Conférence FAO/OMS: "il faut changer les systèmes alimentaires pour éradiquer la faim et la malnutrition dans le monde"

FAO - Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture - 06/12/2016 12:32:14


Il est essentiel pour tous d'avoir une alimentation saine et une nutrition adéquate afin d'éradiquer la faim et la malnutrition d'ici à 2030.

Un colloque international de haut-niveau sur la nutrition s'est achevé aujourd'hui rappelant l'importance de promouvoir des régimes alimentaires sains et de garantir une nutrition adéquate pour tous afin d'éradiquer la faim et la malnutrition d'ici à 2030, un objectif fixé l'année dernière par les pays membres des Nations Unies. La conférence était organisée conjointement par la FAO et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Dans son discours de clôture, M. José Graziano da Silva, le Directeur général de la FAO a souligné l'importance de « promouvoir un changement transformationnel des systèmes alimentairse et du milieu alimentaire afin de lutter contre toutes les formes de malnutrition et de promouvoir des régimes alimentaires sains ».

« Des régimes alimentaires sains commencent par des sols sains et des semences saines. C'est la base pour parvenir à une agriculture durable et pour produire des aliments nutritifs. C'est également indispensable afin de mettre en place des systèmes alimentaires durables qui contribuent à réduire le gaspillage alimentaire et les pertes », a-t-il déclaré.

« Seuls des systèmes alimentaires sains peuvent conduire à des régimes alimentaires sains », a-t-il ajouté.

Une action concertée à tous les niveaux

Faisant remarquer qu'améliorer la nutrition représente un problème public, il a également plaidé pour un engagement politique plus fort à l'échelle nationale ainsi qu'à une plus grande collaboration entre tous les intervenants dont ceux issus du secteur privé, de la société civile et les parlementaires.

Dans son discours, M. Graziano da Silva a également insisté sur l'importance d'autonomiser les petits exploitants agricoles et les exploitants familiaux qui ont besoin d'un meilleur accès aux ressources productives et devraient avoir « une voix égale, un accès égal et des droits égaux dans le cadre de notre quête visant à mettre un terme à la faim et à la malnutrition »

« Les défis complexes liés à l'alimentation et à la nutrition ne peuvent pas seulement être relevés par l'agriculture ou par le secteur de la santé » a indiqué de son côté M. Oleg Chestnov, Sous-Directeur général à l'OMS au groupe Maladies non transmissibles et santé mentale.

« Améliorer la disponibilité des fruits, légumes et légumineuses implique un soutien politique du secteur agricole. Réglementer la formulation des produits, l'étiquetage, la publicité et les taxes implique un soutien politique du domaine de la santé publique. Ces deux derniers jours, nous avons beaucoup appris sur les nombreuses politiques et mesures que les pays étaient en train d'adopter. Si mis en oeuvre par davantage de gouvernements et ce, à grande échelle, elles ont le potentiel de reformater nos systèmes alimentaires et d'améliorer la nutrition et la santé de tous» a fait valoir M. Chestnov.

La Décennie d'action pour la nutrition

M. Graziano da Silva a également fait remarquer que la Décennie d'action pour la nutrition pourrait devenir « une plateforme exceptionnelle pour lancer des actions concertées visant à mettre un terme à la malnutrition dans chaque pays »

« Cela doit aussi être la Décennie de l'Impact », a-t-il indiqué.

La Décennie internationale d'action pour la nutrition a été lancée en avril 2016 par l'ONU afin d'intensifier les efforts nationaux et internationaux visant à réaliser les objectifs du nouveau Programme de développement durable, qui portent sur la nutrition.

« Modifier les systèmes alimentaires requiert un engagement extraordinaire, du courage et de la persévérance, même si nous avons tous les atouts de notre côté. La Décennie d'action des Nations unies pour la nutrition 2016-2025 offre une opportunité à tous les acteurs oeuvrant dans ce domaine de coordonner leurs actions et de renforcer leur collaboration » a-t-il ajouté.

Une participation de haut-niveau

Pendant l'événement qui s'est tenu sur deux jours, le Roi Letsie III du Lesotho a été nommé nouvel Ambassadeur spécial de la FAO pour la nutrition. Il rejoint donc la Reine Letizia d'Espagne dans ce rôle, qui a également assisté au colloque en tant qu'invitée spéciale. Le Directeur général a mis l'accent sur le fait que la présence du Roi Letsie III et de la Reine Letizia contribueraient à renforcer l'engagement international pris et qui consiste à assurer une nutrition adéquate pour tous.

Le Colloque international FAO/OMS pour des systèmes alimentaires durables au service d'une alimentation saine et d'une meilleure nutrition a rassemblé plus de 600 représentants de pays, des parlementaires, des chercheurs, des experts en nutrition et en santé issus de la société civile, du secteur privé, du milieu universitaire ainsi que d'autres intervenants. Le colloque était présidé par Mme Beatrice Lorenzin, ministre italienne de la santé.