Exposition présentée jusqu'au 30 avril 2017
Parti de Bayonne en novembre 1760 pour rejoindre l'île de France (ancien nom de l'île Maurice), l'Utile, navire de la Compagnie françaises des Indes orientales, fait naufrage quelques mois plus tard au milieu de l'océan Indien, avec à son bord 160 esclaves malgaches achetés en fraude. L'équipage regagne Madagascar sur une embarcation de fortune, laissant 80 esclaves sur l'îlot désert, avec la promesse de revenir bientôt. Quinze ans plus tard, une corvette gagne enfin l'île pour secourir les derniers survivants : sept femmes et un enfant de huit mois.
À travers le naufrage et la survie des rescapés de l'Utile, c'est un pan de l'histoire maritime et la question de la traite et de l'esclavage dans l'océan Indien qui sont abordés. Cette exposition est aussi l'occasion de présenter les résultats des travaux conjoints, terrestres et sous-marins, du groupe de recherche en archéologie navale (Gran) et de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) aux abords de l'île. En effet, l'étude de ce naufrage et de la vie des rescapés a fait l'objet d'une recherche pruridiciplinaire, afin d'élucider les circonstances du drame et de documenter au mieux les conditions de vie des survivants.
La découverte d'un grand nombre de documents d'archives permet d'éclairer le contexte historique, l'armement, le voyage et les circonstances du naufrage. Mais dès le départ des Français de l'île, il n'y a plus de témoignages permettant de documenter les conditions de vie des esclaves Malgaches. C'est grâce à l'archéologie que leur histoire se livre enfin et dévoilant en partie leur survie durant 15 ans sur une île perdue au milieu de l'océan.
Ici, vous trouverez l'article de France 3 sur le sujet accompagné de vidéos de Max Guérout et Thomas Romon.
L'exposition, conçue par le Musée d'histoire de Nantes et l'Inrap, Institut national de recherches archéologiques préventives, relate l'incroyable histoire de ces esclaves oubliés, à partir des recherches historiques, archéologiques et environnementales menées depuis 2006 par l'archéologue Max Guérout et son équipe.