La malnutrition chez les enfants au Yémen atteint un niveau record prévient l'UNICEF

UNICEF - Fonds international d'urgence des Nations unies pour l'enfance - 13/12/2016 18:15:00


Sanaa, le 12 décembre 2016 - Au Yémen, près de 2,2 millions d'enfants souffrent de malnutrition aiguë et ont besoin de soins de toute urgence. Au moins 462 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère (MAS), une augmentation considérable de presque 200 % depuis 2014. De plus, 1,7 million d'enfants souffrent de malnutrition aiguë modérée.

La situation des enfants gravement sous-alimentés dans certains gouvernorats, comme Hodeida, Saada, Taizz, Hajjah et Lahej, est des plus critiques. Ces cinq gouvernorats réunis affichent le nombre le plus élevé de cas de malnutrition aiguë sévère de tout le pays. Saada présente en outre le taux le plus élevé du monde en matière de retard de croissance : huit enfants sur dix souffrent de malnutrition chronique dans certaines régions, ce qui constitue un nombre sans précédent.

« Au Yémen, la malnutrition a atteint un niveau record qui ne cesse de croître. L'état de santé des enfants dans le pays le plus pauvre du Moyen-Orient n'a jamais été aussi catastrophique qu'aujourd'hui », affirme le docteur Meritxell Relano, Représentante par intérim de l'UNICEF au Yémen.

Le Yémen faisait déjà face à des difficultés en raison de la pauvreté généralisée, de l'insécurité alimentaire et d'une pénurie de services de santé, et ce, avant même l'escalade du conflit en mars 2015. Aujourd'hui, le système de santé de ce pays est sur le point de s'effondrer.

Moins d'un tiers de la population yéménite a accès à des soins médicaux. Moins de la moitié des établissements de santé sont opérationnels. Les agents de santé n'ont pas touché leur salaire depuis des mois, et les organisations humanitaires luttent pour acheminer dans le pays des fournitures essentielles à la survie, en raison de l'impasse politique qui oppose les parties belligérantes.

Au Yémen, au moins un enfant meurt toutes les dix minutes de maladies qui peuvent être évitées, comme la diarrhée, la malnutrition et les infections respiratoires.

« La violence et le conflit ont inversé les importants progrès réalisés au cours de la dernière décennie dans la santé et l'alimentation des enfants yéménites. Des maladies comme le choléra et la rougeole se sont propagées et, compte tenu du nombre peu élevé d'établissements de santé opérationnels, ces épidémies frappent durement les enfants », ajoute M. Relano.

En 2016, l'UNICEF a soutenu le traitement de 215 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère au Yémen, et a procuré des vitamines et des suppléments alimentaires à plus de quatre millions d'enfants âgés de moins de cinq ans afin de renforcer leur système immunitaire. Mais ce travail essentiel à la survie est entravé par le manque de fonds et l'accès limité aux régions prises dans les combats.

« Nous demandons à toutes les parties prenant part au conflit de nous donner un accès sans entrave aux enfants dans le besoin d'un bout à l'autre du pays, afin que nous puissions distribuer de la nourriture, traiter les enfants sous-alimentés et soutenir les services de santé du Yémen », conclut M. Relano.

Le financement constitue toujours un problème. En 2017, l'UNICEF a besoin de 70 millions de dollars américains pour fournir des services alimentaires plus que nécessaires aux mères et aux enfants partout au Yémen.