Christian FAVIER Président du Département du Val de Marne, aux journalistes : "2017 une année particulière"

Conseil Départemental du Val-de-Marne - 20/01/2017 18:55:00


Une année particulière s'ouvre pour notre pays.
Elle sera un moment particulièrement intense, de large débat à l'occasion des rendez-vous électoraux du printemps prochain.
Trois enjeux majeurs à ce débat : l'emploi, le service public et la décentralisation.
Ces enjeux concernent très directement notre territoire et notre collectivité.

Face à un chômage de masse qui touche près de 100 000 Val-de-Marnais, je considère que d'autres voies doivent être empruntées pour développer de manière plus audacieuse l'activité tout en refusant le dumping social.
Les aides distribuées à l'aveugle aux entreprises n'ont pas donné les résultats attendus et notre croissance est toujours atone. Pourtant, les occasions de relancer l'activité de nos entreprises ne manquent pas.

En Val-de-Marne, les chantiers du Grand Paris Express sont à cet égard une occasion unique.
Il serait en effet inconcevable que ce chantier d'ampleur inégalée, financé par l'impôt des franciliens, ne bénéficie pas principalement à nos entreprises, petites, moyennes et grandes et, bien sûr, à leurs salariés. Je soutiens activement la demande des PME du territoire, regroupées dans l'association « le XV du Val-de-Marne », d'être retenues pour les travaux du métro.
La préservation du service public, de son utilité et de son efficacité, constituent le deuxième enjeu des débats à venir.

Le service public est fragilisé dans ses fondements et son existence, via les réductions drastiques de dotations et les stigmatisations tous azimuts de la dépense publique et des fonctionnaires.

Les surenchères auxquelles se sont livrées les candidats à la primaire de la droite y ont largement contribué, allant jusqu'à l'hypothèse d'une suppression de 500 000 postes de fonctionnaires.
Cette vision du service public n'est évidemment pas celle que nous partageons, ni au niveau des enjeux nationaux, ni a fortiori pour la détermination de nos orientations que traduira le vote du budget le 6 février prochain.

Ainsi en Val-de-Marne, malgré le cadre budgétaire extrêmement contraint qui nous est imposé, nous entendons défendre au mieux de nos moyens l'activité et l'emploi.

Nous pensons que la décentralisation doit être renforcée et revivifiée.
Ces derniers temps ont vu peu à peu reculer l'esprit décentralisateur, au profit d'une réforme territoriale d'inspiration libérale, précipitée et très complexe à mettre en oeuvre.
Dans le débat ambiant, j'entends la sempiternelle fausse bonne idée de la suppression des Départements.
Toutes les tentatives de suppression des Départements ont été mises en échec car cette théorie ne résiste pas à la réalité.
Réalité des actions départementales, si utiles à la solidarité et si spécifiques. Réalité de l'attachement des Français à cet échelon efficace de proximité.

Réalité du bilan des Départements et singulièrement du Département du Val-de-Marne qui, depuis 50 ans, contribue sensiblement à l'amélioration des conditions de vie de ses habitants.
Les récentes évolutions législatives complexifient le paysage institutionnel alors qu'elles avaient pour objectif de le « simplifier ».
Dans ce contexte, je réaffirme la nécessité de maintenir les Départements de France, y compris dans le périmètre métropolitain, pour répondre aux besoins et aux attentes de la population.
Oui, je le crois, les Val-de-Marnais, plus nombreux cette année encore, demandent légitimement plus de proximité.
Plus de service public de proximité pour combattre l'isolement, la désertification de certains quartiers, pour plus de sécurité et d'accès aux droits.
Renforcer les services publics, c'est la seule voie qui permette, pas à pas, de reconquérir du terrain sur le sentiment d'exclusion qui affecte trop de nos concitoyens.
Or, le contexte budgétaire que connaissent depuis plusieurs années les départements et plus généralement les collectivités, n'est pas propice au renforcement des services publics. La baisse des dotations doit cesser au risque de remettre en cause le pacte républicain.
Les départements assument des responsabilités essentielles, vitales pour la cohésion sociale et ciments de la solidarité nationale. Je pense bien entendu aux allocations de solidarité comme le RSA, l'APA et la PCH mais aussi l'aide sociale à l'enfance, au logement, à l'accueil de la petite enfance et à l'insertion sociale.
Toutefois, pour exercer leurs missions, les départements doivent pouvoir bénéficier des moyens de les mettre en oeuvre.
Pour le Val-de-Marne, comme pour tous les départements, la contrainte reste forte.
D'un côté, les Départements subiront en 2017 une nouvelle baisse de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF). Ils ne bénéficieront pas de réduction, à l'instar des communes, alors qu'ils sont durement éprouvés par le contexte économique et social du pays.

