Selon un rapport, des microplastiques ont été trouvés dans des poissons destinés à la vente

Organisation Maritime Internationale - 07/02/2017 19:30:00


Selon une nouvelle étude, des microplastiques - de minuscules morceaux de matière plastique ou de fibre de plus en plus répandus dans les océans - ont été trouvés dans un certain nombre de poissons, crustacés et mollusques destinés à la vente, notamment dans des échantillons vendus en grandes surfaces. Ce rapport, qui constitue la deuxième étape d'une évaluation mondiale des sources, du devenir et des effets des microplastiques sur le milieu marin, contient une nouvelle section portant sur les conséquences que les microplastiques peuvent avoir sur les espèces de poissons, crustacés et mollusques destinés à la vente. L'étude indique en outre que des recherches plus approfondies doivent être menées afin de savoir si les microplastiques présentent un risque pour la sécurité alimentaire et, si tel est le cas, d'en déterminer la nature.

Ce rapport détaillé sur les microplastiques dans les océans complète une étude précédente publiée en 2015. Dans le cadre de ce dernier, les sources, le devenir et les potentiels impacts écologiques des microplastiques ont été soumis à un examen plus poussé, et plusieurs recommandations concernant la suite de travaux ont été ajoutées.

Les débris provenant de pneus de véhicules, autrefois non reconnus, ont été mis en évidence dans le rapport en tant que sources de microplastiques secondaires. Il est possible que les microparticules de caoutchouc (principalement inférieures à 80 um) émises sous forme de poussière par l'usure des pneus soient une source majeure de contamination des mers. Une partie de la poussière émise s'envole sous forme de particules dans l'air, tandis que l'autre atterrit directement sur la route ou sur les terrains attenants, dont une certaine quantité entre dans les eaux de surface ou dans les égouts. La part de poussière atteignant la mer est inconnue. Peter Kershaw, co-rédacteur du rapport, estime que des enquêtes plus approfondies doivent être menées et prône la mise en place de partenariats entre l'industrie automobile, les acteurs en charge du traitement des eaux, les scientifiques spécialisés dans les matériaux et les écotoxicologues afin d'évaluer l'étendue du problème et de définir d'éventuelles mesures de réduction.

Le rapport a été produit par le Groupe mixte d'experts chargé d'étudier les aspects scientifiques de la protection de l'environnement marin (GESAMP), un organe scientifique ayant pour mission de conseiller le système des Nations Unies sur les aspects scientifiques de la protection de l'environnement marin. L'Organisation maritime internationale (OMI), dont le siège est situé à Londres (Royaume-Uni), est le Secrétariat du GESAMP. L'ensemble des rapports et études publiés par cet organe sont mis à la disposition de tous via le site Internet du GESAMP.

Les microplastiques sont de petites particules de matière plastique d'un diamètre inférieur à 5 mm, lequel peut parfois être de 10 nm seulement. Les microplastiques peuvent soit être conçus spécifiquement pour certaines applications industrielles ou domestiques (à l'instar des nettoyants pour le visage), soit résulter de la fragmentation d'objets plus gros, notamment lorsque ceux-ci sont exposés à la lumière du soleil. Des microplastiques ont été trouvés un peu partout dans les océans de la planète, sur les littoraux, dans les sédiments des eaux de surface et des fonds marins, de l'Arctique jusqu'à l'Antarctique. Ils sont par ailleurs susceptibles de s'accumuler dans des zones éloignées comme dans les tourbillons océaniques, mais également à proximité des centres de population, des voies de navigation ou d'autres sources majeures.

Les problèmes potentiels liés à la présence de microplastiques dans le milieu marin ont été portés à l'attention du GESAMP en 2010. Le rapport d'évaluation a été mis au point par un groupe de travail d'experts qui se réunit régulièrement.