Lutter contre la criminalité liée aux animaux sauvages en Éthiopie

IFAW - Fonds international pour la santé des animaux - 19/07/2016 10:55:00


Un atelier de formation sur le trafic d'espèces sauvages visant à accroître l'expertise des officiers d'application de la loi des douanes, de la police fédérale, de la police de l'air et de l'Autorité éthiopienne pour la conservation de la faune sauvage (EWCA), en tant qu'autorités de gestion de la CITES, a démarré hier à Addis-Abeba, en Éthiopie.

Hébergé par l'Autorité éthiopienne pour la conservation de la faune sauvage (EWCA) en partenariat avec IFAW, l'atelier de formation a pour objectif de fournir aux officiers éthiopiens toutes les clés pour détecter, interdire et faire cesser la criminalité envers les espèces sauvages à l'arrivée et au départ de l'aéroport international de Bole.

À cette occasion, M. Dawud Mume Ali, Directeur général de l'EWCA, a tenu à s'exprimer : « Je suis convaincu que cette formation est essentielle, car elle permettra aux officiers de la CITES de mieux exercer leur rôle dans la lutte contre la criminalité envers les espèces sauvages, mais elle permettra aussi de renforcer la collaboration inter-agences des forces de l'ordre internationales. »

En novembre 2014, IFAW a collaboré avec l'EWCA pour organiser une formation similaire à Addis-Abeba. Durant cette session, 37 officiers des forces de l'ordre du Kenya, de l'Ouganda, de l'Éthiopie, de la Tanzanie, du Yémen, de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, d'Oman et de la Jordanie avaient acquis des compétences pratiques pour identifier et manipuler correctement les principales espèces faisant l'objet de trafic dans les régions de provenance, de transit et de consommation. Les principaux thèmes étudiés étaient le statut commercial des espèces, les pratiques criminelles et la loi dans le domaine, les conventions et organisations commerciales et la coopération inter-agences afin d'améliorer la communication à l'échelle régionale et internationale.

« Les partenariats entre IFAW et des organisations telles que l'EWCA, INTERPOL et l'équipe spéciale de l'Accord de Lusaka (LATF) sont fondés sur l'idée que la lutte contre le trafic d'espèces sauvages ne peut être gagnée qu'en formant des liens et des réseaux permettant une coopération durable et structurée entre les agences officielles, tant à l'échelle nationale qu'internationale », a déclaré James Isiche, Directeur régional Afrique de l'Est d'IFAW.

Cette formation s'inscrit dans le cadre d'un programme de deux ans financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et mené par le comité néerlandais de l'UICN, qui vise à prévenir et combattre la criminalité envers les espèces sauvages dans les pays de la corne de l'Afrique, tels que le Sud-Soudan, le Kenya, l'Ouganda, la Somalie, l'Érythrée, l'Éthiopie, Djibouti et le Soudan. La corne de l'Afrique est devenue l'une des régions les plus touchées par la criminalité liée aux espèces sauvages, à la fois en tant que zone de provenance et de transit de produits issus du trafic d'espèces sauvages, et notamment d'ivoire, de cornes de rhinocéros, de peaux d'animaux sauvages et d'animaux vivants.

Selon Henk Simons, Expert de la conservation de la nature du comité néerlandais de l'UICN, « le travail de la police aux frontières est l'un des leviers les plus efficaces pour mettre un terme au commerce illégal de produits issus d'espèces sauvages. En conférant aux officiers de police de l'aéroport international de Bole la capacité de détecter, d'interdire et de mettre fin à la criminalité envers les espèces sauvages, le trafic d'espèces sauvages aura plus de mal à transiter par les routes internationales. »

Brassant des milliards d'euros de revenus annuels, le trafic d'espèces sauvages fait partie des activités criminelles organisées les plus lucratives derrière le trafic de drogues, le blanchiment d'argent et les contrefaçons. Dans son rapport La Nature du crime, IFAW rappelle que la contrebande d'ivoire et le commerce d'espèces sauvages ont des liens établis avec d'autres formes de criminalité organisée, y compris le terrorisme, le trafic d'armes et le trafic de stupéfiants. L'Éthiopie est devenue une plaque tournante de la contrebande d'ivoire ces dernières années, et le stock d'ivoire saisi du pays est estimé à 6,3 tonnes.

Depuis 2007, IFAW a formé plus de 3 000 agents des forces de l'ordre issus de 38 pays, lors de 85 ateliers de formation en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, en Océanie et dans les Caraïbes. Ces formations ont été organisées en collaboration avec les institutions nationales des pays respectifs et avec d'autres organisations telles qu'INTERPOL, l'équipe spéciale de l'Accord de Lusaka (LATF), l'Autorité éthiopienne pour la conservation de la faune sauvage (EWCA) et l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).