En 2017, cette ponction s'élèvera à 27 millions d'euros supplémentaires portant à plus de 200 millions d'euros le total des crédits prélevés pour financer le « pacte de responsabilité » et les cadeaux fiscaux offerts, sans contreparties, à certaines entreprises et à leurs actionnaires.
De l'autre côté, nous sommes confrontés à l'aggravation de la compensation insuffisante des allocations universelles de solidarité. D'année en année, la facture s'alourdit.
Sur les 15 dernières années, le montant de la dette de l'Etat à notre égard s'élève à 1,35 milliard d'euros.
Certes, le Gouvernement a récemment annoncé le déblocage d'un fonds national de 200 millions d'euros en faveur du financement du RSA restant à la charge des Départements.

C'est très en deçà de la réalité, mais dans le contexte actuel, nous apprécions ce ballon d'oxygène de 12 millions d'euros.
Cette somme est toutefois à rapprocher des plus de 100 millions d'euros que notre seul Département a dû prendre en charge sur ses ressources en 2016 pour cette seule allocation du RSA.
Par le déblocage de ce fonds d'urgence, l'Etat reconnait la légitimité des demandes que nous formulons depuis des années et qui demeurent pour l'essentiel d'actualité.
Je reste mobilisé, avec mon collègue Pascal SAVOLDELLI, pour obtenir la compensation pérenne, à l'euro près, du reste à charge et pour une reprise par l'Etat du versement de cette allocation universelle de solidarité.
Fin 2016, une incertitude s'est levée concernant nos finances. Un accord a été trouvé avec la Région Ile-de-France concernant la Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) qui nous sera intégralement retournée, mais sera figée à l'avenir sur le montant perçu pour l'année 2016.
Ainsi, la part départementale de la dynamique CVAE est désormais fléchée entièrement vers la Région Ile-de-France pour le financement des transports collectifs, sans diminuer d'autant l'apport du Département aux projets de transports.
Toutes ces questions seront bien évidemment au coeur du budget départemental le 6 février prochain.
Dans ce contexte contraint, nous n'entendons pas renoncer aux politiques publiques utiles aux Val-de-Marnais et au développement de notre département.
Deux axes guident l'exécutif départemental : préserver le service public et renforcer notre action sur le territoire.
Pour cela, en complément de nos recettes, nous recherchons les meilleurs outils de financement possibles à l'image de taux fixes à 0% et des prêts «croissance verte ».

Nous poursuivons également les efforts de gestion avec - par exemple - une nouvelle diminution du budget de communication de 10% et la diminution de l'aide départementale aux compétitions sportives de haut niveau. En 2017, la fin du week-end du Festival de l'Oh ! sous sa forme actuelle prendra effet, tout en maintenant nos actions pédagogiques sur la question de l'eau.
Les efforts passent aussi par l'innovation et de nouvelles organisations à l'image de l'accueil des Mineurs Non-Accompagnés (anciennement Mineurs Isolés Etrangers) où nous avons pu accueillir plus de jeunes dans des conditions mieux conformes à leurs besoins dans un budget constant.
Ces efforts nous permettront, en 2017 comme je l'avais indiqué lors du débat d'orientations budgétaires, de ne pas recourir à une hausse de la fiscalité et de contenir notre budget de fonctionnement à 1 371 millions d'euros (soit une très faible progression de 0.3%).
De plus, nous renforcerons notre autofinancement et maintiendrons un haut niveau d'investissement : 335 millions d'euros en 2017 soit autant de retombées positives pour les habitants et les entreprises locales.
En matière de collèges après avoir posé la première pierre du nouveau collège Pissarro de Saint-Maur il y a quelques semaines, j'aurai le plaisir d'inaugurer le nouveau collège Robert Desnos à Orly le 27 janvier.
Ce sera ensuite le tour en septembre 2017 du groupe scolaire Decroly à Saint-Mandé. Et en fin d'année, nous poserons la première pierre du collège Seine Gare à Vitry.
Ces investissements offriront aux collégiens des conditions d'études et d'épanouissement de qualité. L'épanouissement, c'est aussi leur favoriser l'accès au savoir avec, par exemple, le dispositif départemental qui est reconduit et le raccordement de tous les collèges au très haut débit qui s'achèvera en 2017.
D'autres actions, financées par le Conseil départemental, avancent et sont bénéfiques pour l'emploi.
Je pense tout particulièrement au tramway T9 dont les travaux de génie civil débuteront cette année. Le Département apporte 120 millions d'euros pour cette opération attendue pour 2020.
Je pense naturellement au Grand Paris Express.
L'attribution des marchés de construction des gares et
des tunnels a commencé. Le génie civil de toutes les gares de la ligne 15 Sud démarrera cette année. Les travaux préparatoires de la ligne 14 Sud s'accélèrent.
Pour ce qui nous concerne, dans le cadre des chantiers que nous réalisons chaque année sur le réseau routier, nous attribuons la quasi-totalité de la commande publique à des entreprises implantées en Val-de-Marne.
Cela implique évidemment une appréciation lucide des coûts. Mais c'est à ce prix que l'on peut défendre ici l'emploi des salariés et l'activité des entreprises.
Je souhaite qu'il puisse en être de même à tous les niveaux et tout particulièrement sur les chantiers qui s'engagent pour la réalisation du Grand Paris Express.
Le Val-de-Marne poursuit son action aux côtés de la Société du Grand Paris pour accueillir le métro.
Ainsi, le Département terminera ce printemps, à Champigny, les travaux de prolongement de la rue Benoît Frachon ainsi que le bassin de rétention dit de la Bonne Eau, à Villiers, ouvrage mutualisé avec le site de maintenance des métros.
A propos des routes départementales, nous renouvelons l'ambition de créer, comme en 2016, 10 kilomètres supplémentaires d'aménagements cyclables.
De nombreux axes départementaux seront réaménagés et plus accessibles dont la RD 7 à Villejuif, la troisième phase de la RD 19 à Maisons-Alfort, la RD 160 à Chevilly-Larue, etc. Le réaménagement du Pont de Nogent débutera enfin avec le concours du Département.
L'investissement départemental, c'est aussi le sport avec le chantier de la Maison du Handball qui bat son plein. Dans le même esprit sportif, nous aurons le plaisir d'accueillir, du 3 au 10 septembre 2017, les championnats du Monde de ski nautique au Parc Interdépartemental des Sports de Choisy-le-Roi.
Sur un tout autre domaine, celui de la prévention et de la petite enfance, nous inaugurons ce printemps le nouveau « bus prévention santé », la nouvelle PMI du Petit-Pré-Sablières à Créteil et les nouveaux locaux de la PMI à Vincennes, plus accessibles et modernes, dans un partenariat positif avec les communes.
Le plan d'augmentation de 500 places d'accueil dans les crèches départementales sera engagé en 2017. Nous sommes investis sur des projets à Gentilly, Fontenay-sous-Bois, Orly et je rencontrerai le Maire du Plessis-Trévise demain sur le lieu où sera réalisée la première crèche départementale depuis plus de 20 ans.

