L'histoire derrière les tueries - La FIJ publie un rapport approfondi sur les travailleurs des médias tués en 2016

FIJ - Fédération Internationale des Journalistes - 03/02/2017 16:00:00


À la fin de chaque année, la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) publie une Opens external link in new windowliste de tous les journalistes et professionnels des médias tués au cours des 12 derniers mois.

Dans le cadre de notre engagement continu à lutter contre l'impunité et à faire campagne pour une plus grande sécurité pour les journalistes, nous publions aujourd'hui l'histoire derrière les tueries - une analyse approfondie de chaque région avec une explication des victimes et des circonstances de chaque mort.

Le rapport (disponible en anglais Initiates file downloadici) énonce les détails des 93 professionnels des médias tués dans des incidents liés au travail tels que des meurtres ciblés, des attentats à la bombe et des incidents dus à des tirs croisés l'an dernier, une diminution par rapport aux 112 meurtres de 2015.

La publication contient également une analyse de la sécurité de chacune des régions de la FIJ. Le Moyen-Orient et le monde arabe ont connu le plus grand nombre de meurtres, suivis par l'Asie-Pacifique avec 28 morts, l'Amérique latine (24), l'Afrique (8) et l'Europe (3).

Dans des pays comme l'Irak, la Syrie et le Yémen, la plupart des tués étaient âgés de moins de 30 ans - certains d'entre eux avaient à peine 19 ans - travaillaient comme pigistes et ne disposaient ni d'équipement de protection ni de formation adéquate en matière de sécurité.

En Asie-Pacifique, alors que les actions menées au Pakistan pour faire face aux décès de journalistes et aux niveaux choquant d'impunité semblent finalement faire une différence, la situation dans l'Afghanistan voisin et en Inde prend une trajectoire inquiétante.

La diminution des attaques contre les journalistes et le personnel des médias en Amérique du Nord et en Amérique latine s'explique uniquement par le fait que les journalistes dans certains pays recourent à l'autocensure et sont contraints à l'exil pour éviter les ennuis et sauver leur vie.

Le journalisme en Afrique reste sous l'emprise de la violence, en partie alimentée par l'échec des gouvernements à s'attaquer à la question de l'impunité, alors qu'en Europe, les États refusent souvent de prendre les assassinats au sérieux.

« Nous saluons les efforts déployés par nos affiliés et nos bureaux régionaux pour produire une telle publication qui montre la diversité et la complexité des problèmes de sécurité auxquels nos collègues sont confrontés quotidiennement dans chaque coin du monde. Ce rapport rend hommage à la mémoire et à l'engagement de ceux qui ont été tués en essayant de faire la lumière sur des questions importantes à travers le monde et de nos affiliés, qui mènent campagne pour améliorer la sécurité des journalistes », a déclaré le Secrétaire Général de la FIJ, Anthony Bellanger.

« Bien que le nombre de tueries aient diminué, nous avons toujours constaté davantage de menaces, d'intimidations et d'autocensure, ce qui prouve que les attaques contre la liberté d'expression restent à des niveaux critiques », a ajouté le Président de la FIJ, Philippe Leruth. « Nous appelons les autorités du monde entier à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à l'impunité et rendre justice aux familles et aux amis de tous les journalistes tués ».

La FIJ a compilé une Opens external link in new windowliste annuelle des journalistes et du personnel des médias tués depuis 1990 à partir de l'information provenant de ses affiliés et d'autres sources crédibles après avoir établi un lien clair ou raisonnable entre le meurtre et l'activité professionnelle de la victime.