaissance du patrimoine menacé en utilisant des technologies innovantes, dont la prise de vue aérienne par drone et la modélisation en 3D, grâce à des algorithmes inédits. Une technologie que la start-up française est aujourd'hui la seule au monde à exploiter. "Il existe une fondation américaine qui, dans le même esprit, fait de la numération du patrimoine", explique Yves Ubelmann, "mais n'a pas du tout accès aux mêmes sites." "Comme on est constitués comme une start-up, on est assez souples et assez rapides et on peut aller très vite dans certains endroits. Dans des pays comme l'Irak, l'Afghanistan et la Syrie, nous nous retrouvons ainsi toujours les premiers à pouvoir agir", poursuit l'architecte.

L'aventure commence alors qu'Yves est encore étudiant et s'intéresse à la documentation de l'archéologie. "En tant qu'architecte, on est souvent utile dans un chantier de fouilles parce qu'on peut dessiner ce que les archéologues trouvent pour pouvoir interpréter les structures", explique-t-il. Ses études terminées, il travaille beaucoup en Italie et au Proche-Orient (Syrie, Iran, Afghanistan, Pakistan...) en tant qu'architecte indépendant. Il observe à cette époque que beaucoup de sites archéologiques sont assez peu connus et donc peu documentés, surtout dans des régions peu accessibles, et constate qu'ils se dégradent, pour plusieurs raisons, mais surtout du fait de l'explosion démographique et de la construction d'infrastructures. "Il y avait vraiment une accélération de la dégradation de ces sites et il n'existait quasiment aucune documentation. Aucun organisme, à l'échelle internationale, ne s'inquiétait de ce type de problème. C'est donc autour de cette problématique que j'ai commencé à réfléchir au départ."

Mais l'architecte est vite confronté aux limites des méthodes traditionnelles de relevés et se tourne alors vers les nouvelles technologies de représentation. Parmi ces techniques, la photogrammétrie qui permet, à partir d'un certain nombre d'images, de reproduire un modèle en trois dimensions. Il lance avec un chercheur, Jean Pons, une première mission en Afghanistan, sur un site archéologique appelé à disparaître car situé sur une mine de cuivre, et demande à ami photographe, Raphaël Dellaporta, de réaliser des prises de vues aériennes. "Il a donc bricolé un drone. Il ne volait donc pas très bien mais il nous permettait d'avoir des photos aériennes."

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