Parmi les engagements pris devant les Val-de-Marnais, la mise en place de la carte Améthyste à tarif réduit pour les retraités imposables est toujours en négociation avec le nouvel exécutif régional.
La Région partage l'utilité de ce dispositif mais nous manquons d'engagements fermes de sa part. Je souhaite que ce dispositif tant attendu des retraités soit mis en oeuvre à la rentrée 2017.
Pour conclure, j'évoquerai avec vous une belle ambition que nous portons pour le Val-de-Marne.
La candidature de la France à l'accueil de l'Exposition Universelle de 2025 est désormais officielle. Plusieurs sites franciliens se sont manifestés pour l'accueillir. La candidature du Val-de-Marne doit donc marquer sa différence.

La première - et peut-être la plus audacieuse - est la proposition de faire de la Marne et de la Seine le lieu d'accueil de cette manifestation exceptionnelle. Ainsi, les cours d'eau et leurs rives seraient mis à contribution.
Cela ouvre des perspectives formidables en matière d'innovation, d'aménagements résilients et de mobilités fluviales par exemple.

Le 5 décembre dernier, avec mon collègue Gilles SAINT-GAL ici présent et une dizaine d'élus des villes concernées, nous avons présenté ce site aux représentants d'EXPOFRANCE 2025 et de la Région.
Chacun a pu mesurer la crédibilité de ce site et noter la mobilisation consensuelle et grandissante autour de cette candidature.
Je salue d'ailleurs le lancement, hier, d'un club d'entreprises de soutien à ce projet avec la CCI et le CODEV 94.
Le travail technique s'engage à présent. L'Assemblée départementale auditionnera prochainement des représentants du Groupement d'Intérêt Public qui pilote ce dossier. Des groupes de travail se mettent en place.
Notre site pour l'Exposition Universelle de 2025 recèle beaucoup d'atouts de premier ordre. Il a toutes ses chances et nous entendons bien faire le maximum pour qu'il soit retenu pour accueillir ce rendez-vous majeur.


Christian Favier

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Olivier Capitanio
Président


Olivier Capitanio est né à Maisons-Alfort le 26 juin 1968.
Il est diplômé des universités parisiennes en maîtrise d’Histoire Contemporaine de la Sorbonne et titulaire d’un DESS - Master 2 - de Gestion Publique de l’Université Paris-Dauphine.
Conseiller municipal de Maisons-Alfort de 1995 à 2005.
Conseiller général du Val-de-Marne dans le canton de Maisons-Alfort Nord de 2004 à 2015.
Adjoint au Maire de Maisons-Alfort en charge de la Culture de 2005 à 2008.
Adjoint au Maire en charge des Sports et de la Jeunesse de 2008 à 2014.
Premier Adjoint au Maire en charge des Sports, de la Jeunesse, du Logement et du Grand Paris de 2014 à 2017.
Maire de Maisons-Alfort de 2017 à 2021.
Conseiller départemental du Val-de-Marne dans le canton de Maisons-Alfort et président du groupe « Les Républicains – Val-de-Marne Autrement » de 2015 à 2021.
Président du territoire Paris Marne Est Bois à partir de 2020.
En 2021, Olivier Capitanio est réélu en tant que conseiller départemental puis élu en tant que Président du Conseil départemental. En application de la loi pour le non cumul des mandat, il quitte ses fonctions de Maire de Maisons-Alfort.