Jean-Marie Bockel : rencontre avec le Président de la République pour évoquer la création d'une Garde nationale

UDI - Union des Démocrates et Indépendants - 28/07/2016 09:05:00


Jean-Marie BOCKEL, Sénateur du Haut-Rhin, ancien Ministre, et sa collègue socialiste, Gisèle JOURDA, Sénatrice de l'Aude, seront reçus par le Président de la République jeudi 28 juillet 2016 pour évoquer le rapport d'information "La « Garde nationale » : une réserve militaire forte et territorialisée pour faire face aux crises", adopté à l'unanimité par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées le 13 juillet dernier.

Cette rencontre fait suite aux déclarations de François Hollande à Saint-Astier, le 20 juillet 2016, puis au fort de Vincennes, mardi 25 juillet 2016, annonçant la constitution d'une Garde nationale.

Pour Jean-Marie BOCKEL, l'enjeu est aujourd'hui de montrer la capacité de résilience du pays et des français face aux risques d'attentats et de troubles graves, potentiels ferments de guerre civile. Il est pour cela essentiel de donner à la Réserve militaire toute sa place au sein de l'Armée française et de définir clairement l'emploi et les missions de cette Garde Nationale. C'est justement l'objet du rapport parlementaire sur la Garde nationale.

rapport d'information : http://www.senat.fr/rap/r15-793/r15-7931.pdf

RAPPEL - Communiqué de presse à la suite des déclarations de François Hollande à Saint Astier concernant la définition de la Garde Nationale et avant sa visite à « Sentinelle » à Vincennes aujourd'hui

Le 25 juillet 2016 Communiqué de Jean-Marie Bockel, Sénateur du Haut-Rhin, Ancien ministre, porte-parole de l'UDI
Les déclarations du Président de la République mercredi à Saint Astier concernant la Garde Nationale valident le scénario le plus confus et le plus flou, celui que nous avons pris soin d'écarter, arguments à l'appui dans notre rapport parlementaire sur la Garde Nationale.

C'est dommage et de surcroit ça augure mal de l'avenir.

Dommage car on est en train de passer à côté d'une définition claire de la réserve militaire de demain qui est censée monter en puissance pour permettre à l'Armée française aujourd'hui au « taquet », d'assurer toutes ses missions face aux nouvelles menaces liées au terrorisme Djihadiste.

Préjudiciable pour l'avenir car : on ne définit pas clairement la menace et donc la mission de cette Garde Nationale.

Aujourd'hui l'enjeu c'est la capacité de résilience du pays et des français face aux risques de troubles graves générés par cette vague d'attentats qui hélas va se poursuivre. C'est d'ailleurs le but affiché par notre ennemi Daech (c.f. « qui est l'ennemi » de Jean-Yves Le Drian), et les chefs de nos services de renseignements le confirment allant jusqu'à évoquer le risque de guerre civile.

Au demeurant, la meilleure façon d'éviter qu'un tel risque se réalise c'est de se donner aujourd'hui les moyens de le prévenir et le cas échéant d'en contrer les prémices dès qu'ils se manifestent.

Ces moyens sont évidemment multiples et essentiellement humains. A cet égard, l'appel au volontariat, y compris civil et civique de François Hollande est tout à fait pertinent car cet engagement ne peut que renforcer la cohésion de notre société et particulièrement de notre jeunesse.

Mais tôt ou tard, face à un risque grave ou une menace exceptionnelle, et c'est précisément la situation que nous vivons aujourd'hui, le recours à l'armée de la République s'impose et ce constat doit être énoncé clairement.

Cet appel à l'armée s'inscrit dans une tradition française parfaitement républicaine et maitrisée.

Ce d'autant plus que l'armée plus que toute autre institution, est à l'image de la Nation et particulièrement de sa jeunesse y compris dans sa diversité ethnique, religieuse et sociologique.

C'est la force reconnue, de nos armées que de savoir insérer nos jeunes soldats tant sur le plan professionnel que personnel et moral afin d'en faire de bons soldats.

Notre ennemi veut nous diviser nous, dresser les uns contre les autres, cliver notre société, alors que la caractéristique de notre armée, c'est de savoir réunir à la fois les hommes, les femmes qui la compose et de rassembler la société française.

C'est une force que notre pays sous-estime et qui devrait pourtant nous permettre d'envisager l'avenir avec confiance sans nous arrêter à la seule nostalgie d'un service militaire qu'on ne peut recréer, en tout cas pas à court terme.

La réponse aux risques sécuritaires exceptionnels actuels c'est la capacité de recourir à notre armée en complément des forces traditionnelles de sécurité que sont la police et la gendarmerie.

Ce ne sera possible qu'en renforçant les effectifs de cette armée et ce renforcement capacitaire sera dans le contexte actuel réalisable grâce à la montée en puissance de la réserve militaire.

C'est l'objet de notre rapport parlementaire (avec la sénatrice PS Gisèle Jourda) sur la Garde nationale.

Cette réserve militaire opérationnelle qui passera en 3 ans de 28 000 à 40 000 soldats, ce qui est déjà prévu dans la loi de programmation militaire et à présent budgété, devra pour l'essentiel être consacré, à rebâtir un maillage territorial qui n'existe plus aujourd'hui du fait de la réduction du format des armées, générant de véritables déserts militaires sur une grande partie du territoire alors que par ailleurs les unités qui ont été maintenues, particulièrement dans l'armée de terre, sont actuellement très sollicitées dans les opérations extérieures.

Ce schéma de territorialisation existe déjà et notre armée s'y est préparée et est en capacité de le mettre en oeuvre en l'adossant sur les unités existantes.

Grace à cette réserve opérationnelle « territorialisée », en étroite coopération avec les militaires de la gendarmerie eux-mêmes présents sur l'ensemble du territoire, notre armée retrouvera une capacité d'intervention adaptée sur le « théâtre intérieur ».

Pour nous c'est cela la future « Garde Nationale », pas une armée-bis ni je ne sais quelle milice mais bien une partie intégrante de notre outil de défense, composée de soldats citoyens, volontaires formés et aussi professionnels que leur camarades de l'active dans les missions qui leurs seront confiées.

C'est dans ce contexte de renforcement de la réserve militaire qui pourrait porter le nom de « Garde Nationale » afin de bien identifier cette démarche novatrice, que peut être envisagée sereinement une démarche plus large d'encouragements et de meilleure organisation de toutes les formes de volontariat particulièrement destinées à notre jeunesse.

Mais ce volontariat généralisé se concrétisera d'autant mieux qu'on aura clairement défini ce qui relève du militaire et ce qui relève du civil. A partir du moment où les choses sont claires et où chacun sait qui fait quoi, il n'en sera que plus facile d'envisager des coopérations entre le domaine civil et le domaine militaire ce qui naturellement existe déjà aujourd'hui en cas de crise grave.

Nous avons proposé au Président de la République de le rencontrer pour évoquer avec lui notre rapport d'information (adopté le 13 juillet à l'unanimité par la Commission des affaires étrangères de la défense et des forces armées) et ce dès le lendemain des évènements tragiques du 14 juillet. Nous n'avons pas eu de réponse à ce jour et je le regrette vivement mais il n'est jamais trop tard pour bien faire : pourquoi pas lors de la visite du Président de la République à l'opération « Sentinelle » aujourd'hui à Vincennes.